Les départements et leur histoire - L'Indre - 36 -

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Les départements et leur histoire - L'Indre - 36 -
(Région Centre)

Le département de l'Indre, formé de la partie de l'ancienne province du Berry connue sous le nom de bas Berry, a, dans ses premières origines surtout, une histoire commune avec celle du département du Cher, dont la reproduction ici ferait double emploi, et à laquelle nous renvoyons ceux de nos lecteurs qui tiendront à avoir des notions plus complètes et plus détaillées sur les annales de la contrée.

Les Romains trouvèrent ce pays occupé par les Bituriges, nation nombreuse et florissante, possédant des villes importantes, parmi lesquelles Issoudun, dont le nom est d'origine toute celtique, est une de celles dont nous aurons à parler. Quelques vestiges de monuments mégalithiques, des traces mieux conservées d'ouvrages romains, guident et éclairent les recherches de l'historien pour ces périodes reculées. On sait que sous Auguste le pays des Bituriges fut compris dans l'Aquitaine, dont Bourges, sous le nom d'Avaricum, devint la capitale.

Entre la domination romaine et l'établissement de la monarchie franque, deux grands faits viennent se placer : l'apparition du christianisme vers le milieu du IIIe siècle, les premières prédications de saint Ursin et la désastreuse invasion des Wisigoths, qui ne furent chassés qu'en 511 par Clovis, vainqueur de leur chef Alaric dans la sanglante bataille de Vouglé.

La période mérovingienne est pleine d'incertitude et d'obscurité en ce qui concerne le Berry. Lors du partage du royaume des Francs entre les enfants de Clovis, le pays de Bourges, dont faisait sans doute partie notre département de l'Indre, fut englobé dans les dépendances du royaume d'Orléans ; il passa ensuite aux ducs d'Aquitaine, et eut sa part de dévastations et de calamités dans la vengeance que tira le roi Pépin de la révolte de Waïfre, l'un d'eux.

Charlemagne rattacha définitivement le Berry à la couronne de France. De son organisation administrative datent les comtes de Berry, dont le pouvoir, centralisé et respecté sous son règne, s'éparpilla, sous celui de ses successeurs, aux mains de seigneurs locaux qui, pour la plupart, suivirent la fortune des comtes de Poitou, qu'ils reconnurent comme suzerains, tout en se réservant une indépendance à peu près complète. Nous suivrons, dans l'histoire spéciale des villes, les développements de quelques-unes de ces familles féodales ; aucune d'elles n'acquit une importance aussi générale sur la contrée qui nous occupe que celle des princes de Déols. Ils avaient la prétention de descendre d'un Léocade, sénateur des Gaules, qui protégea l'établissement du christianisme dans le Berry au IIIe siècle ; à l'époque où nous sommes arrivés, c'est-à-dire sous les premiers successeurs de Charlemagne, le chef de cette illustre maison était Laune, et son frère Géronce occupait le siège archiépiscopal de Bourges.

Son petit-fils, Ebbe ou Ebbon, surnommé l'Ancien et le Noble, fonda, de concert avec sa femme Hildegarde, la célèbre abbaye de Déols. Les fiefs qui dépendaient de la principauté de Déols étaient nombreux et considérables ; on en comptait 168 principaux, au nombre desquels figuraient les villes de Châteauroux, Issoudun, Saint-Gaultier, Saint-Chartier, La Châtre, Argenton, Clais, etc. Celte nomenclature suffit à démontrer quels étroits rapports rattachent l'histoire du bas Berry tout entier à celle des princes de Déols.

En 935, l'invasion hongroise pénètre jusque dans les provinces centrales de la France ; Ebbe l'Ancien réunit ses vassaux, en forme une armée, à la tête de laquelle il poursuit l'ennemi, l'atteint et le bat à Châtillon-sur-Indre. Il veut consolider ses succès par une nouvelle victoire ; il rejoint encore les Hongrois à Loches ; mais, trahi par son ardeur, il est blessé mortellement, et expire à Orléans, où l'église de Saint-Aignan reçoit sa noble dépouille.

Raoul le Large, fils d'Ebbe l'Ancien, jette les fondements de la ville de Châteauroux ; il fortifie la ville construite, lui donne son nom, Château-Raoul, en fait la capitale de sa principauté, abandonnant l'ancien bourg de Déols à l'abbaye qu'y avaient fondée ses ancêtres. Il meurt en 952.

Les craintes superstitieuses, qui, aux approches de l'an 1000, donnèrent une essor si prodigieux aux fondations religieuses, eurent aussi leur influence sur la pieuse famille de Déols : Raoul IV (Thibaut) avait précédé la première croisade ; il avait revêtu l'habit de pèlerin, avait visité Jérusalem et était mort à Antioche ; plus tard, Ébrard de Vatan se fit pour le Berry l'écho de la voix de Pierre l'Ermite, et le prince de Déols prit part, avec un grand nombre de ses vassaux, à l'expédition de 1099.

Ce dévouement chevaleresque n'est pas le seul gage que donnaient ces puissants seigneurs des sentiments religieux qui animaient leur famille. Dès les premiers temps de la fondation de l'ordre de Saint-Benoît, des moines avaient été appelés, et leur établissement dans le bas Berry puissamment encouragé ; ils y avaient fondé, vers la fin du VIIe siècle, les monastères de Saint-Cyranen-Brenne et de Méobec ; celui de Saint-Genou, en 828 ; de Déols, en 917 ; d'Issoudun, en 947, et de Saint-Gildas, quelques années plus tard.

Il ne reste aujourd'hui que de bien rares vestiges de ces riches et antiques établissements ; mais la sainte et laborieuse milice a laissé des monuments plus utiles et plus durables de son passage ; ce sont des marais assainis, des routes tracées, des forêts défrichées, de vastes étendues de terrain livrées à la culture, de nombreux villages créés, le joug de la féodalité rendu plus léger, les mœurs adoucies, les traditions de l'art et de la science antique renouées et la civilisation moderne préparée.

Pendant les deux siècles que nous venons de parcourir, nous avons marqué la part qui revient à la maison de Déols dans le bien qui s'est fait ; l'heure de son extinction allait arriver, et nous avons le regret de ne pas pouvoir ajouter à ses titres de gloire le plus grand bienfait que les vassaux pussent recevoir alors de leurs seigneurs, avec la paix : l'affranchissement. C'est sans doute à la douceur de la domination des Déols faisant la liberté moins indispensable et moins réclamée, qu'il faut attribuer cette lacune que nous regrettons : l'absence, dans le bas Berry, de toute charte communale à une époque où tant de villes en France avaient les leurs.

En 1176, Raoul VI, dernier sire de Déols, meurt au retour de la croisade ; sa fille unique, Denise, devient maîtresse de ses immenses possessions. C'était au plus fort de la lutte entre Philippe-Auguste et Henri II, roi d'Angleterre. Denise était la nièce du prince anglais ; celui-ci, auquel l'alliance d'Éléonore de Guyenne avait livré déjà presque tout l'ouest de la France, ne laissa point échapper une occasion si favorable d'étendre son influence sur les provinces centrales du royaume ; il se présenta donc comme le protecteur naturel de la jeune orpheline, et, secondé par son fils, Richard Coeur de Lion, alors comte de Poitiers, il s'empara des villes de Châteauroux et de Déols, et mit garnison dans tous les autres châteaux et forteresses de la principauté, Boussac et Châteaumeillant exceptés.

Philippe-Auguste ne pouvait voir avec indifférence une semblable extension de la puissance anglaise ; il prétexte la revendication du Vexin injustement retenu par Henri, le refus du serment d'hommage que lui doit Richard pour son comté de Poitou, et, à la tête d'une puissante armée, il marche sur le bas Berry. Issoudun et Graçay tombent en son pouvoir ; les campagnes de la terre déoloise sont ravagées, le siège est mis devant Châteauroux, les deux armées ennemies se sont rejointes et sont au moment d'en venir aux mains, quand une trêve est conclue par l'intermédiaire des légats du pape ; Philippe se retire, ne gardant qu'Issoudun comme garantie des promesses faites par le roi d'Angleterre.

Cette trêve ne pouvait être de longue durée, car aucune des difficultés de la situation n'était résolue ; aussi, en 1189, sur le bruit d'un mariage projeté entre Denise de Déols et André de Chauvigny, l'un des barons du Poitou les plus dévoués aux Anglais, Philippe, prétextant cette fois une expédition de Richard dans le Midi, faite contre le texte des traités, revient sur le Berry, surprend la province sans défense, s'empare de Châteauroux, Buzançais, Argenton, soumet tout le pays et pénètre dans l'Auvergne, menaçant de ce point central et élevé les possessions anglaises de l'Ouest et du Midi.

Cette marche victorieuse eût sans doute assuré la domination française dans tout le Berry, si la question ne se fût compliquée alors de luttes moins heureuses sur d'autres points ; Philippe transigea et accepta de Henri mourant un traité, ratifié ensuite par Richard, son successeur, en vertu duquel il ne restait en possession quo d'Issoudun et de Graçay.

Six ans plus tard, une autre convention, survenue à la suite d'une nouvelle intervention de Philippe, accouru au secours du bas Berry, que ravageait Mercadier, chef de routiers à la solde de Richard, modifia encore l'état politique de la province : le roi d'Angleterre consentit à faire sa soumission et à rendre hommage au roi de France comme comte de Poitou ; mais la terre de Déols continua à relever du prince anglais en sa qualité de duc d'Aquitaine, et les villes d'Issoudun et de Graçay lui furent remises et restèrent en sa possession jusqu'en 1200, époque à laquelle elles furent données en dot à Blanche, nièce du roi Jean sans Terre et femme de Louis, fils de Philippe-Auguste.

Les événements si précipités de cette courte période peuvent donner une idée des vicissitudes auxquelles furent en butte nos malheureuses provinces du centre, incessamment froissées dans la lutte si acharnée et si longue de l'Angleterre et de la France ; les rivalités féodales devaient encore venir apporter de nouveaux éléments de troubles et de discordes à ces déplorables déchirements.

L'espèce d'unité intérieure maintenue dans le bas Berry par la prépondérance des princes de Déols reçut une grave atteinte à l'extinction de cette illustre maison. Son unique rejeton, Denise, avait épousé le baron de Chauvigny, qui devint la souche d'une nouvelle dynastie, celle des comtes de Châteauroux, titre qu'ils empruntèrent à la capitale de leurs domaines. Cette famille conserva pendant plus de trois siècles, de 1189 à 1505, une puissance moins étendue, plus contestée que celle des Déols, mais illustrée souvent par les exploits de ses membres, et dans les archives de laquelle il faut encore chercher les épisodes les plus notables de l'histoire du bas Berry.

 

Le XIIIe siècle, moins agité, pour notre province, par les événements extérieurs que les siècles précédents et que ceux qui suivirent, se signale surtout par l'affranchissement des communes. L'octroi des chartes était le gage que donnaient les princes aux villes pour s'assurer de leur dévouement et de leur fidélité ; c'était souvent aussi le prix dont ils payaient les sacrifices extraordinaires qu'ils leur imposaient.

Cette politique, appliquée ailleurs depuis longtemps déjà, ne fut importée dans le bas Berry qu'en 1208. Châteauroux fut la première ville à qui semblable faveur fut accordée ; l'exemple gagna bientôt le reste du pays, où chaque seigneur affranchit peu à peu, sans secousses, les serfs de ses domaines ; l'influence royale y poussait de tous ses efforts, sentant tout ce qu'elle avait à gagner à cet amoindrissement de la puissance féodale. On sait, d'ailleurs, que cette époque correspond au règne de rois fermes et résolus dont on sent la politique réagir même à distance sans que l'historien trouve toujours des témoignages palpables de son intervention.

Ici, cependant, nous pouvons produire un fait à l'appui de nos suppositions. Un des droits seigneuriaux les plus importants était celui qu'avaient conservé les comtes de Châteauroux, de battre monnaie ; un pareil privilège, qui abandonnait aux mains d'un homme ou d'une famille un élément aussi essentiel de la fortune publique, était un invincible obstacle à tout essor de l'industrie, à tout développement des transactions commerciales ; aussi voit-on coïncider avec les premiers temps de l'émancipation les premiers murmures contre l'altération de la monnaie, qu'on reprochait aux sires de Chauvigny ; la bourgeoisie, trop timide encore pour articuler ses griefs, laisse la parole à la noblesse et au clergé, qui en appellent au roi de France, et, après de longues réclamations, intervient enfin une déclaration portant la date de décembre 1316, et par laquelle Guillaume III de Chauvigny s'oblige à ne plus émettre de monnaie pendant sa vie et à interdire le droit d'en frapper à ses héritiers pendant les vingt-neuf années qui suivront sa mort.

Ce qu'il y a de plus curieux dans le fait, c'est qu'il se passait pendant que Philippe le Bel, pour alimenter le trésor royal, avait recours à ce même moyen, qu'on interdisait à son vassal, pour augmenter ses richesses féodales, comme si l'instinct public eût compris que la nécessité du temps justifiait pour l'un ce qu'elle défendait à l'autre. Voici, du reste, une preuve plus significative encore des progrès accomplis, dans ce sens, pendant le cours du XIIIe siècle. Ce même Guillaume III de Chauvigny avait commis une violence sur un domaine du seigneur de Culant ; celui-ci porta plainte devant le roi, qui, la cause entendue, condamna Guillaume à une amende ; sur son refus de l'acquitter, il fut saisi et enfermé dans la tour d'Issoudun.

Ces tendances vers l'établissement et la constitution d'une monarchie française forte et puissante furent arrêtées, au XIVe et au XVe siècle, par le réveil des prétentions anglaises et les guerres qu'elles entraînèrent, compliquées encore de la sanglante querelle des Armagnacs et des Bourguignons. A la mort de Charles le Bel, en 1328, la question de succession à la couronne de France divisa la noblesse du bas Berry. Le vicomte de Bresse, fils du baron de Châteauroux, prit parti pour Philippe de Valois ; Robert de Mehun embrassa la cause d'Édouard, roi d'Angleterre ; le prince de Galles s'avança au secours de son champion, dévasta les domaines du sire de Châteauroux et brûla sa capitale.

La guerre eut pour les deux partis des alternatives de revers et de succès : tantôt, comme en 1356, les Chauvigny, toujours fidèles à la cause française, prirent l'offensive en Guyenne sous la bannière de Du Guesclin ; tantôt ils durent défendre pied à pied leurs domaines, sur lesquels faisaient irruption les masses anglaises, comme autrefois les hordes des barbares du nord ; l'histoire de ces temps malheureux n'est qu'un long récit de guerres ruineuses, de prises et reprises de villes et de châteaux.

Un des épisodes dont les traditions locales ont gardé le souvenir est l'héroïsme d'un Guillaume de Brabançois, seigneur de Sarzay, qui, au milieu même des triomphes des Anglais, alors qu'ils occupaient les forteresses de Briantes, du Chassin et du Lis, sans autres forces qu'une petite troupe de quarante lances, se mit en campagne, s'empara de la ville de La Châtre, en 1360, et fit face à l'ennemi partout où il put le rencontrer.

Ces massacres et ces dévastations se continuèrent presque sans interruption dans la contrée qui forme le département de l'Indre, jusqu'au triomphe définitif de Charles VII sur les Anglais et à la mort du dernier duc de Bourgogne ; le siège d'Issoudun, l'incendie de ses faubourgs et le sac de Buzançais, dont nous aurons ailleurs occasion de parler, appartiennent à la dernière période de cette époque désastreuse.

A l'exception de quelques fautes dont la responsabilité appartient aux mœurs du temps plus encore peut-être qu'au caractère des hommes, on a vu l'illustre famille de Chauvigny conserver intact et glorieux l'héritage que lui avaient légué les Déols. Sa constante fidélité à la fortune de la France était alors un mérite assez rare pour qu'on songeât à le récompenser.

Charles VIII acquitta la dette de ses prédécesseurs ; le bas Berry fut érigé en comté en faveur d'André de Chauvigny ; l'acte est daté de 1497. Le nouveau comte de Berry ne jouit pas longtemps de son titre ; il suivit le roi dans ses campagnes d'Italie, eut occasion de lui rendre de signalés services, se distingua particulièrement à la bataille de Fornoue, et mourut en 1502 sans laisser d'enfant. En lui s'éteignit une des maisons les plus anciennes et les plus puissantes de la vieille noblesse française ; avant de traverser trois siècles de notre histoire, comme comtes de Châteauroux, les Chauvigny du Poitou avaient déjà une illustration ancienne et méritée, et les guerres des croisades avaient rendu fameux leur cri de guerre, devant lequel avaient souvent fui les Sarrasins : « Chauvigny ! chevaliers pleuvent ! »

La veuve d'André se maria en 1505 à Louis de Bourbon de La Roche-sur-Yon ; son premier époux l'avait instituée son héritière ; mais les sires de Maillé, descendants du côté paternel du sire de Chauvigny, attaquèrent le testament, qui les frustrait des immenses domaines du comté de Châteauroux ; il survint une transaction en 1519, par laquelle le sieur de Maillé fut reconnu possesseur des seigneuries de Châteauroux, La Châtre et d'autres terres situées sur le comté de la Marche, et les seigneurs et dames de La Roche-sur-Yon restèrent propriétaires des terres du Châtelet, Cluis-Dessous, Neuvy-Saint-Sépulchre, Aigurande, et tout ce qui était assis en la prévôté et ressort d'Issoudun.

Avant d'entrer dans l'époque moderne, jetons un regard sur les monuments élevés dans l'intervalle qui sépara le XIe siècle du XVe, que nous touchons. Nous ne disons rien ici ni des églises ni des châteaux forts dont la fondation se rattache à l'histoire particulière des villes ; ce seront bien souvent des ruines qu'auront à nous offrir les souvenirs de la féodalité : les donjons des vieux manoirs, les remparts des villes autrefois fortifiées ont eu à combattre le double assaut du temps et de la grande Révolution ; mais le Berry offre encore en assez grand nombre les restes plus ou moins bien conservés d'établissements religieux qu'il dut à la dévote munificence de ses principaux seigneurs et parmi lesquels nous devons mentionner : l'abbaye de Miseray, près de Buzançais, fondée au XIe siècle ; celle de Fontgombault, qui date de 1091 ; de Puy-Ferrand, dont il est fait mention en 1145 ; de Landèse, construite en 1115 par les sires de Buzançais, qui y étaient inhumés ; de La Prée, élevée vers 1128 par Raoul, seigneur d'Issoudun, de Barzelle et de Varennes, bâties, la première en 1137, l'autre, vers 1155 ; ces quatre dernières dépendant de l'ordre de Cîteaux ; ajoutons le monastère de Buxière, communauté de femmes dont la création remonte à 1140, et les deux établissements de cordeliers : celui de Châteauroux, oeuvre de Guillaume Ier de Chauvigny en 1213, qui contenait les tombeaux de la plupart des seigneurs de Châteauroux, des familles de Chauvigny et d'Aumont ; et celui d'Argenton, qui ne date que de 1459.

Depuis la fin du règne de Charles VII jusqu'aux premières guerres de la Réforme, pendant tout un siècle, la paix répara les désastres des périodes précédentes : bien des ruines furent relevées, un champ vaste et fécond s'ouvrit à l'activité humaine ; l'art décora les villes ; l'agriculture enrichit les campagnes ; cette époque fut pour notre pauvre Berry, plus que pour beaucoup d'autres contrées, le siècle de la Renaissance ; mais dans l'histoire de la France le calme est presque l'exception, et la guerre l'état normal.

De nouveaux orages s'amoncelaient : de l'est, de l'ouest, du midi, la réforme religieuse pénétrait jusqu'aux régions les plus centrales ; la guerre répondait aux persécutions ; le Berry ne resta pas à l'abri de ses fléaux. Issoudun fut assiégée, en 1562, par les huguenots, qui l'auraient prise sans le secours que prêta le sieur de Sarzay à la cause catholique ; Saint-Benoît-du-Sault fut occupé l'année suivante par les troupes protestantes ; plusieurs autres villes de la contrée eurent le même sort.

La colère des vainqueurs s'exerça particulièrement sur les églises et les monastères ; la guerre toutefois n'y eut point le caractère de barbarie et d'acharnement qu'on a ailleurs à déplorer trop souvent, et la pacification du bas Berry fut plus prompte et plus facile que celle des provinces voisines. Une autre guerre moins sanglante divisait alors les grandes familles du pays. L'héritage des Chauvigny, partagé entre les Maillé et les Aumont, était l'objet des rivalités les plus ardentes. Les deux compétiteurs se disputaient et s'arrogeaient en même temps le titre de comtes de Châteauroux ; aux contestations, aux réclamations avaient succédé les procès ; et l'issue de la lutte était incertaine, lorsque, en 1612 et 1613, le prince Henri de Bourbon-Condé obtint des deux maisons l'abandon de leurs prétentions respectives contre une somme de 435 000 livres, équivalant à près de deux millions de notre monnaie.

Cet avènement d'un prince de sang royal à la suzeraineté du Berry eut pour le pays les conséquences les plus fâcheuses : la Fronde, cette dernière révolte de la féodalité expirante, s'organisait ; Condé, par sa nouvelle position, eut le crédit d'entraîner dans cette cause, perdue d'avance, une partie de la noblesse de la province, et y attira toutes les calamités de la guerre civile. Un seigneur de Vatan, plus obstiné que les autres, se retira dans son château, s'y fortifia et ne voulut plus reconnaître l'autorité du roi ; il paya de sa tête son intempestive et téméraire rébellion.

Le pays avait souffert ; quelques nobles d'un rang secondaire avaient été punis ; Condé, l'instigateur principal de la révolte, en fut quitte pour quelques années de disgrâce et de prison ; ce qui toutefois n'empêcha pas, en 1616, l'érection de la terre de Châteauroux en duché-pairie, comme entrée dans la possession d'un prince du sang, et cela malgré les protestations d'Issoudun, qui voyait soustraire ainsi à la juridiction de son bailliage un grand nombre de sièges de justices inférieures. Châteauroux eut alors dans son ressort, outre les nombreux fiefs démembrés des bailliages d'Issoudun, de Montmorillon, même de Blois, les villes de La Châtre, Lignières, Levroux, Buzançais, Mézières-en-Brenne, Le Blanc, Argenton, Aigurande ; et on n'appelait des sentences du bailli de Châteauroux qu'au parlement de Paris.

Depuis la Fronde jusqu'à la Révolution de 1789, le bas Berry ne fut le théâtre d'aucun événement qui mérite une mention particulière ; le duché de Châteauroux resta dans la maison de Condé jusqu'en 1735, époque à laquelle Louis XV en fit acquisition au prix de 2 700 000 livres, pour l'offrir à sa belle maîtresse, Anne de Mailly-Nesle, marquise de La Tournelle, qui prit dès lors et a gardé dans l'histoire le nom de duchesse de Châteauroux. Cette dame étant morte quelque temps après avoir pris possession du royal présent, la terre retourna à la couronne et constitua plus tard une partie de l'apanage d'un des frères de Louis XVI, le comte d'Artois, qui depuis fut le roi Charles X.

Sous l'ancienne monarchie, le bas Berry dépendait de la généralité de Bourges pour les finances et l'administration ; il formait quatre élections ; celles de Châteauroux, La Châtre, Le Blanc et Issoudun ; l'organisation actuelle a conservé ces divisions ; elle a seulement emprunté pour la formation du département de l'Indre quelques communes qui appartenaient à l'ancienne province de la Marche, telles que Saint-Benoît, Belâbre et quelques villages du même canton. Pour les affaires militaires, le bas Berry faisait partie du gouvernement du Berry ; nous avons vu que, pour la justice, Châteauroux avait hérité d'une grande part dans l'ancienne clientèle d'Issoudun ; ce qui était resté attribué aux bailliages d'Issoudun et de Bourges allait en appel, comme les sentences de Châteauroux, au parlement de Paris.

La Révolution française ne rencontra dans le bas Berry aucune opposition sérieuse ; les habitants subirent sans murmurer toutes ses conséquences, même les longues guerres de l'Empire, et, en 1815, nous voyons fraternellement accueillis sur les bords de l'Indre ces héroïques débris de nos vieilles phalanges républicaines et impériales qu'ailleurs il était de mode alors d'insulter et d'appeler les brigands de la Loire.

Le Berry est au XIXe siècle plus connu que l'Écosse après les romans de Walter Scott ; qui n'a suivi l'auteur de Mauprat et du Champi dans ses ravissantes explorations ? Quelle est la cime qui reste à franchir ? quel est le ravin que nous n'ayons pas traversé, le ruisseau au bord duquel nous ne nous soyons pas assis ? Êtres vivants ou objets inanimés, grâces pittoresques du costume, pensées intimes du coeur, quel coin du tableau est resté sans relief et sans lumière sous le pinceau du maître ? Que reste-t-il à décrire quand George Sand a raconté ?

Les departements et leur histoire -L'Ille et Vilaine - 35 -

Publié à 18:12 par acoeuretacris Tags : Départements
Les departements et leur histoire -L'Ille et Vilaine - 35 -
(Région Bretagne)

Le chef-lieu du département d'Ille-et-Vilaine a été autrefois la capitale de la Bretagne. Nous allons, à son occasion, tracer une rapide esquisse de l'histoire de cette province ; ce sera évidemment faire en même temps l'histoire du département.

La Bretagne jouit d'une grande renommée. C'est un pays qui attire l'attention, qui impose, qui saisit par le caractère original du sol et des habitants, par sa destinée singulière. Presqu'île poussée au milieu de l'Atlantique par les dernières ramifications des montagnes européennes ; éloignée de tous les foyers de la civilisation antique ; noyée au milieu des brumes de l'Océan aussi bien que cette Cornouailles d'Angleterre, sa soeur, qui lui envoya tant de fois des habitants ; sol de granit qui ne soutient le choc éternel des flots de l'Océan, à son extrémité, que par un indestructible entassement de rochers ; fertile seulement sur ses bords, tout autour, le long de la mer, tandis que le milieu , traversé dans sa longueur par la double chaîne des montagnes Noires et des monts d'Arrée, l'échine de la Bretagne, comme les appellent les paysans bretons, ne renferme guère que ces landes couvertes de genêts et d'ajoncs, qui sont, dans la province, aux terres cultivées comme 27 est à 100. Un moine comparait la Bretagne à la couronne de sa tonsure.

Une population celtique l'occupait avant l'invasion romaine. Elle l'avait nommée, dans sa langue, Armorique, c'est-à-dire pays de la mer. Elle se divisait elle-même en plusieurs peuplades ou cités : Curiosolites, dans le pays où s'élève Dinan ; Diablintes, sur le territoire d'Aleth et Dol, avec une portion de la Normandie ; Rhedones, au confluent de l'Ille et de la Vilaine ; Namnètes, sur la Loire, là où est Nantes ; Lexobiens, dans le pays qu'on appelait Dumnonie (Tréguier et Saint-Brieuc) ; Osismiens, dans le Finistère, où ils avaient fondé Kemper et Léon ; Vénètes, enfin, dans le Morbihan, la cité la plus puissante.

Les cités armoricaines, suivant l'usage celtique, se divisaient en tribus, semblables aux clans d'Écosse, et en familles, dont les chefs étaient comme autant de petits souverains. C'étaient les mactierns et les tierns, dont les dignités subsistèrent jusqu'au XIe siècle. Une assemblée et un tribunal, composé des principaux membres de la tribu , décidaient les affaires et les causes importantes. Dans les circonstances difficiles, seulement, les cités armoricaines, comme les peuples de la Grande-Bretagne, élisaient un penteyrn ou brenhin.

L'Armorique avait une grande importance dans le monde celtique. Elle était pour la Gaule le sanctuaire sombre et redouté du druidisme, dont les monuments mystérieux et étranges couvrent son sol encore aujourd'hui. Des relations fréquentes la rattachaient à la Grande-Bretagne, métropole, en quelque sorte, du druidisme.

César ne soumit pas sans difficulté l'Armorique. Elle fournit 36 000 combattants à l'armée de 266 000 hommes que la Gaule opposa au conquérant. Elle parut d'abord se soumettre dès la simple apparition du lieutenant Crassus. Mais, l'hiver suivant, tandis que César était en Italie , les cités armoricaines se coalisèrent, refusèrent les vivres sur lesquels comptaient les légions et se révoltèrent. César accourut et triompha par son génie , malgré les efforts des Vénètes, réfugiés sur leurs énormes vaisseaux.

Les Romains occupèrent fortement l'Armorique, en établissant des garnisons à Léon, à Kemper, à Carhaix, et même dans les solitudes des monts d'Arrée. Ils la firent entrer dans la IIIe Lyonnaise, et ne cessèrent point de lutter contre l'esprit d'indépendance des habitants, surtout contre la religion druidique, qui était l'âme de la résistance.

Jamais ils n'en purent triompher complètement, et aussitôt que l'ébranlement de leur empire offrit à l'Armorique quelque espoir de reconquérir cette indépendance, elle le saisit. Dès l'année 284, elle reçoit dans son sein une émigration venue de la Bretagne ; une autre en 364 ; une troisième en 383, lorsque Maxime se fit proclamer empereur dans la Grande-Bretagne. Maxime nomma gouverneur de l'Armorique un de ses lieutenants, Mériadec, qui prit part à ses victoires, et qui, après sa chute, attira sur le continent les Bretons qui avaient servi la cause malheureuse de l'usurpateur.

Théodose, pour se concilier les chefs de l'Armorique , confirma la distribution de terres faites par lui aux Bretons fugitifs, qui furent appelés Bretons Lètes : et ce nom a été transporté à la Bretagne par certains auteurs, qui l'ont surnommée pays de Létanie. L'invasion barbare du commencement du Ve siècle servit de signal à l'Armorique et à la Bretagne pour se révolter de concert, vers 409, et pour reprendre leur ancienne organisation, ce que Zosime exprime par ces mots : « S'érigèrent en république. » Un peu plus tard, en 418, les Bretons, incapables de défendre seuls cette indépendance reconquise, et forcés de fuir devant les incursions des Pictes et des Scots, émigrèrent chez les Armoricains. Ceux-ci accueillirent avec bienveillance cette invasion amie, et c'est de ce moment que leur pays prit le nom de Bretagne, tandis que l'île qui l'avait porté jusque-là reçut bientôt après celui d'Angleterre, d'une des populations nouvelles, les Angles, qui s'y établirent.

L'empire romain n'avait pu déraciner la religion druidique ; quand il tomba, des collèges de druides existaient encore en Bretagne. Mais là, comme partout ailleurs, il avait servi d'introducteur au christianisme, qui allait triompher de ce qui avait résisté aux efforts du polythéisme romain.

Dès la fin du IIIe siècle après J.-C., saint Clair prêchait en Armorique. L'Évangile trouvait alors plus d'obstacles chez les magistrats romains que chez les druides ; la chute de l'empire, au lieu d'arrêter ses progrès, ne fit donc que les aider dans la Bretagne. Des collèges druidiques devinrent des couvents, et des archidruides devinrent des évêques. L'Église, au reste, avait l'habileté de faire les plus larges concessions à l'opiniâtreté religieuse des peuples conquis, et ce ne fut que longtemps après qu'elle se montra sévère contre les superstitions introduites par eux dans son dogme ou dans ses pratiques au VIIe siècle ; le concile de Nantes ordonna de briser les pierres et d'arracher les arbres autour desquels les paysans se rassemblaient encore dans un but d'idolâtrie.

Délivrée de l'empire romain, l'Armorique, que nous appellerons désormais Bretagne, eut à se défendre contre les barbares : Alains, Wisigoths, Francs, l'attaquèrent tour à tour ; tantôt elle fut envahie, tantôt elle repoussa les agresseurs et les poursuivit jusque sur leur territoire. Les principaux défenseurs du pays sortirent de la Cornouailles , sans que cette partie de la Bretagne établit pourtant sa supériorité sur les autres. La péninsule était une sorte d'Heptarchie formée des pays d'Aleth, de Tréguier, de Goëllo, de Léon, de Cornouailles , de Vannes.

 

Le grand choc de l'invasion barbare avait porté aussi bien sur les Bretons de l'île que sur ceux de la péninsule. Ceux qui n'avaient pas émigré auparavant, devant les attaques des Pictes et des Scots, émigrèrent cette fois devant les Saxons, après avoir longtemps résisté. Le héros de cette résistance nationale fut Arthur, que la tradition fait sortir de son île et voyager dans la Bretagne continentale ; Arthur toujours attendu par les Bretons et si célèbre au moyen âge avec la Table ronde.

L'est de la Bretagne fut seul soumis par les Francs. Clotaire Ier occupait Rennes, Nantes, Aleth, et imposait sa suzeraineté même au comte de Léon. Chilpéric, son successeur, recevait un tribut du comte de Vannes. La diversion produite par les guerres de la Neustrie et de l'Austrasie délivra la Bretagne, et Charlemagne eut à la reconquérir. Ce n'est que par trois expéditions, dont la dernière surtout fut considérable, qu'il y réussit ; conquête fort imparfaite, puisqu'il n'inscrivit pas la Bretagne dans son dernier testament.

A peine fut-il mort, que les Bretons proclamèrent de nouveau leur indépendance, et tentèrent de se donner de l'unité en nommant roi un de leurs mactierns, Jarnithin. Jarnithin n'eut point de successeur immédiat, quoiqu'il eût deux fils, ce qui prouve le peu de consistance de cette royauté non héréditaire. Morvan, comte de Léon et de Cornouailles, qui fut élu roi en 818, est resté populaire à cause de sa lutte contre Louis le Débonnaire. Il tomba sous la francisque, comme dit le poète chroniqueur de l'époque, et les Francs pénétrèrent dans les épaisses forêts de la Bretagne.

Nouvelle révolte sous Wiomarch, successeur de Morvan, et comblé en vain des présents de l'empereur. Enfin Louis le Débonnaire donna le gouvernement de la Bretagne à Noménoë, qu'il avait précédemment nommé comte de Vannes, et ce Noménoë servit avec plus d'habileté que les Bretons eux-mêmes la cause de l'indépendance bretonne, en faisant de sa vie deux parts : tant que vécut Louis le Débonnaire, il lui resta fidèle et ne se servit de l'autorité qu'il avait reçue que pour donner force et unité au pays par une bonne administration ; puis, Louis mort, il se considéra comme dégagé du serment qu'il lui avait prêté, et, prenant le titre de roi, il affranchit de la domination de Charles le Chauve la Bretagne devenue redoutable.

Le petit-fils de Charlemagne, battu sur les bords de la Vilaine, se retira (845). Ses successeurs ne furent pas sans faire de nouvelles tentatives : elles n'eurent point de succès, et, ce qu'ils purent faire de mieux, ce fut de ramener indirectement la Bretagne sous leur dépendance. Charles le Simple, en effet, donna la suzeraineté des terres bretonnes à Rollon, devenu son vassal comme duc de Normandie, en 912. Les patriotes bretons ne veulent point, il est vrai, que ce mot terres bretonnes désigne, dans le traité de Saint-Clair-sur-Epte, la Bretagne, mais seulement le pays d'Avranches, de Coutances, et quelques districts des comtés de Rennes et de Nantes, conquis par les rois francs.

Cette opinion, appuyée sur de graves autorités, est très probable. Mais ce qui est aussi très certain, c'est que cette extension du mot terres bretonnes à toute la Bretagne eut lieu de fort bonne heure, puisque les rois d'Angleterre et les rois de France se considérèrent successivement comme suzerains de la Bretagne, par l'intermédiaire du duché de Normandie.

Arrière-fief de la France, la Bretagne le devint de l'Angleterre après la conquête de ce pays par les Normands, et le redevint de la France après la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste. L'hommage que prêtaient les ducs de Bretagne n'était point lige, comme le fit si bien entendre le duc François II à Louis XI : « Monseigneur, tel hommage que mes prédécesseurs vous ont fait, je vous le fais, mais ne l'entends et ne vous le fais point lige. »

Les descendants de Noménoë régnèrent jusqu'en 874. Le dernier fut Salomon III. Ils avaient été sans cesse inquiétés par les Normands, contre lesquels plusieurs d'entre eux avaient lutté avec énergie.

Alain Barbe-Torte, héritier, par les femmes, des souverains précédents, donna naissance à une dynastie nouvelle. Constance, fille de Conan IV, porta ensuite le duché aux Plantagenets, par son mariage avec Geoffroy, troisième fils de Henri II (1164) ; puis, les Plantagenets s'étant éteints en Bretagne avec Arthur, que son oncle Jean sans Terre fit périr, l'héritière Alix épousa Pierre de Dreux, petit-fils de Louis le Gros par une branche cadette (1212), et de Pierre de Dreux sortit la dynastie qui eut pour derniers représentants les derniers souverains de Bretagne, François II et Anne , qui épousa Charles VIII.

Dans cet intervalle prit place la rivalité de Charles de Blois et de Jean de Montfort, épisode considérable de la guerre de Cent ans. Ce sanglant débat, qui livra longtemps la Bretagne à l'influence anglaise, eut pour cause une question de succession en ligne collatérale. Jeanne de Penthièvre avait des droits supérieurs à ceux de Monfort ; mais celui-ci prétendait la précéder en sa qualité de mâle, en quoi il méconnaissait le caractère féodal du duché de Bretagne, où les femmes ont toujours succédé.

La plupart des grands seigneurs féodaux ont réussi, au moyen âge, aussi bien que les rois, à réduire leurs vassaux. Les ducs de Bretagne commencèrent leur tâche de très bonne heure et y travaillèrent avec beaucoup d'énergie et d'habileté. Main Barbe-Torte et ses successeurs agrandirent le domaine ducal des comtés de Rennes, de Nantes, de Cornouailles, de Léon, de Vannes ; Pierre de Dreux entra en lutte ouverte avec le clergé et la noblesse de Bretagne et remporta une victoire signalée.

L'autorité des ducs fut depuis ce temps presque absolue, réserve faite toutefois de la large part d'indépendance revendiquée et retenue sans cesse par les illustres familles bretonnes. Contre celles-ci, les ducs s'appuyèrent quelquefois sur la bourgeoisie : Conan III affranchit plusieurs communes.

Cependant, si l'on excepte Morlaix et Saint-Malo, les municipalités bretonnes eurent rarement le caractère démocratique et révolutionnaire des communes du nord-est de la France. Le tiers état fut admis dans l'assemblée des états de la province, à peu près dans le même temps qu'en France dans l'assemblée des états généraux ; ce qui montre avec quel ensemble ce progrès s'accomplissait dans toutes les parties de notre pays. C'est à l'assemblée de Ploërmel, en 1309, que parurent pour la première fois les députés du tiers état breton.

Les législateurs de la Bretagne sont Hoël le Grand , à qui remonte le droit coutumier de la province, Jean II et Jean III, qui fit réunir toutes les coutumes du pays avec des emprunts aux Établissements de saint Louis. Divers pays avaient, en outre, leurs usances particulières.

L'éloignement de ce département du coeur du pays l'a préservé des commotions violentes qui ont agité la France en 1870-.1871. Toutefois, ses enfants n'ont pas été les derniers à verser leur sang pour la patrie en danger, et les mobiles d'Ille-et-Vilaine ont glorieusement pris part aux combats livrés, sous les murs de Paris, contre l'ennemi commun.

Les departements et leur histoire - L'Hérault - 34 -

Publié à 18:05 par acoeuretacris Tags : Départements
Les departements et leur histoire - L'Hérault - 34 -
(Région Languedoc-Roussillon)

Le territoire du département de l'Hérault était occupé avant la conquête romaine par les Volces Tectosages. Nous n'y trouvons aujourd'hui que peu de monuments de cette époque ; ils se bornent à quelques tombeaux celtiques découverts sur la colline de Regagnach, et à quelques dolmens, que les habitants appellent Oustals de las fadas (maisons des fées), dans l'arrondissement de Lodève, à Saint-Maurice.

Les Massaliotes eurent assurément des établissements sur cette partie du littoral méditerranéen de la Gaule. L'étymologie grecque du nom d'Agde en fait foi. Après la conquête romaine, le territoire de l'Hérault fut enveloppé dans la Narbonnaise, plus tard dans la première Narbonnaise. Il était compris approximativement dans la circonscription des deux antiques cités de Béziers (Civitas Beterrensium) et de Lodève (Civitas Lutevencium). Ce département n'a pas, dans l'époque romaine, une aussi belle part que ses voisins les départements du Gard et de l'Aude ; il ne peut s'enorgueillir, comme le second, d'avoir possédé la capitale de la province, Narbonne, où, comme le premier, d'avoir conservé de magnifiques monuments romains. Montpellier n'existait pas ; Substantion, Forum Domitii, Forum Neronis, qui n'existent plus, n'étaient que des villes du second ou du troisième ordre.

Les traces de la domination romaine sont nombreuses toutefois, si elles ne sont pas aussi imposantes que dans le Gard. On retrouve fréquemment des tronçons de la voie Domitienne (via Domitia), qui traversait le pays parallèlement à la côte. A Saint-Thibéry, on voit les traces d'un camp romain, situé, au sommet d'un cirque de basalte, et les ruines d'un pont du même temps ; ailleurs, des débris de bassins destinés à contenir les eaux (à Cette), des thermes en ruine, des colonnes milliaires, des tombeaux, des statuettes, des inscriptions, des médailles, des vases, des ustensiles de toutes sortes. La colline abrupte où s'élevait Substantion, sur le bord du Lez, est particulièrement renommée pour la grande quantité de médailles d'or et d'argent qu'on trouve ; c'est à ce point qu'il s'est formé une légende digne des Mille et une Nuits qu'un poète languedocien a racontée dans une petite pièce intitulée lou Trésor de Sustantioün.

 

La Narbonnaise fut cédée par Honorius aux Wisigoths, qui lui donnèrent le nom de Septimanie. Au VIIIe siècle, les Sarrasins l'envahirent. Les Carlovingiens enveloppèrent tout le midi de la Gaule dans leur vaste puissance. Aucune des villes du département ne joua un grand rôle dans ces diverses révolutions. C'est encore Narbonne et Nîmes, à l'ouest et à l'est, qui sont le théâtre des grands événements. C'est seulement après la chute des Carlovingiens, et avec le système féodal, que le pays qu'arrosent l'Orb, l'Hérault, la Vidourle, sortit de son obscurité et reçut de la fortune comme un magnifique dédommagement. Alors, en effet, Montpellier, Béziers devinrent les capitales de deux des principales puissances féodales du Midi et les points les plus brillants du littoral languedocien.

 

La seigneurie de Montpellier prit naissance vers 990. Un certain Guilhem ou Guillaume, vassal du comte de Melgueil, obtint de l'évêque de Maguelonne, moyennant hommage et redevance, le bourg de Montpellier avec son territoire. Il est le père de l'illustre famille des Guilhem, qui, plus tard, prit rang parmi les premières maisons du Languedoc. Huit princes de ce nom se transmirent successivement, de 990 à 1180, la seigneurie de Montpellier.

 

Nous les voyons s'allier aux rois d'Aragon et Guilhem VIII épouser même Eudoxie, fille de l'empereur d'Orient Manuel Comnène. Ils durent surtout leur puissance à la sagesse de leur conduite vis-à-vis de la papauté. En effet, lors de la guerre des Albigeois, quoique Guilhem VIII partageât l'aversion de tout le midi de la France pour les hommes du Nord, il eut la sagesse de contenir sa haine et de, ne tremper en rien dans l'hérésie.

Seul fidèle à l'Église au milieu de tant de seigneurs qui s'armaient contre elle, il n'en eut que plus de titres à sa reconnaissance. En 1195, l'adroit Guilhem, qui venait de répudier Eudoxie pour épouser Agnès de Castille, demandait à Célestin III, en même temps que la sanction de son divorce, l'envoi d'un légat qui résiderait à Montpellier et s'opposerait aux progrès de l'hérésie. Innocent III, qui succéda alors à Célestin, lui envoya le frère Reynier, porteur des plus flatteuses paroles.

Voilà comment les seigneurs de Montpellier demeurèrent debout, et plus puissants que jamais, au milieu de la tempête qui désola le Languedoc. Guilhem VIII était traité de prince par le célèbre docteur Main, de Lille, qui lui dédiait un de ses écrits (Prologus ad principem Montispessulani). Ses domaines étaient considérables, surtout depuis qu'il avait réuni toute la seigneurie de Montpellier en rachetant la part des vicaires. Il possédait en toute propriété les châteaux de Lattes, de Montferrier, d'Aumelas, de Pouget, de Popian, de Cournonsec, de Montbazin, de Paulhan, de Montarnaud, de Saint-Pons, de Mauchiens, de Pignan, de Frontignan, de Saint-Georges, de Murviel, de Vendémian et de Mirival. En outre, de nombreux vassaux lui devaient l'hommage féodal et le service mille taire ; tout cela étayé par une orthodoxie habilement calculée. On ne s'étonnera plus de voir les Guilhem s'intituler seigneurs par la grâce de Dieu, et prétendre rattacher leur généalogie à Charlemagne lui-même.

Guilhem VIII mourut après avoir rempli son testament de fondations pieuses (1203) ; mais, quoiqu'il n'eût pu faire légitimer son second mariage, il n'en persistait pas moins dans ses desseins favorables aux enfants d'Agnès, dont l'aîné lui succéda sous le nom de Guilhem IX.

La malheureuse Marie, fille de sa première femme Eudoxie, ne venait, dans l'ordre de succession tel qu'il le régla, qu'après les six fils de sa belle-mère. Celle-ci, pour se débarrasser d'elle, la maria d'abord au seigneur Barrai, vicomte de Marseille, puis, ce premier époux étant mort, au comte de Comminges, Bernard IV, lequel avait déjà deux femmes encore vivantes et devait bientôt en prendre une quatrième, après avoir répudié à son tour la pauvre Marie. La marâtre eut soin d'obliger sa belle-fille à insérer dans ses deux contrats de mariage des clauses de renonciation fondées sur la « coutume incontestable et consacrée (indubitata et inveterata consuetudo) » en vertu de laquelle la souveraineté et juridiction de la seigneurie de Montpellier et de ses dépendances « ne doit jamais passer aux personnes du sexe féminin tant qu'il reste des mâles. »

 

Donc, dans cette seigneurie, le principe de la loi salique avait été suivi jusque-là. Toutes les précautions d'Agnès furent déjouées. Un an n'était pas écoulé, depuis la mort de Guilhem VIII, que les habitants de Montpellier chassaient son fils, rappelaient Marie et lui donnaient pour époux un seigneur bien capable de défendre ses droits ; cet époux était le roi d'Aragon lui-même, Pierre II, qui, par cette alliance, comptait recouvrer Tortose et établir solidement son influence sur tout le littoral occidental de la Méditerranée.

 

On peut remarquer que, si le comte de Commisses avait alors quatre femmes vivantes, Marie, de son côté, eut alors deux maris bien portants ; on ne songea même pas qu'elle était déjà mariée. Elle plaisait fort à Pierre comme héritière, mais peu comme femme. Quoiqu'il eût juré sur les saints Évangiles de ne jamais prendre d'autre femme qu'elle, il trouvait cependant qu'elle n'était « ni si bien faite que lui ni d'un âge proportionné au sien » et il n'en eut point d'enfants. Une jeune veuve de la suite de Marie attira ses regards, mais refusa de satisfaire ses désirs.

Or c'était une Montpelliéraine pleine de sentiments patriotiques, et qui désirait vivement, comme tous ses compatriotes, le rapprochement de Pierre et de son épouse. Par le conseil des consuls, elle parut céder et promit au roi de se laisser conduire dans sa chambre, mais dans le mystère d'une complète obscurité. Pierre consentit et crut posséder l'objet de son amour ; mais au matin quand les douze consuls, qui avaient passé la nuit en prières dans la pièce voisine, entrèrent cierges en main, il s'aperçut qu'il tenait sa femme dans ses bras. Il eut l'esprit de rire de la mystification ; mais les prières des consuls ne furent pas exaucées et Marie se trouva encore stérile.

 

Une autre tentative fut plus heureuse. La reine était au château de Mirival, où elle se plaisait fort ; le roi était au château de Lattes, où il visitait ses haras. Un jour qu'il était animé parla chasse et en belle humeur : « Seigneur, lui dit un gentilhomme de sa suite, parmi les plaisirs de la chasse nous pourrions bien passer à Mirival et voir la reine, notre bonne maîtresse. Votre Majesté passerait une seconde nuit avec elle ; nous veillerions, le cierge en main, si vous vouliez, et Dieu par sa bonté vous donnerait un fils de bénédiction. » La distance fut bientôt franchie, et neuf mois après naquit le petit Jacte, qui devint plus tard ce grand Jayme Ier, Conquistador, tant de fois vainqueur des infidèles.

On dit que, le lendemain de cette nuit féconde, le roi Pierre prit joyeusement sa femme en croupe et rentra ainsi dans Montpellier au milieu de l'ivresse de la population, qui inventa sur-le-champ, à cette occasion, la charmante danse allégorique du chevalet (lou chivalet). Ce succès, ne produisit pas un rapprochement de longue durée entre Pierre et sa femme ; il demanda à la cour de Rome l'annulation de son mariage. Il alléguait le mariage antérieur de Marie avec le comte de Comminges, et Marie tenait ce mariage pour nul à cause des deux alliances précédentes du même comte. Elle se rendit elle-même à Rome et y mourut empoisonnée ; ainsi finit sa triste existence. Peu de temps après, Pierre II alla se faire tuer à la bataille de Muret (1213).

Les Montpelliérains regrettèrent peu Pierre II, qui avait été achever sa vie dans le camp des hérétiques ; mais ils entourèrent de leur amour le roi Jacques, le fils de leur chère Marie, qu'ils avaient eux-mêmes baptisé. Ce baptême avait été singulier : douze cierges pareils, portant les noms des douze apôtres, furent allumés en même temps, celui qui s'éteignit le dernier portait le nom de l'apôtre Jacques.

 

C'est sous le roi Jacques que le roi de France, maître du reste du Languedoc, s'immisça dans les affaires de la seigneurie de Montpellier. L'évêque de Maguelonne fut amené par l'habile Gui Folencis, agent de la reine Blanche de Castille, à reconnaître que la ville de Montpellier et ses dépendances avaient toujours appartenu au roi de France, et, en 1255, il prêta serment de fidélité comme feudataire de la couronne ; de sorte que le roi d'Aragon, vassal de l'évêque de Maguelonne pour Montpellier, se trouva lui-même indirectement soumis à la suzeraineté du roi de France.

Jayme II, second fils de Jayme I°r, lui succéda comme roi de Majorque et seigneur de Montpellier. Plus faible que son père, puisqu'il n'avait que la moitié de ses États, et, d'ailleurs, en rivalité avec son frère, Pierre III, Jayme II n'était pas en état de défendre contre les rois de France sa seigneurie de Montpellier, déjà resserrée entre les sénéchaux de Beaucaire et de Carcassonne, qui s'en disputaient les appels.

Moyennant une rente annuelle de cinq cents livres melgoriennes, Bérenger de Fredol, évêque de Maguelonne, qui avait à se plaindre du roi de Majorque, transféra à Philippe le Bel (1293) tous ses droits temporels sur le fief de Montpelliéret, la seigneurie de Montpellier et la châtellenie de Lattes. Le sénéchal de Beaucaire, Alphonse de Rouvroi, prit possession du Montpelliéret au nom du roi. Le dernier seigneur de Montpellier de la dynastie aragonaise fut Jayme III, pauvre prince qui se vit, d'une part, enlever Majorque et le Roussillon par le roi d'Aragon, son beau-frère, et, d'autre part, fut obligé de vendre Montpellier au roi de France.

 

C'est le 18 avril 1349 que le contrat de vente fut signé. La famille de Jacte resta encore en possession de certains domaines sous le titre de baronnie de Montpellier, auxquels elle ne renonça que sous Charles VI, par une transaction spéciale avec ce prince et Isabelle de Montferrat. Les peuples n'eurent pas à se féliciter de leur passage sous la domination de la couronne de France ; mais désormais c'est à l'histoire générale du Languedoc qu'appartient le récit des exactions des ducs d'Anjou et de Berry sous les rois Charles V et Charles VI et toute la suite.

Si la seigneurie de Montpellier comprenait, au Moyen Age, la plus grande partie du territoire qui forme aujourd'hui le département de l'Hérault, c'est-à-dire à peu près tout le pays situé entre l'Hérault et la Vidourle, ce territoire, pourtant, renfermait encore plusieurs autres fiefs importants : la vicomté de Béziers, celle. de Lodève, le comté de Melgueil, etc.

Parlons d'abord, en deux mots, du comté de Melgueil, à cause des rapports de suzeraineté qui l'unissaient aux premiers seigneurs de Montpellier. Il fut soumis, en 1085, à la suzeraineté du saint-siège, qui délégua d'abord les évêques de Maguelonne pour y surveiller ses intérêts, et qui, sous Innocent III, l'inféoda à ces mêmes évêques moyennant une redevance annuelle.

 

Le comté de Béziers fut établi par Pépin le Bref, qui le donna à Ansemond. En 845, sous Charles le Chauve, le titre de comté fut chassé en celui de vicomté. Bientôt les simples gouvernements se transformant partout en fiefs héréditaires, le vicomte Raynard transmit la vicomté de Béziers à sa fille Adélaïs. Celle-ci, en épousant Boson, vicomte d'Adge (897), réunit les deux fiefs dans une même main. D'abord soumis à la suzeraineté des ducs de Septimanie et des marquis de Gothie, les vicomtes de Béziers passèrent ensuite sous celle des comtes de Toulouse.

 

A plusieurs reprises, l'extinction des mâles laissa cette vicomté à des héritières qui la portèrent d'abord au comte de Carcassonne, et plus tard (1067) au vicomte d'Albi et de Nîmes, Raymond-Bernard. Au siècle suivant, elle fut de nouveau isolée en faveur de Raymond-Trencavel, qui prit part à la seconde croisade. Trencavel s'empara de Carcassonne, mais cette conquête fut pour lui une source de malheurs ; elle le mit en guerre d'abord avec le comte de Barcelone, dont il fut obligé de reconnaître la suzeraineté, puis avec le comte de Toulouse, qui le fit prisonnier et auquel il fut contraint de transporter son hommage.

Il périt assassiné par ses sujets de Béziers, et son fils, Roger II, ne rentra dans cette ville qu'avec l'appui du roi d'Aragon. Cette alliance valut à Roger, comme à son père, l'hostilité du comte de Toulouse, Raymond V, auquel il céda et dont il épousa la fille ; elle lui apportait en dot le comté de Rasez, les châteaux de Bolognier et de Confolens et le pays de Limoux.

 

Un mariage non moins avantageux avec Agnès de Montpellier valut à son fils Raymond-Roger-Trencavel les châteaux de Tourbes et de Pézenas. C'est ce jeune et courageux Raymond-Trencavel qui osa, après la soumission du comte de Toulouse en 1209, tenir tête à lui seul à la croisade catholique contre les Albigeois, ce qui attira sur la ville de Béziers une effroyable catastrophe. Obligé de se réfugier à Carcassonne, il y fut pris. Raymond-Trencavel II, son fils, rentra dans ses domaines en 1224, mais dut se retirer devant Louis VIII.

Enfin, en 1240, le dernier vicomte de Béziers fit une nouvelle tentative armée ; mais, assiégé à Montréal et forcé de capituler, il abandonna à Louis IX tous ses droits moyennant six cents livres de rente. La vicomté de Béziers devint une viguerie royale comprise dans la sénéchaussée de Carcassonne.

Le pays de Lodève ou Lodévois était un comté dès le IXe siècle. Il fut compris, au Xe siècle, dans le marquisat de Gothie sous le titre de vicomté. En 949, on voit deux vicomtes de Lodève, appelés princes du peuple, Eudes et Hildin, jouissant « d'une partie du domaine du Lodévois » sous la suzeraineté du comte de Toulouse. Au milieu du XIe siècle, Nobilie, héritière de la vicomté de Lodève, épousa le vicomte de Carlad ; leur fille Adèle, héritière à son tour, faute de mâles, épousa le vicomte de Millau, Bérenger II, dont le fils aîné, Richard, réunit aux vicomtés de Lodève et de Carlad le comté de Rodez.

Ces réunions de domaines pouvaient faire du Lodévois un fief puissant ; mais les évêques de Lodève ruinèrent son avenir en se faisant céder successivement, par les comtes de Rodez, les comtes de Toulouse et les vicomtes de Béziers tout ce qu'ils possédaient dans leur diocèse. En 1191 donc, l'évêque Raymond-Guillaume était seul seigneur temporel du Lodévois et comptait parmi ses vassaux de riches barons. Après la soumission du Languedoc à la couronne royale, le Lodévois fit partie de la viguerie de Gignac, dans la sénéchaussée de Carcassonne.

 

Astronomie - La mort des etoiles

Publié à 17:52 par acoeuretacris Tags : mort des étoiles astronomie
Astronomie - La mort des etoiles

 

 

Le phénomène de la supernova se compose de trois étapes :


(1) l'implosion
(2) la supernova
(3) les résidus


Les phases finales de l'évolution d'une étoile dépendent principalement de sa masse. Plus une étoile est massive, plus sa température centrale est grande sous l'effet de la pression qui doit s'opposer à l'effondrement gravitationnel.


Lorsqu'une étoile a brûlé entre 10 et 20 % de son hydrogène, le cœur de celle-ci se retrouve à court de carburant. C'est à ce moment-là que l'étoile entre dans la fin de sa vie.

 


Le stage géante rouge

 


A ce moment-là, le cœur de l'étoile ne contient plus que de l'hélium, trop stable pour fusionner. La gravité reprend donc le dessus et l'étoile commence à se contracter permettant ainsi à l'hydrogène de brûler plus vite et par conséquent de produire plus d'énergie. L'étoile doit évacuer cette énergie, elle n'a alors d'autre choix que de se dilater pour augmenter sa surface. L'étoile ayant énormément gonflée, sa température baisse: sa couleur va donc tendre vers le rouge . L'étoile est devenue une géante rouge.


L'évolution suivante va dépendre de la masse de l'étoile.

 


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La mort des étoiles peu massives


Pour les étoiles dont la masse est inférieure à 1,4 fois celle du Soleil, le processus s'arrête lorsque tout l'hélium est épuisé et que la température n'est pas suffisante pour amorcer la fusion du carbone. La matière issue des couches externes de l'étoile est expulsée dans l'espace. Les restes éparpillés de cette enveloppe forment ce que l'on appelle une nébuleuse planétaire. Celle-ci va se disperser dans le milieu interstellaire en quelques centaines de milliers d'années. Le cœur de l'étoile, lui, va s'effondrer à nouveau sous l'effet de la gravité jusqu'à ce que la densité soit si élevée qu'elle va obliger les électrons à quitter leurs orbites autour des noyaux. Cependant la compression due à la gravité se trouve compensée par une pression dite de dégénérescence.

 

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A ce stade, l'étoile est devenue une naine blanche dont la température varie entre 5000 et 100 000 K. Cette naine blanche est à peu près de la taille de la Terre avec une masse pratiquement égale à sa masse initiale. La densité y est donc très élevée: un verre d'eau rempli de matière pèse plus de 50 tonnes. Les naines blanches sont des étoiles en rotation rapide, car elles gardent la rotation de l'étoile initiale tout en étant beaucoup plus petite. Elles ne peuvent que rayonner leur chaleur résiduelle en se refroidissant cependant. Une fois leur température assez basse, elles deviennent des astres morts, des naines noires.


La mort des étoiles massives


Les étoiles massives (dont la masse est supérieure à 1,4 fois celle du Soleil) ont des températures centrales beaucoup plus élevées. Elles s'éteignent donc rapidement, après trois ou quatre millions d'années. L'hydrogène (transformé en hélium par les réactions thermonucléaires) s'étant complètement épuisé au centre de l'étoile, celle-ci se contracte à nouveau sous l'effet de la gravité et la température s'élève encore. Autour du milliard de degré, ce sont les noyaux de carbone qui fusionnent. Des réactions complexes conduisent à la formation d'éléments nouveaux: le néon (Ne), le sodium (Na), le magnésium (Mg), l'aluminium (Al), le silicium (Si), le phosphore (P) et le soufre (S).. Après la phase de fusion du carbone viennent celles du néon, de l'oxygène puis du silicium, lorsque la température monte à 2 à 5 milliards de degrés.


 

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En quelques milliers d'années, l'étoile engendre les noyaux de masse intermédiaire, du silicium jusqu'aux métaux: fer, nickel, cuivre, zinc… Puis des noyaux encore plus lourd apparaissent jusqu'à l'uranium.


Le drame se prépare quand le cœur de l'étoile approche les 5 milliards de degrés. A ce stade, l'étoile va se contracter rapidement, puis s'effondrer ce qui provoque une formidable explosion, brillante comme plusieurs centaines de millions de soleils. C'est une supernova. Les produits des phases de fusion vont être expulsés dans l'espace, puis se refroidir, formant un nuage appelé rémanent de supernova. Mais contrairement à la nébuleuse qui a donné naissance à l'étoile, cette fois, la nébuleuse contient des éléments lourds. L'étoile aura donc permis de produire des éléments plus complexes.


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Au moment de l'explosion, l'étoile n'est pas entièrement dispersée dans l'espace . Sa partie centrale se replie sur elle-même. Sa densité augmente énormément . Elle se mesure en centaines de millions de tonnes par centimètres cube. C'est l'équivalent de la masse d'un grand pétrolier concentrée sur une tête d'épingle ! Le cœur de l'étoile devient un seul et gigantesque noyau de neutrons: il en résulte une étoile à neutrons ou pulsar car ces astres émettent de la lumière à la manière d'un phare: ils s'allument et s'éteignent plusieurs fois par secondes. Ce phénomène vient du fait que seul leurs pôles magnétiques émettent de la lumière, et que les pulsars tournent très rapidement autour de leurs pôles. On voit donc passer la partie lumineuse plusieurs fois par seconde.


 

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Il semblerait, dans certains cas, que certains résidus de supernova puissent être encore plus denses qu'une étoile à neutrons. Tellement denses, que la gravité empêcherait la lumière de s'en échapper. Un tel astre est appelé trou noir. Cependant, puisque même les radiations électromagnétiques ne peuvent s'en extraire, on ne peut les observer directement. On n'a donc pas la preuve de leur existence, même si certains phénomènes observés suggèrent la présence d'un trou noir.

Astronomie - Le soleil -

Publié à 17:40 par acoeuretacris Tags : astronomie soleil
Astronomie - Le soleil -

 

Sans le Soleil, nous n'aurions pas de système solaire. Il fournit non seulement l'énergie nécessaire à la vie, mais aussi la force gravitationnelle qui confine les planètes sur leur orbite. Cette étoile éclaire et chauffe la Terre depuis un peu moins de 5 milliards d’années. Au centre de notre étoile solaire règne une fournaise nucléaire.
600 millions de tonnes d’hydrogène y « brûlent » à chaque seconde. Mais, il reste heureusement au Soleil encore 5 milliards d’années à vivre.

 

Anatomie du Soleil


Le Soleil gravite autour du centre de notre galaxie, à une distance de 8 500 parsecs, un parsec correspondant à 30,86 billions de kilomètres. Sa période orbitale est d'environ 240 millions d'années.

 

La période axiale moyenne du Soleil est de 27 jours. Cependant, la période de rotation varie en fonction de la latitude ; les régions équatoriales accomplissent une révolution en 25 jours, tandis que les régions polaires sont plus lentes et mettent 34 jours.

 

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Vue rapprochée du Soleil. (Nasa)

 

Le Soleil est le corps le plus massif du système solaire. Il est 330 000 fois plus massif que la Terre.
Il est également le corps le plus gros, avec un diamètre de 1 391 900 kilomètres, 109 fois supérieur à celui de la Terre.

 

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La position du Soleil dans notre galaxie. (Nasa)

 

Le Soleil est stratifié, et peut se diviser en trois régions : le noyau, la zone radiative et la zone convective. La "surface" du Soleil visible correspond à la photosphère, recouverte par la chromosphère et sa couronne périphérique.

 

Il est essentiellement composé d’hydrogène, le plus léger des gaz. Le reste se répartit entre 10% d’hélium et quelques traces d’éléments plus lourds.

 

Le cœur du Soleil est un réacteur à fusion nucléaire naturel, d’une température de 14 millions de degrés.

 

Données techniques :

 

  • Type: Etoile moyenne
  • Température: 5 500° C en surface
  • Rayon: 696 000 km
  • Age: 5 milliards d'années
  • Distance de la Terre: 158 millions de km

 

Le Soleil : un disque éblouissant


La surface du Soleil est particulièrement dynamique, étant une masse bouillonnante de courants de convection, de tempêtes, d'éruptions et d'énormes protubérances. La Terre est lilliputienne comparativement à de nombreux éléments de la surface solaire.

 

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Comparaison entre le Soleil et la Terre (Montage effectué à partir d'une photo de la Nasa)

 

Les réactions nucléaires du centre du Soleil produisent une énergie très intense qui dégage de la lumière.
Cette lumière s’échappe du noyau vers la surface.

 

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Les protubérances sont d'immenses arches de gaz, maintenues au-dessus de la photosphère par les forces magnétiques. (Nasa)

 

Une lumière si violente se dégage du Soleil qu’il est très dangereux de le regarder à l’œil nu. Sans l’aide d’appareils spécialisés, on ne pourrait pas étudier sa surface.

 

Surface et taches solaires


Sa surface visible, la photosphère, n’est qu’une toute petite couche de seulement 300 km d’épaisseur.

 

Sa surface n’est pas uniforme mais présente des tâches très sombres d’une durée de vie de quelques jours à quelques mois.
Ces « petites » taches, qui pourraient aisément contenir la Terre, correspondent à des zones moins chaudes.

 

Ces taches semblent plus nombreuses tous les 11 ans. Au moment du maximum d’activité solaire (maximum de taches), cela crée des perturbations dans les télécommunications sur Terre.

 

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Taches solaires. (Nasa)

 

La surface du Soleil n'est pas une surface réelle, mais plutôt la profondeur visible au travers de l'atmosphère chaude. Cette couche visible est la photosphère, une surface très mouvementée, bouillonnante, où l'on rencontre les phénomènes les plus violents du système solaire. Les éléments principaux de la photosphère sont les taches sombres, les éruptions et les protubérances.

 

Les éruptions solaires et les aurores


Les éruptions solaires représentent l'activité la plus mouvementée de la photosphère. En quelques minutes, les températures grimpent, localement, à 5 millions de degrés ; un nombre important de particules, ainsi que le rayonnement qui leur est associé, sont projetés dans l'espace. Une éruption dure habituellement moins d'une demi-heure.

 

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Protubérances et éruptions solaires vues en rayons X par le satellite Yohkoh. (Nasa)

 

Quand le bombardement du vent solaire s’intensifie, le bouclier magnétique et l’atmosphère terrestre ont plus de mal à nous protéger.
Un plus grand nombre de particules parviennent à pénétrer dans les couches les plus hautes de l’atmosphère.

 

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Aurore boréale en Laponie. (Nasa)

 

Entrant au-dessus des pôles terrestres, ces particules, en rencontrant les molécules de la haute atmosphère, provoquent de magnifique spectacles que l’on nomme aurores boréales dans l’hémisphère Nord et aurores australes dans l’hémisphère Sud.

 

Le vent solaire


Quand la lumière s’échappe brutalement à la surface du Soleil, elle s’échappe dans le vide spatial.

 

Les éruptions solaires bombardent les planètes du système solaire de minuscules particules extrêmement énergétiques.
On appelle ce phénomène le vent solaire.

 

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L'existence du vent solaire a été détectée en observant les comètes (comète Kohoutak sur la photo). Leur queue, dont leur direction est toujours opposée au Soleil, est repoussée par les particules solaires. (Nasa)

 

Il existe un écoulement constant de ce vent solaire, qui parcourt le système solaire et s'approche de chaque planète. L'interaction entre le vent solaire et le champ magnétique des planètes provoque des phénomènes d'aurore.

 

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Une aurore australe à dominante verte vue depuis une navette spatiale. (Nasa)

 

Le centre du Soleil


Le Soleil peut être décomposé en trois parties principales : le noyau, la zone radiative et la zone convective.

 

Le noyau

Le noyau central occupe 40 % du diamètre du Soleil, et représente la source de l'énergie solaire. Dans le noyau, la température est d'environ 15 millions de degrés K, et la pression d'environ 2,5 x 1011 bars.

 

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L'énergie solaire provient de la fusion thermonucléaire. Les atomes d'hydrogène sont convertis en hélium ; au cours du processus, il existe une différence de masse. Pour chaque atome d'hélium produit, quatre atomes d'hydrogène sont consommés. Cependant, la masse d'un atome d'hélium est inférieure à celle de quatre atomes d'hydrogène combinés. La masse manquante a été convertie en énergie, selon l'équation d'Einstein E=mc2, où m est la masse manquante, et c la vitesse de la lumière. Comme c est un nombre très élevé, seule une faible masse doit être convertie, afin d'obtenir une énergie résultante importante.

 

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Soleil vu dans l'ultraviolet par Soho. (Nasa)

 

Le Soleil consomme plus de 700 millions de tonnes d'hydrogène par seconde, produisant 695 millions de tonnes d'hélium. Les 5 tonnes manquantes sont converties en énergie. Celle-ci, sous la forme de particules lumineuses, les photons, met environ 170 000 ans pour voyager à travers les différentes couches du Soleil et échapper à celui-ci. 8 minutes supplémentaires sont nécessaires aux photons pour traverser le système solaire et atteindre vos yeux.

 

La zone radiative

La zone radiative entoure le noyau. Elle s'étend jusqu'à 70 % du rayon du Soleil, et le transport d'énergie, dans cette région, se fait par rayonnement. Les gaz de la zone radiative sont relativement calmes.

 

La zone convective

La zone convective entoure la zone radiative, et correspond au reste du rayon du Soleil. Le transport d'énergie se fait par convection. La matière contenue dans cette zone est opaque au rayonnement ; par conséquent, celui-ci réchauffe le bas de la zone convective. La matière réchauffée s'élève, perd son énergie dans l'espace, puis disparaît.

 

L’éclipse solaire


Les éclipses se produisent lorsque le soleil, la Terre et la Lune s’alignent dans l’espace, ce qui peut arriver plusieurs fois par an.

 

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Couronne lors d'une éclipse de Soleil. (Nasa)

 

Lorsque la Lune se place entre la Terre et le Soleil, il se produit une éclipse solaire.

Lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune, il se produit une éclipse lunaire.

 

La mort du Soleil


Il y a plus de 5 milliards d’années, un immense nuage de gaz errait dans la Voie lactée. Il trouve son origine dans l’explosion d’une multitude de supernovae qui ont répandu, dans un coin de notre galaxie, les atomes constituant les couches externes des étoiles dont elles sont issues.

 

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Eclipse du Soleil du 11 août 1999 visible en France. (Nasa)

 

Poétiquement parlant, ce gros nuage a commencé à s’effondrer sous son propre poids. Il a eut beaucoup d’enfants : les étoiles ; et de petits enfants : les planètes.

Dans 5 milliards d’années, une étoile géante rouge, le Soleil, brûlera la Terre. On est certain que le Soleil a déjà brûlé plus de la moitié de l’hydrogène qu’il renfermait en son centre à sa naissance.

Dans 5 milliards d’années, la totalité sera transformée en hélium.

Le Soleil deviendra alors instable et gonflera, dans un premier temps, pour devenir aussi grand que l’orbite de Mercure.

Sa température de surface ne sera plus que de 3 000°C. Il sera devenu une géante rouge.

La Terre sera transformée alors en un désert torride, et la température y dépassera les 1 000°C.

Après un processus assez complexe et quelques millions d’années, le centre s’effondrera en un astre aussi petit que la Terre.
L’homme du futur, installé sur un autre système planétaire, pourra alors observer une nébuleuse planétaire, avec une petite naine blanche en son centre.

Astronomie - La vie des etoiles

Publié à 17:28 par acoeuretacris Tags : astronomie vie des étoiles
Astronomie - La vie des etoiles

 

 

La vie des étoiles

 

On peut dire que la vie d'une étoile débute lorsque les embryons stellaires sont visibles à travers les débris de son nuage où commençait sa formation. Leur aspect et leur état intérieur dépendent de leur masse. C'est alors que commencent pour les étoiles à grande masse, celles de vingt ou trente fois celle du Soleil, les réactions thermonucléaires (fusion du noyau d'hydrogène).


Les étoiles qui n'auront pas une température 10 000 000 °C dans leurs zones centrales vont continuer de se contracter et de se réchauffer pour atteindre ces températures. Ces millions de degrés sont nécessaires afin d'amorcer la combustion de l'hydrogène. Cette étape est liée au fait que la seule source d'énergie de l'étoile est gravitationnelle.


Lorsque s'amorce la combustion de l'hydrogène, chaque étoile possède une luminosité à peu près proportionnelle au cube de sa masse. Le temps que dure cette combustion dans le noyau représente la phase la plus longue de sa vie. Dans le Soleil qui s'y trouve actuellement, elle durera au total quelque cinq milliards d'années ! Durant cette phase, il nous semble qu'il n'y ait plus aucune évolution chez l'étoile.


Le Soleil, notre étoile


Notre vie sur Terre dépend totalement de celle du Soleil. L'équilibre de chaque planète est étroitement lié à celui de notre étoile.


Considéré en général comme un astre stable, notre Soleil n'en est pas pour autant endormi et inactif. Les éruptions passagères, protubérance, évolution générale à long terme, sont tous des facteurs qui peuvent modifier radicalement les conditions qui règnent dans notre environnement terrestre.


Connaître le Soleil n'est donc pas seulement une curiosité d'astronome. C'est indispensable pour comprendre l'histoire et envisager l'avenir à long terme de notre planète.


Le Soleil en quelques chiffres


Masse : 2.1030 kg soit environ 3,3.105 fois celle de la terre
Rayon : 700.103 km soit approximativement 109 fois celui de la terre

 

Température centrale : 15.106 K*
Température de surface : 6000 K*
Masse volumique moyenne : 1,4.103 kg.m-3
Age : 4.6 milliards d'années
Durée de vie prévue : 10 milliards d'années


* K symbole du Kelvin. Unité calorifique tel que 1K=1°C avec un zéro absolue à 0K. Solidification de l'eau à 273.15K et son ébullition à 373.15K

Astronomie - Naissance des étoiles -

Publié à 17:16 par acoeuretacris Tags : naissance étoiles stronomie
Astronomie - Naissance des étoiles -

 

 

les différents stades de l'évolution d'une étoile


Introduction


L'univers est très vaste. Il renferme autant les plus infimes particules que des immenses galaxies et des amas d'étoiles. Il est alors difficile de s'en faire une idée exacte. Bien sûr, nous savons que ce dernier est constitué d'espace, de planètes, de poussières, de plusieurs gaz et… de milliers d'étoiles.


Qui n'a alors jamais rêvé devant le merveilleux spectacle que nous offrent chaque soir ces petits points lumineux que l'on appelle étoiles. De si loin elles nous semblent si magiques...


Mais d'où viennent-elles ? Pourquoi brillent-elles ? Comment se déroule la vie d'une étoile ?


La naissance des étoiles


Une étoile est un astre, formé de gaz, à l'intérieur duquel se produisent des réactions de fusion thermonucléaire. Ces réactions sont à l'origine du rayonnement électromagnétique. La détection des étoiles est facilité grâce à leur rayonnement. Ainsi plusieurs milliers d'étoiles sont visibles à l'œil nu. On estime à plusieurs centaines de milliards le nombre d'étoiles figurant dans notre galaxie uniquement. Une étoile est donc un astre très commun, mais qui paradoxalement, garde encore une partie de ses mystères…


Les étoiles prennent naissance dans une nébuleuse primordiale. Celle-ci est en fait un nuage interstellaire. Ce nuage est très vaste, environ plusieurs centaines de millions de kilomètres et d'une masse allant de 1 000 000 à plusieurs millions de masse solaire. Cette nébuleuse est constituée essentiellement d'hydrogène à 90%, d'hélium à 9% et les 1% restant sont des éléments rares et des poussières. Sa température est très basse puisqu'elle se situe au alentour de -260°C.


Deux modes de formation semblent prédominer dans notre galaxie: un mode "bien serré" et l'autre plus "dilué". Dans le premier cas, à partir du milieu interstellaire on assiste à la formation plus ou moins simultanée d'un groupe dense de nombreuses étoiles à partir d'agglomérations de nuages de gaz moléculaire et de poussière. Dans le second cas, on observe un système isolé (parfois double) se former à partir d'un nuage dense séparé de l'environnement et situé dans une enveloppe de matériaux plus rares contenant plusieurs nuages semblables distincts les uns des autres. Plusieurs astronomes pensent que les étoiles comme le soleil ont été formées par le second mécanisme dans des nuages notamment dans la région du Taureau.


Suite à des événements externes, comme par exemple l'onde de chocs que provoque l'explosion d'une supernova , ou alors l'onde de densité crée par la rotation d'un bras spiral de la galaxie, peuvent provoquer en certains points du nuage la condensation de ses particules. On dit que ce nuage se comprime ou s'effondre sur elle-même, sous l'effet de la gravitation. Ce qui provoque le réchauffement du gaz, jusqu'à atteindre un million de degrés en son cœur. Cette protoétoile brille déjà mais la masse de gaz et de poussières l'entourant masque sa lumière .


A ce stade, la force nucléaire entre en jeu. Deux protons se rencontrent, fusionnent et forme du Deutérium. Ce Deutérium fusionne ensuite avec un proton pour former de l'Hélium 3. Il faut ensuite 2 noyau d'hélium 3 pour fusionner en hélium 4. La fusion du deutérium en hélium libère une grande quantité d'énergie nucléaire sous la forme de photons, la masse des particules fusionnées est plus faible que leur masse séparée


La différence de masse est convertie en énergie (E=mc²). Les réactions thermonucléaire permettent de contrecarrer l'action de la force de gravitation. L'étoile n'a plus besoin de se contracter pour obtenir de l'énergie qui lui permet de briller .


Elle va donc garder son diamètre et sa couleur pendant tout le temps que durera la fusion de l'hydrogène en hélium. Plus la masse de l'étoile est grande plus elle a besoin d'énergie pour compenser la force de gravitation .Elle va donc user ses réserves plus vite que les étoiles de faible masse. Ainsi ce sont donc les étoiles qui ont le plus de réserves qui vont s'étendre le plus vite .


Résumé


Une étoile commence à se former quand une perturbation, comme une explosion d'une supernova proche, déclenche l'effondrement d'un nuage de gaz et de poussière.


Le gaz et la poussière s'accumulent au centre, entourés d'une enveloppe de matière et d'un disque. Les forces centrifuges propulsent des jets vers l'extérieur.


La matière continue à tomber en pluie sur le disque. Environ dix pour cent est évacué en un flot irrégulier, qui repousse le gaz ambiant.


La matière du disque s'agglomère pour former des planétisimaux. L'enveloppe et les jets se dissipent. A ce stade, un million d'années se sont écoulées.


La pression et la température au centre de l'étoile déclenchent la fusion nucléaire. Les planétisimaux s'unissent et forment des planètes.

C'est arrivé un jour - Le 02 juillet -

Publié à 10:05 par acoeuretacris
C'est arrivé un jour - Le 02 juillet -

Le 2 juillet 1816, construction du radeau de la Méduse

 

Le 2 juillet 1816, la frégate "La Méduse" transportant 400 marins et soldats vers le Sénégal pour en chasser les Anglais s'échoua sur les récifs de l'île d'Arguin, un peu au-dessous du Cap Blanc, à 160 kilomètres des côtes d'Afrique. Cet accident était dû à une fausse manoeuvre, le commandant du navire étant un incompétent notoire, vieil émigré royaliste qui avait obtenu ce commandement par faveur. Tout de suite, ce fut la catastrophe, le navire éventré prenant l'eau rapidement. Il n'y avait pas assez de canots pour contenir l'équipage et les passagers et l'on se mit à construire à la hâte un immense radeau où 152 hommes prirent place. Ce radeau devait être remorqué par l'un des canots. Mais, au bout de quelques heures, la corde se rompit et le radeau partit à la dérive. Pendant quinze jours, ce fut l'enfer: brûlés par le soleil africain, desséchés par le vent, assoiffés, affamés, les passagers devinrent à moitié fous, les uns se jetant à la mer, d'autres s'entretuant, essayant de boire leur urine refroidie, certains même, dit-on, mangeant de la chair humaine. Ils n'étaient plus que quinze lorsqu'ils furent recueillis par le brick l'"Argus".

 

Cela s'est aussi passé un 2 juillet:

 

2008 -- Après plus de six ans de captivité dans la jungle colombienne, Ingrid Betancourt et 14 autres otages sont libérés lors d'une opération surprise de l'armée colombienne contre les FARC.

 

2002 -- Ouverture à La Haye de la Cour pénale internationale (CPI), premier tribunal permanent destiné à juger les auteurs de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

 

1997 -- Décès de l'acteur américain James Stewart.

 

1990 -- Une panique provoquée par une panne de ventilation dans un tunnel fait plus de 1.400 morts lors du pèlerinage de la Mecque.

 

1976-- Le Vietnam est officiellement réunifié après plus de vingt ans de guerre.

 

1961-- Suicide de l'écrivain américain Ernest Hemingway.

 

1954-- Les forces françaises évacuent le sud du delta du Fleuve Rouge, en Indochine.

 

1937 -- L'aviatrice américaine Amelia Earhart est portée disparue au cours d'un vol au-dessus du Pacifique.

 

1900 -- Ouverture à Paris des IIe Jeux olympiques.

 

1890-- Adoption de la Convention de Bruxelles en vue d'éliminer le commerce des esclaves et le trafic d'alcool avec les tribus africaines.

 

1860-- Les Russes fondent la ville de Vladivostok, à proximité de la frontière coréenne.

 

1858 -- Abolition du servage sur les domaines impériaux en Russie.

 

1816 -- Construction du radeau de la Méduse, par les survivants du navire échoué sur les récifs de l'île d'Arguin, près du Sahara.

 

1782 -- Des troupes bernoises, sardes et françaises matent une insurrection genevoise, inspirée des idées de Jean-Jacques Rousseau.

 

1778-- Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe genevois, meurt à Ermenonville (Oise).

 

1774 -- Victoire russe sur les Ottomans, à Shumla.

 

1734-- Le roi Stanislas est exilé de Pologne et trouve refuge en Prusse.

 

1531 -- Début d'émeutes de la faim à Liège, férocement réprimées à la fin du mois par le prince-évêque Erhard de la Marck.

 

1502 -- Des hostilités éclatent entre Français et Espagnols en Italie, à propos de la partition du royaume de Naples.

 

1431 -- Guerre de succession de Lorraine: Antoine de Vaudémont, soutenu par les Bourguignons et les Anglais, bat le duc René d'Anjou à Bulgnéville.

 

1190 -- Troisième croisade: départ de Vezelay des rois de France et d'Angleterre, Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion.

 

Ils sont nés un 2 juillet:

 

-- Le compositeur allemand Christophe Willibald von Gluck (1714-1787)

 

-- Le physicien anglais Sir William Henry Bragg (1862-1942)

 

-- La chanteuse et actrice française Line Renaud (1928).

 

Le saint du jour:

St Martinien (martyr à Rome au 1er siècle)

 

Le prénom du jour: Martinien

Les Martinien sont des êtres pacifiques, amoureux de la nature et des belles choses. Ce sont des enfants faciles à élever qui, très tôt affirment leur indépendance. En amour, ils se montrent volontiers protecteurs.

 

Le dicton météorologique du jour:

"Quand les poules se déplument par la tête, semez tôt; par la queue, semez tard"

 

Une idée de menu:

Entrée: Oeufs mayonnaise

Plat principal: Escalopes panées

Dessert: Flan aux abricots

 

bonne journée à tous...

Publié à 09:47 par acoeuretacris
bonne journée à tous...

la pluie est revenue et le tonnerre gronde...

c'est vrai qu'il a fait vraiment très chaud hier...

je vous fais de gros bisous...

bonne nuit à tous...

Publié à 20:25 par acoeuretacris
bonne nuit à tous...

je vous souhaite une bonne et douce nuit...

bisous