Mythologie - Les Monstres - Les Sirènes -

Publié à 10:13 par acoeuretacris
Mythologie - Les Monstres - Les Sirènes -
Dans le douzieme chant de l'Odysse, alors qu'Ulysse et ses compagnons s'appretent a quitter l'ile de la magicienne Circé, celle-ci les previent que non loin, des monstres feminins charment les marins, les attirants sur les recifs sur lesquels ils meurent dans le naufrage de leur navire.

COMMENT LES SIRENES SONT DEVENUES SIRENES

Filles du fleuve Achéloos et de la Nymphe Melpomène (ou filles du dieu marin Phorcys), les Sirènes auraient été transformées en monstres par Déméter, furieuse qu'elles aient laissé le dieu des Enfers Hadès enlever sa fille Perséphone, alors que Zeus leur avait donné des ailes pour sauver Perséphone. Très fières de leurs voix, de leurs talents de musiciennes, Les Sirènes osèrent, un jour, défier [es Muses. Celles-ci, les privèrent de certaines plumes, ce qui Les rendit inaptes au vol, et les exilèrent sur des rochers, au sud de l'Italie.

Leur nombre varie selon les récits et leurs noms évoquent te charme et la beauté :
Thelxiépia (« Enchanteresse »), Himéropa î« Douce »), Leucosia (« Blanche »), Ligeia (« Mélodieuse »), Parthénope [« Visage de jeune fille »), Peisinoé (« Persuasive »), Agtaopé (« Beau visage »), Aglaophonos l« Belle voix »), Molpé (« Mélopée »), Thelxiopé (« Persuasive »], Têtes (« Parfaite »)...

LE CHARME DES SIRENES EST TROP FORT POUR ULYSSE

Même pour un personnage de la trempe d'Ulysse, il est impossiblé de résister aux fascinantes mélopées. Le héros devient comme fou, tente de briser les chaînes-qui le retiennent au mat et adresse des regards suppliants à ses marins, pour qu'ils Le laissent aller vers celles qui chantent si merveilleusement. Conscients du péril qui [es guette, les compagnons d'Ulysse gardent Leurs oreilles bouchées et ne font que resserrer ses chaînes en réponse a ses mouvements et à ses regards désespérés. Ils rament vigoureusement et te navire s'éloigne du danger.
Ulysse est sauf, mais épuisé. La prochaine étape de son voyage sera consacrée à la recherche de l'âme du devin mort Tirésias, afin qu'elle le conseille sur son retour au royaume d'Ithaque.

Mythologie - les monstres - Scylla -

Publié à 10:09 par acoeuretacris
Mythologie - les monstres - Scylla -
Une nuit, Scylla se glissa dans la chambre de son père et coupa la fameuse mèche d'or (ou pourpre) dont dépendaient sa vie et son trône, puis lui prenant les clefs de la ville, elle ouvrit la porte et se précipita dehors. Elle se rendit tout droit à la tente de Minos et lui offrit la mèche de cheveux en échange de son amour. Minos cette nuit-là après avoir pénétré dans la ville et l'avoir pillée, s'unit à Scylla, mais il ne voulut pas l'emmener en Crète parce que le crime de parricide lui faisait horreur.

Alors il la précipita à la mer. Dans un autre récit, Scylla suivit le bateau de Minos à la nage et s'accrocha au gouvernail, mais l'âme de son père, Nisos, sous la forme d'un aigle de mer, s'abattit sur elle et la lacéra de ses serres et de son bec acéré. Scylla, terrifiée, lâcha prise et se noya; son âme s'envola sous forme d'un oiseau, l'alouette, selon une tradition suivie par Virgile ou Ovide. Sa taille était entourée de têtes de chiens hurlantes. Embusquée dans le détroit de Messine elle attendait les navigateurs imprudents.

A l'origine Scylla était une belle jeune nymphe qui ne ressemblait pas à ses frères et soeurs mais elle repoussait tous ses soupirants et en particulier le dieu marin Glaucos qui était fou amoureux d'elle. Ce dernier demanda à la magicienne Circé de lui fabriquer un philtre magique pour conquérir l'insensible Scylla.

Circé tomba amoureuse de Glaucos qui la repoussa et pour se venger elle transforma la belle Scylla en un monstre hideux qui enleva et dévora six compagnons d'Ulysse. Plus tard elle fut changée en rocher et c'est ainsi qu'Enée la vit lors de son voyage.

En face de Scylla se trouve Charybde un autre monstre marin.

Les départements et leur histoire - Le Finistère - 29 -

Publié à 09:59 par acoeuretacris
Les départements et leur histoire - Le Finistère - 29 -
(Région Bretagne)
Le plus occidental et le plus maritime des départements bretons, celui du Finistère, était habité, dans la haute antiquité, par un peuple dont le nom même était la traduction de sa position géographique : c'étaient les Osismii, qui avaient pour capitale Occismor. Occismor, en langage celtique, veut dire mer de l'Occident (mor, mer ; oc, occident). Ce peuple faisait partie de la confédération armoricaine. Il était allié des Vénètes, et fut avec eux à la tête de la résistance contre l'invasion romaine.

Le pays des Osismiens, aussi bien que celui de Vannes, était le foyer du druidisme, et nulle part la nature ne fut plus en harmonie avec ce culte sombre et terrible. L'horreur règne sur ces côtes, et l'habitant de Léon, pensif et retiré en lui-même, semble méditer sur les villes anéanties, les cultes effacés et la lutte terrible que le granit déchiré de son rivage soutient de toute éternité contre un océan furieux. En lui il y a du vieux druide. Il a remplacé par la veste et le bragow-braz le long manteau de lin blanc ; il ne consomme plus sur les dolmens ensanglantés d'homicides sacrifices, mais il est encore familier avec ses menhirs, ses dolmens, ses pierres branlantes ; il s'assied à leur ombre ; il les consulte comme des oracles, et interroge avec anxiété les mouvements de ces rochers énormes, comme si c'étaient des géants pétrifiés qui auraient la connaissance de ce qui échappe aux hommes.

Qui sait de combien de ménages la pierre branlante de Trégun, près de Concarneau, n'a pas décidé le sort ? Sur son extrémité mobile vient s'asseoir, plein d'inquiétude, le mari soupçonneux, et le branlement de l'étrange machine lui enseigne ce qu'il doit penser de la vertu de sa femme. Avancez-vous dans la presqu'île de Camaret, jusqu'à la pointe de Toulinguet, sur le bord escarpé de la mer : devant vous, sur une pente aride et unie, se dressent 41 colosses alignés sur une longueur de 600 mètres. Perpendiculaires à cette ligne, dirigée de l'est à l'ouest, deux autres s'étendent vers le nord, composées chacune de 12 pierres. Ces masses de granit, inégales et irrégulières, sont hautes de 3 à 5 mètres, et larges de même à la base. Ce monument est, après celui de Carnac, le plus considérable que l'on rencontre en Bretagne.

Plus loin encore, dans l'île d'Ouessant, on voit, presque à ras de terre, la trace d'un édifice considérable que l'on considère dans le pays comme un temple druidique. C'est un carré long, dirigé de nord-est en sud-ouest, et formé de murailles de près de 2 mètres d'épaisseur ; le grand côté a 100 mètres de long, et le petit côté 50.

Lieux effrayants que ces temples et ces enceintes druidiques ; terre arrosée de sang humain, où l'on croit voir encore se débattre, dans une agonie minutieusement étudiée par l'impassible druide, la victime humaine frappée au-dessous du diaphragme avec le couteau de pierre, et expirant au milieu du bruit des voix sauvages et des instruments des bardes. Mais cela appartenait à toute la Gaule. Ce qui était plus particulier à l'Armorique, et surtout aux rivages du Finistère, c'étaient les collèges de druidesses. Ils occupaient les îles qui environnent l'Armorique, principalement l'île d'Ouessant (l'Uxantis des Grecs) et l'île de Batz (la Barsa insula des Latins).

L'immense douleur qui pénétra l'Armorique, quand elle fut contrainte de courber la tête sous le joug de Rome, a laissé des traces tellement profondes chez le peuple grave et peu oublieux de ce pays, que les enfants de la basse Bretagne chantent encore, après dix-neuf siècles, une sorte d'élégie patriotique, douloureux gémissement des vieux Armoricains lorsqu'ils apprirent le massacre des druides de Vannes, qui fut comme l'immolation de leur antique religion.

Un druide enseigne l'histoire à un enfant. L'enfant dit : « Chante-moi le nombre dix, que je l'apprenne aujourd'hui. - LE DRUIDE : Dix vaisseaux pleins d'ennemis ont été vus venant de Nantes, malheur à vous ! malheur à vous, hommes de Vannes !... - L'ENFANT : Chante-moi le nombre onze, que je l'apprenne aujourd'hui. - LE DRUIDE : Onze druides armés viennent de Vannes avec leurs épées brisées et leurs robes ensanglantées et des béquilles de coudrier (le coudrier, dans les traditions celtiques, est le symbole 'de la défaite) ; de trois cents il ne reste que onze. »

Le Finistère fut, avec toute l'Armorique, enclavé, sous Auguste, dans la Lyonnaise ; sous Adrien, dans la troisième Lyonnaise. Mais il est probable que. sa soumission fut fort imparfaite. L'éloignement, la mer, la rigueur du climat, la stérilité du sol furent autant d'obstacles qui s'opposèrent à un établissement bien complet de la domination romaine. Le pays de Léon paraît avoir fait exception, si l'on en croit son nom même (Legio, Legionensis pagus, d'où Léon) et les nombreux débris de constructions romaines qui se remarquent de Morlaix à Brest.

Dès 409, l'Armorique s'affranchit ; et quand le préfet Exsupérantius, en 416, tenta de la ramener sous la domination romaine, il échoua dans ses efforts ; tout ce qu'il put faire, ce fut d'obtenir un traité d'al, liante avec les Armoricains. C'est à titre d'auxiliaires que ceux-ci se joignirent aux soldats d'Aétius pour combattre Attila, et c'est au même titre, selon toutes les probabilités, que des garnisons romaines demeurèrent dans l'Armorique jusqu'aux derniers temps de l'existence de l'empire romain. Ce qui prouve, au reste, combien la civilisation romaine jeta peu de racines dans le dur sol breton, c'est que ce même pays de Léon, où l'occupation paraît avoir été plus complète qu'ailleurs, est aujourd'hui l'un de ceux qui conservent le plus fidèlement le langage et les mœurs celtiques. C'est comme si vous semiez du blé dans ces landes stériles : vous aurez d'abord quelques épis , mais bientôt le granit et les genêts reprendront le dessus.

Le christianisme s'établit dans le Finistère à la même époque que dans le reste de la Bretagne. Mais comment ces populations, opiniâtres dans leurs traditions et dures aux changements, qui avaient repoussé, sans presque en rien conserver, cette puissante civilisation romaine, n'auraient-elles pas opposé aussi quelque résistance à la puissance, il est vrai bien plus grande, de la prédication chrétienne ?

Elles cédèrent, mais ne cédèrent qu'à moitié. Le bas Léon, les îles occidentales du Finistère furent les points de l'Armorique qui résistèrent le plus longtemps au christianisme ; on y trouve encore des paroisses que l'on appelle terre des païens. En plein XVIIe siècle, l'idolâtrie subsistait à Lokrist (Lochrist) et aux îles d'Ouessant ; enfin, même converti, le Breton du Finistère força, en quelque sorte, le christianisme vainqueur à transiger avec le druidisme expirant ; le culte nouveau fut contraint d'hériter de l'ancien et d'en accepter le prestige, pour faire accepter et corroborer le sien : la croix s'éleva, mais sur les menhirs ; les prêtres de Hu et les prêtresses de Koridwen disparurent, mais les fées, ou korrigan, perpétuèrent le souvenir et le nom même de l'antique déesse.

Le gui ne tombe plus, le sixième jour d'une lune d'hiver, au tranchant de la faucille d'or, dans la sale blanche tendue sous le chêne, mais il a conservé dans les mœurs nouvelles son rang vénéré ; c'est l'herbe de la croix (louzaouen ar groaz), et il guérit la fièvre et donne des forces aux lutteurs. Les fontaines, les chênes ont encore un caractère sacré. Les danses et les feux de l'ancienne fête du Soleil se reproduisent à l'occasion de la Saint-Jean. Toutefois c'est le sort des vaincus d'avoir tort ; et quand une époque religieuse finit, les divinités qu'elle adorait deviennent les mauvais génies de l'époque qui succède. Les fées, quelquefois bonnes, souvent méchantes, n'eurent jamais qu'un caractère religieux fort équivoque ; autour des dolmens ne se promènent plus des druides vénérés, mais voltigent des esprits malfaisants.

Après la chute de l'empire romain, le pays qui est actuellement le Finistère devint un petit royaume particulier, le royaume de Cornouaille, dont le premier souverain connu est Gradlon le Grand. Gradlon fut un roi conquérant qui étendit sa domination jusque sur Rennes, et même sur une portion du territoire franc. Il s'intitulait en effet : Grallonus, Dei gratia rex Britonum, nec non ex parte Francorum. Un historien du XIe siècle, Raoul Glaber, appelle Rennes la métropole de la Cornouaille, ce qui donnerait à supposer que les successeurs de Gradlon auraient conservé la même étendue de territoire ; opinion, au reste, fort sujette à controverse.

Ce Gradlon, qui est devenu dans les romans de la Table ronde la fameux Galaor, modèle de valeur et de courtoisie, est représenté par les moines comme un saint et un homme plein de douceur (mitis et agnus), parce qu'il protégea les couvents. C'est sous ses auspices que saint Guignolé fonda le monastère de Landévennec ; saint Guignolé, à qui s'adresse particulièrement la dévotion des femmes stériles. Gradlon avait d'abord pour capitale la ville d'Ys ; après la catastrophe qui fit disparaître cette riche cité, il transporta sa résidence à Kemper, qui devint la capitale de la Cornouaille. Sur le cartulaire du monastère de Landévennec, manuscrit du XIe siècle, on trouve une liste de rois de Cornouaille, parmi lesquels figurent deux autres Gradlon et un Budic, surnommé le Grand.

La plupart de ces petits monarques se signalèrent par leur esprit entreprenant et par l'indomptable énergie avec laquelle ils soutinrent l'indépendance de l'Armorique. Raoul Glaber, que nous avons déjà cité, appelle Rennes la métropole de la Cornouaille, et donne à supposer par là que cette ville était demeurée sous la domination des successeurs de Gradlon. le Grand ; mais cela n'est point vraisemblable, puisqu'on sait que Rennes avait, bien avant cette époque, des souverains particuliers. Ce qui est certain, c'est que les rapports qui unissaient les habitants de la Cornouaille et ceux de Rennes n'étaient rien moins que des rapports d'amitié. Les purs Bretons du fond de la péninsule ne pardonnaient point aux Rennais leur facilité à accueillir les Francs, et les traitaient assez durement. On ne sait à quelle époque ils cessèrent de porter le nom de rois, et l'on suppose que ce fut au temps des invasions carlovingiennes. En effet, Hoël, qui succéda, en 1066, à Conan II comme duc de Bretagne, était simplement comte de Cornouaille. Il réunit ce comté aux domaines des ducs de Bretagne.

La partie septentrionale du Finistère était alors un comté particulier, le comté de Léon. Quand Louis le Débonnaire entreprit de soumettre la Bretagne, le fameux Morvan, comte de Léon, et après lui son fils Guiomarch, furent à la tête de la résistance et déployèrent dans la lutte un courage héroïque. L'indépendance de ce comté alla toujours diminuant, à mesure que les ducs établirent leur autorité sur toute la péninsule.

Le Finistère eut sa part des événements qui agitèrent la Bretagne au moyen âge, et nous rap pellerons plus loin les sièges que ses villes eurent à soutenir. Toutefois, le rôle de ses populations n'eut rien qui le distingue dans l'ensemble de l'histoire. Une seule époque, pour la Cornouaille, tranche sur toutes les autres par l'effrayante accumulation de calamités dont ce pays fut accablé et n'a pu encore se relever : c'est l'époque de la Ligue. Jusque-là, si l'on en croit le chanoine Moreau, la prospérité de cette contrée était merveilleuse ; il avait vu lui-même, chez des bourgeois, un luxe égal à celui des plus grands seigneurs, et dans des ménages de campagnards il avait admiré des hanaps, des plats et des couverts d'argent doré.

La Ligue porta partout les fureurs de la guerre religieuse, et, en ruinant toute l'autorité royale et toute police régulière ; livra toutes les contrées de la France, particulièrement les plus éloignées, aux dévastations de brigands hardis. C'est alors que le seigneur de Fontenelle porta le ravage dans toutes les campagnes de la Cornouaille. On ne vit plus que châteaux détruits, villes et villages incendiés, récoltes en cendres et terres en friche. Pour recueillir un reste de récolte, les populations étaient obligées de se réunir en armes et de garder les moissonneurs comme en un camp.

Des malheureux en haillons grattaient la terre pour y trouver quelques grains échappés aux flammes. « Les pauvres gens, dit le chanoine Moreau, n'avoient pour retraite que les buissons où ils languissoient quelques jours, mangeant de la vinette (oseille sauvage) et autres herbages aigrets ; et même n'avoient moyen, de faire aucun feu, de crainte d'être découverts par l'indice de la fumée ; et ainsi mouroient dans les parcs et les fossés, dans les haies et dans les garennes, par les rues et sur les places, où les loups les trouvant morts s'accoutumoient, comme on va voir, à la chair humaine. Il y en avoit qui soutenoient leurs misérables jours en faisant bouillir des orties dans l'eau de mer ; d'autres mangeoient les dites herbes toutes crues, et d'autres dévoroient de la graine de lin, qui leur donnoit une puanteur qu'on sentoit de huit à dix pas, après quoi ils venoient à enfler et à jaunir par tout le corps, et de cette enflure peu échappoient qui n'en mourussent.

« On ne trouvoit autre chose que trépassés par les chemins, partie ayant encore la vinette ou graine de lin dans la bouche, partie déjà mangés des loups et quelques-uns tout entiers, jusqu'à la nuit qu'ils leur servoient d'aliments, sans qu'ils eussent de sépulture. Les plus misérables agonisants, presque tout nus, fors quelques drapeaux pour couvrir leur honte, sans logement ni couverture que les hangars ou étaux publics, éherchoient du fumier où ils s'enterroient dedans, grelottant la fièvre, et où toutefois ils n'estoient guère de temps qu'ils n'enflassent fort gros avec cette couleur qui les faisoit incontinent mourir... C'estoit un mal de tête et de coeur qui ne produisait aux malades ni aux morts aucune marque extérieure, si ce n'est qu'ils jaunissoient du visage. Le mal jaune emportait son homme en vingt-quatre heures ; et si le malade passoit le troisième jour, il en échappoit. »

Les loups furent le quatrième fléau qui désola la basse Cornouaille après les brigands, après la famine, après la peste. On ne saurait dire tous les maux qu'ils y causèrent. « On les estimeroit des fables, et non des vérités. S'estant habitués à vivre de chair et de sang humain par l'abondance :des cadavres que leur servit d'abord la guerre, ils trouvèrent cette curée si appétissante que dès lors et dans la suite, jusqu'à sept et huit ans, ils attaquèrent les hommes estant même armés et personne n'osoit plus aller seul. Quant aux femmes et enfants, il les faillait bien enfermer dans les maisons ; car si quelqu'un ouvroit la porte, il estoit le plus souvent happé jusque sur le seuil. Et s'est trouvé plusieurs femmes au sortir, tout près de leur de-meure, pour lâcher de l'eau, avoir eu la gorge coupée sans pouvoir crier à leurs maris, à trois pas d'elles, en plein jour !... La paix faite, les portes des villes demeurant ouvertes, les loups s'y promenoient toutes les nuits jusqu'au matin...Ils avaient 'cette finesse de prendre toujours à la gorge, si 'faire se pouvoit, pour empêcher leurs victimes de crier. :. Dès le commencement de leurs furieux ravages, ils ne laissèrent dans les villages aucun chien, comme si par leur instinct naturel ils eussent projeté qu'ayant tué les gardes, qui sont les chiens, ils auroient bon marché des choses gardées." Ces finesses des loups les faisaient prendre par les Bretons pour des soldats trépassés qui ressuscitaient pour affliger les vivants, surtout des soldats de Fontenelle. Aussi le peuple les appelait-il tut-bleiz, c'est-à-dire gens-loups.

Voilà, certes ; un tableau digne de figurer dans les annales des grandes désolations, et qui ne pâlirait point à côté des pestes célèbres d'Athènes, de Florence ou de Marseille. Le Finistère eut bien de la peine à se relever de pareilles calamités, et ce n'est qu'au XIXe siècle, qu'il a conquis, par le travail et l'énergique application de ses habitants , une prospérité qu'il n'avait jamais connue.


Les départements et leur histoire - L'Ere-Et-Loir - 28 -

Publié à 09:55 par acoeuretacris
Les départements et leur histoire - L'Ere-Et-Loir - 28 -
Région Centre)
Le département d'Eure-et-Loir, souvent désigné, dans le langage vulgaire, sous le nom de Beauce ou de pays Chartrain, se présente aujourd'hui aux regards du voyageur ou aux souvenirs de ceux qui l'ont parcouru sous un aspect bien différent de celui qu'il eut autrefois.

Dans ces plaines immenses couvertes de riches moissons, dans ces gracieuses vallées parsemées de riantes habitations, sillonnées de routes faciles, étalant les plantureux produits d'une culture intelligente et Variée, il est difficile de reconnaître les épaisses et sombres forêts, les landes incultes et désertes, les marais fangeux inabordables, dont se composait le territoire des anciens Carnutes. Cette tribu de la grande confédération gauloise trouva, tout à la fois, dans la nature du sol qu'elle occupait et dans l'exaltation de ses sentiments religieux, les moyens d'exploiter le culte druidique à son profit.

C'est au fond de grottes ou cavernes cachées dans les profondeurs des bois, sur d'énormes blocs de pierre roulés dans les endroits les plus solitaires, et dont une terreur superstitieuse rendait les abords plus inaccessibles encore, que s'accomplissaient les mystères de Teutatès. Comme les prêtres de l'Inde et de l'Égypte, comme ceux de l'antique Cybèle, les druides de la Gaule trouvèrent bientôt dans l'ignorance et la crédulité populaires les éléments d'une domination souveraine ; près de leurs temples barbares, près de leurs grossiers autels, ils établirent des collèges où les adeptes étaient préparés à l'initiation.

Cette province des Carnutes devint donc le centre religieux du culte druidique, et plus tard le dernier boulevard de la nationalité celtique pendant l'invasion romaine et les premiers envahissements du christianisme. Il existe encore dans le département de nombreux vestiges des monuments de cette période historique. La garenne de Poisvilliers conserve, sur une éminence assez élevée, la trace de fossés larges et profonds qui entouraient ce qu'on nomme encore dans le pays le Vieux-Château, et ce que les archéologues reconnaissent pour l'ancien collège des druides.

On a retrouvé à Dreux et à Fermaincourt les ruines d'anciennes écoles, et dans la forêt d'Ivry les assises d'un vaste édifice qu'on suppose avoir été l'habitation du grand prêtre. Les environs de Chartres et la commune de Lèves sont surtout riches en souvenirs de cette époque : outre les galgals, dolmens et cromlechs, qui sont très nombreux, on cite encore la montagne des Lienes, la caverne qui s'ouvre au levant sur les bords de l'Eure, près d'une fontaine qui passait pour sacrée, la grotte de Chartres, creusée au sommet de la montagne où s'élève la cathédrale actuelle ; enfin, les tumulus de Goindreville et de Morancez, les autels encore debout aux hameaux de Changé et de La Folie, les dolmens si célèbres de Cocherel et de Quinquempoix, attestent à chaque pas le caractère religieux de la contrée et l'importance que la nation des Carnutes avait puisée dans cette espèce de concentration du pouvoir sacerdotal.

L'histoire manque de données positives sur la durée de ce régime ; le bruit des armes romaines trouble pour la première fois le religieux silence de ces mystérieuses forêts. C'est aux clartés de la civilisation qu'apportent avec eux les conquérants, qu'il nous est donné de lire les premières pages de notre histoire nationale. Les mœurs des Carnutes, leur costume, l'aspect du pays, les cérémonies religieuses, ne nous sont révélés que par leurs vainqueurs.

Nous regrettons de ne pouvoir ajouter à notre récit quelques pages sur l'organisation théocratique de cette partie de la Gaule, sur les bardes, sur les prêtresses inspirées, sur les barbares sacrifices inondant de sang humain ces pierres levées, ces autels séculaires, que le lierre et la mousse recouvrent aujourd'hui ; nous voudrions pouvoir évoquer devant nos lecteurs ces poétiques cérémonies, ces processions pompeuses qui, le sixième jour de la lune de décembre, signalaient chez nos ancêtres le retour du nouvel an, alors que, précédé de deux taureaux blancs, entouré des prêtres, des sacrificateurs, des saronides et de leurs élèves, suivi d'un long cortège de députés qu'envoyaient chaque ville et chaque province, le chef des druides, avec ses hérauts vêtus de blanc, une branche de verveine à la main, allait couper le gui sacré avec sa serpette d'or. Une étude de l'âge druidique ne serait nulle part mieux à sa place que dans l'histoire du pays Chartrain ; mais l'espace nous manque, et bien peu de lignes nous restent pour les dix-huit siècles que nous avons encore à résumer.

L'an 56 avant J.-C., César pénètre dans les Gaules, apportant la vengeance de Rome aux descendants de Brennus. Les Carnutes ne se laissèrent point décourager par les premières victoires des légions romaines. La mort de Clodius ayant rappelé César en Italie, une vaste conspiration s'organisa clans le pays Chartrain ; les druides et leurs émissaires se répandirent dans la Gaule, excitant les esprits au nom de la religion et de l'indépendance nationale ; les provinces répondirent à cet appel ; l'Auvergne se signala par l'entraînement de sa population presque entière.

C'est elle qui donna à l'insurrection son chef illustre Vercingétorix ; c'est au pied de ses montagnes que se livrèrent les grandes batailles ; mais le foyer de l'incendie était dans le sanctuaire. druidique, et c'est du fond de leurs inaccessibles retraites d'Eure-et-Loir que les prêtres dirigeaient le mouvement suscité par eux. Leur influence, quoique affaiblie, survécut au triomphe des Romains ; quelques siècles plus tard, nous voyons les superstitions séculaires de la Gaule trouver dans le pays de Chartres leurs derniers défenseurs contre les envahissements du christianisme. :La ténacité aux vieilles croyances, la fidélité au culte du passé, tel est donc le caractère du pays dans cette première période de son histoire ; nous verrons le sol se transformer, les temples du Christ remplacer enfin les sanglants et grossiers autels de Teutatès ; mais nous retrouverons dans les mœurs et dans les annales de la contrée la foi plus pure, mais aussi obstinée, le même fanatisme des traditions se transmettre de génération en génération jusqu'à nos jours.

Le territoire des Carnutes faisait partie de la quatrième Lyonnaise, lorsque les Francs succédèrent à la .domination romaine. Les terres furent partagées entre les chefs vainqueurs et les ministres de la religion qui avaient si puissamment concouru aux succès de Clovis ; l'érection des comtés, l'établissement des évêchés, la fondation des prieurés et des abbayes, sont les faits qui caractérisent le règne des deux premières dynasties.

Comme le reste de l'ancienne Neustrie, les pays dont s'est formé ce département furent ravagés par les Normands ; nous nous contentons ici de mentionner le fait sans entrer dans des détails qui sont toujours et partout les mêmes. La formation des grands fiefs féodaux divisa la contrée en quatre grands comtés du Perche, de Dreux, de Chartres et de Dunois, dont les histoires spéciales constituent l'histoire du département.

Le premier seigneur héréditaire du Perche fut Yves de Bellesme, comte d'Alençon, qui mourut en 926 ; il était issu de la maison de Bellesme qui possédait viagèrement depuis longtemps la petite province du Perche avant de l'obtenir de Charles le Simple à titre héréditaire ; la réunion dans la même famille des comtés du Perche et d'Alençon met une certaine confusion dans les annales de la contrée qui nous intéresse présentement ; nous nous bornerons donc à constater que saint Louis, en donnant en apanage à son frère Pierre le comté d'Alençon, y joignit le comté du Perche, d'où il résulta que les aînés de cette branche royale portèrent souvent le titre de comtes du Perche, comme on peut le remarquer dans le célèbre procès intenté au duc d'Alençon, sous les règnes de Charles VII et de Louis XI. L'ancienne coutume du Perche, qui a régi le pays jusqu'en 1789, avait été rédigée pour la première fois en 1505, par autorité du roi, sous René, duc d'Alençon, comte du Perche, et modifiée en 1558, sous Henri II. La province se subdivisait en trois cantons ; Nogent-le-Rotrou en était la ville la plus importante.

Le Dunois, qui sépare le pays Chartrain de l'Orléanais proprement dit, fut, dès l'origine des temps féodaux, possédé par des seigneurs dont se rendirent indépendants leurs lieutenants, les vicomtes de Châteaudun, capitale de la contrée ; le Dunois fut réuni par les comtes de Blois à leurs domaines, qui passèrent au XIIIe siècle à la maison de Châtillon ; Gui II, le dernier héritier de cette famille, vendit ses deux comtés, vers la fin du XIVe siècle, à Louis de France, duc d'Orléans, frère de Charles VI. Ce prince venait alors de recevoir du roi la vicomté de Châteaudun, confisquée sur Pierre de Craon, assassin du connétable de Clisson.

Louis, devenu ainsi possesseur de tout le Dunois, eut pour héritier Charles d'Orléans, son fils ; celui-ci, fait prisonnier par les Anglais, reçut pendant sa captivité, de son frère naturel, Jean, des services qu'il récompensa par la cession du comté de Dunois et de la vicomté de Châteaudun. Ce nouveau comte Jean est le fameux bâtard de Dunois, qui s'acquit une si glorieuse réputation dans les guerres de Charles VIl contre les Anglais. Il devint la tige de la maison d'Orléans-Longueville, dont onze descendants possédèrent successivement la province de Dunois. La famille s'étant éteinte au commencement du XVIIIe siècle, dans la personne de la duchesse douairière de Nemours, l'héritage échut à un fils naturel du comte de Soissons, oncle de la duchesse ; et la fille unique de l'héritier porta le comté en dot dans la maison de Luynes où il est resté jusqu'à la Révolution. Nous aurons occasion, en racontant l'histoire de Châteaudun, de compléter cette notice sommaire.

Un des barons les plus habiles à exploiter l'agonie de la race carlovingienne fut Thibaut le Tricheur ; ce surnom indique assez de quel esprit rusé, cupide et envahisseur il était animé. Vers l'an 920, ce seigneur, déjà comte de Tours et de Valois, s'empara du comté de Chartres, qui avait été cédé au duc de Normandie par le traité de Saint-Clair-sur-Epte. La famille resta en possession de ce fief jusqu'en 1286 ; il échut alors à la veuve d'un comte d'Alençon qui le vendit à Philippe le Bel.

Ce prince le donna en apanage à Charles, son frère, comte de Valois, dont le fils, Philippe, étant devenu roi de France, le réunit une seconde fois à la couronne. En 1528, le comté de Chartres fut érigé en duché par François Ier, puis engagé par Louis XII pour 250 000 écus d'or, à l'époque du mariage de sa fille Renée avec Hercule d'Este, duc de Ferrare. En 1623, le duché de Chartres fit encore retour à la couronne, et fut compris dans l'apanage de Gaston, duc d'Orléans, frère de Louis XII ; il fit ensuite partie de celui d'un autre duc d'Orléans, Philippe, frère de Louis XIV, dont la postérité l'a possédé jusqu'à la Révolution.

Quoique dépouillé de ses privilèges les plus essentiels, le titre de duc de Chartres a été religieusement conservé dans la famille d'Orléans ; Louis-Philippe, depuis roi de France, après l'avoir porté jusqu'à la mort de son père, le transmit à son fils aîné qui ne le quitta, à l'avènement du roi son père au trône, que pour le titre de duc d'Orléans, attaché au chef de la famille. Enfin, quoique le titre de duc d'Orléans ait été échangé depuis contre celui de comte de Paris pour l'héritier présomptif de la couronne, le second fils dit prince royal reçut et porte le titre de duc de Chartres.

Le comté de Dreux, formé de l'ancien pays des Durocasses, couvert autrefois de forêts comme le pays Chartrain, a une histoire commune avec cette contrée jusqu'à la séparation des grands fiefs. C'est en 1031 que nous 'rencontrons les premiers documents constatant l'existence d'un comté de Dreux. Ses premiers possesseurs furent les comtes du Perche. En 1378, une dame de cette maison le vendit au roi Charles V. Engagé plusieurs fois, dans les temps difficiles, ravagé ou occupé par les Anglais, il ne rentra dans le domaine royal qu'en 1551. Henri III le donna en apanage à son frère, le duc d'Alençon ; à la mort de celui-ci, il passa à Charles de Bourbon, comte de Soissons, qui le transmit à son fils Louis, tué à la bataille de La Marfée, près de Sedan ; en 1641. Enfin, sauf quelques droits particuliers sur la ville de Dreux, le comté fut définitivement et complètement réuni à la couronne vers la fin du XVIIe siècle.

La longue lutte contre les Anglais, les guerres de religion, quoique se rapportant à l'histoire générale du département, trouveront leur place dans la notice consacrée à chaque ville principale, à propos des épisodes dont elles furent le théâtre.

Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, le département d'Eure-et-Loir fut un des plus éprouvés par le fléau de l'invasion. La plupart de ses villes et bourgades eurent à subir la présence de l'ennemi, et des combats sanglants furent livrés sur divers points de son territoire, notamment à Châteaudun, aux environs d'Orgères, à Nogent-le-Rotrou et à La Fourche.

L'armée envahissante (3e armée) était commandée par le prince royal Frédéric-Guillaume. Le 18 octobre, la 22e division d'infanterie allemande, la 4e de cavalerie, sous les ordres du général de Wittich, ayant reçu pour mission de rallier l'armée au blocus de Paris, en passant par Chartres et Dreux et en rejetant les 'troupes que l'on pourrait trouver, arrivaient devant Châteaudun, ville défendue par les francs-tireurs de Lipowsli et par les habitants. Un violent combat s'engagea et la ville fut en partie réduite en cendres. A l'article que nous consacrons plus loin à Châteaudun, nous raconterons en détail les péripéties de ce brillant fait d'armes. Le 20 octobre, les troupes allemandes, qui s'étaient emparées de Châteaudun, bombardaient et traversaient Illiers, continuant leur marche sur Chartres, qu'elles occupèrent le 21. Parmi les localités où l'ennemi s'établit, nous nous contenterons de citer : Maintenon, Dreux, Nonancourt, Voves, Brou (25 novembre), Janville, Orgères. (29 novembre), Bonneval et Courville.

Les pertes éprouvées par le département d'Eure-et-Loir, pendant cette triste période de notre histoire, se sont élevées à la somme énorme de 35 499 427 fr. Quoi qu'il en soit, la paix dont a joui. la contrée pendant près de deux siècles a transformé son aspect ;au XIXe siècle, une grande partie de ses bois a été rasée ; le voisinage de l'Ile-de-France et de Paris, ces grands centres de population, offrant aux céréales un débouché assuré et avantageux, le sol défriché s'est couvert de riches moissons ; c'est à juste titré que la Beauce est appelée le grenier de Paris.

Plaines immenses livrées à la grande culture, riantes vallées où chaque paysan a son verger, son marais et sa vigne ; petites villes où se concentre le commerce des campagnes environnantes, telle est la physionomie générale d'Eure-et-Loir au XIXe siècle. Quant au caractère des habitants, il participe, comme partout, de la différence des localités. Les mœurs patriarcales se sont conservées plus pures, plus austères chez les laboureurs, vivant souvent encore d'une vie commune, maîtres et serviteurs, dans leurs grandes termes isolées. L'habitant des vallées, le Percheron surtout, est bien plus accessible aux influences de la civilisation moderne : son vieil esprit gaulois se prête merveilleusement à l'intelligence des affaires ; il est spirituel, fin et quelque peu rusé ; il y a un proverbe qui dit : Il entend à demi-mot, il est de Châteaudun.

Les départements et leur histoire - L'Eure - 27 -

Publié à 09:52 par acoeuretacris
Les départements et leur histoire - L'Eure - 27 -
(Région Haute-Normandie)
Le territoire qui forme aujourd'hui le département de l'Eure était habité, au temps de Jules César, par deux peuples de la Gaule celtique : les Aulerci Eburovices, groupés autour de la ville qui est devenue Évreux, et les Velocasses, répandus dans la contrée appelée depuis Vexin. Le Vexin se trouva divisé en deux parties après la cession, faite par Charles le Simple au chef normand Rollon, de l'ancienne Neustrie, en 911 ; le Vexin normand a été réuni en 1790 au département de l'Eure ; il forme l'arrondissement des Andelys. Les Aulerques (Aulerci) et les Vélocasses (Velocasses) prirent part aux guerres contre César. Clovis, le premier, pénétra jusque dans cette province et la rangea sous sa domination. Parmi ses successeurs, Dagobert et Clotaire III résidèrent quelquefois au château d'Étrépagny.

Pendant la période mérovingienne, la foi chrétienne se développa sur le territoire des Aulerci et des Vélocasses, et les évêques d'Évreux acquirent une grande importance. Au nombre des abbayes fondées à cette époque dans le diocèse d'Évreux, on distingue celle de Saint-Taurin, qui s'éleva probablement vers la fin du Vile siècle, sur le bord du grand chemin, en dehors de la ville, à l'emplacement qu'occupait le tombeau du premier évêque d'Évreux, dont le corps fut levé et déposé dans un reliquaire. Quelques années plus tard s'éleva le monastère de la Croix-Saint-Leufroy.

On rapporte qu'en l'année 674 saint Adrien, évêque de Rouen, étant parti de cette ville pour aller, dit la légende, rendre compte au roi de quelques affaires dont il avait été chargé, passa par le territoire d'Évreux. Alors accablé par l'âge et les infirmités, il ne pouvait plus monter à cheval, et il voyageait dans une litière traînée par deux mulets ; de temps en temps, il s'arrêtait dans les divers pays qu'il parcourait et instruisait les populations accourues pour recevoir sa bénédiction. Il était parvenu près de la rivière d'Eure, dans un village du nom de Nadud, en un lieu où deux chemins se coupaient en forme de croix ; les mulets s'arrêtèrent tout court et refusèrent d'aller plus avant, quoiqu'il n'y eût aucun obstacle et que le chemin fût beau.

Le saint, plein d'étonnement, descendit et pria ; à peine avait-il commencé d'élever ses yeux vers le ciel, qu'il vit une croix toute brillante de lumière et qu'il sentit son esprit éclairé d'une céleste inspiration qui lui apprit que Dieu avait choisi ce lieu pour être la retraite d'un grand nombre de solitaires. Aussitôt il commanda qu'on lui apportât de quoi faire une croix, et, à défaut d'autre bois, il brisa en deux l'aiguillon dont un paysan se servait pour exciter ses bœufs, éleva un tertre de gazon et y plaça la croix avec de saintes reliques. Bientôt le lieu consacré devint le théâtre de prodiges ; pendant la nuit, une colonne de feu y répandait une clarté miraculeuse, et des malades étaient guéris par le contact de la croix plantée par le saint.

Une chapelle fut élevée pour perpétuer la mémoire de ces prodiges, et, quelque temps après, saint Leufroy y fonda un monastère dont il fut le premier supérieur, et qu'il illustra par ses vertus. Ainsi, pieuse et dévouée à l'Église -tomme le reste de la Neustrie, la contrée dont nous nous occupons vivait paisible ; toute son histoire se résumait dans la succession de ses évêques, respectés de tous, et dans les prodiges sans nombre que les, rares monuments de cette époque nous ont légués ; elle avait mérité le nom de nouvelle Thébaïde, quand le calme dont elle jouissait fut troublé par les invasions normandes du Ville et du IXe siècle ; ce furent surtout les parties septentrionales de la Gaule et les villes situées sur le cours des fleuves qui eurent à souffrir des incursions de ces terribles pirates ce' département, que traversent la Seine et l'Eure, fut plus que tout autre maltraité par les barbares.

En l'année 844, Rouen et son diocèse, dont faisaient partie les villes de Gisors, des Andelys, d'Étrépagny et tout ce qui, dans le département de l'Eure, est situé sur la rive droite de la Seine, furent saccagés. Le diocèse d'Évreux ne fut pas épargné non plus par le fléau. Guntbert était alors évêque de cette ville ; il assista avec son métropolitain Gombault, qui prenait pour la première fois le titre 'd'archevêque, à deux conciles tenus à Paris en 847 et 853, pour prévenir le retour des barbares du Nord. Charles le Chauve éleva une forteresse à Pont-de-l'Arche l'année suivante (854) et fit jeter un pont sur la Seine pour barrer le passage à leurs barques.

Cependant ils reparurent en 870, puis en 876. Cette fois, ils étaient conduits par le chef qui établit définitivement dans la Neustrie la domination normande. Le Scandinave' Roll ou Rollon, chassé par un roi danois des États qu'avait possédés son père, se mit à la tête d'une émigration de ses compatriotes, aborda en France en 876, ravagea pendant quelques années les côtes de la Bretagne et de la Neustrie, puis remonta la Seine, pilla sur son passage Jumièges, Rouen, Pont-de-l'Arche, où il battit l'armée du roi Charles le Chauve, commandée par le duc Renault ; puis il vint assiéger Paris.

Ce fut pendant la durée du siège qu'il dirigea vers Évreux une expédition dans laquelle il se rendit maître de cette ville (892). Déjà Rouen était en son pouvoir ; cette ville et son archevêque avaient mieux aimé se soumettre aux Normands et leur payer un tribu t que d'être sans cesse exposés à leurs pillages ; des négociations furent ouvertes, par l'intermédiaire de l'archevêque Francon, entre le chef barbare et le roi Charles le Simple pour traiter de la cession de toute la province. Le Carlovingien ne sacrifiait rien de sa puissance effective en abandonnant une contrée où son autorité avait cessé d'être reconnue, et, en échange de cet abandon, il acquérait un allié et protégeait toute la Gaule contre les invasions de nouveaux Normands, puisque les compagnons de Rollon étaient intéressés à défendre leur conquête. Le chef normand promit d'épouser Giselle, fille du roi de France, se convertit au christianisme et obtint toute la partie de la Neustrie qui s'étend au nord de la Seine, depuis les rivières d'Epte et d'Andelle, et, au midi de ce fleuve, tous les pays situés entre la Bretagne, le Maine et l'Océan.

Ce fut en 911 que ce traité fut signé dans la ville de Saint-Clair-sur-Epte. Le pirate, devenu maître d'une des plus riches provinces de la France, se montra, par sa sagesse, digne de sa fortune ; il releva les cités que lui-même avait détruites avant de devenir maître de la contrée ; Évreux fut de ne nombre ; il se fit sincèrement chrétien et enrichit les églises de donations nombreuses. Cependant il ne put empêcher que ses anciens compagnons qui avaient reçu avec lui le baptême ne s'emparassent des abbayes et des évêchés ; peut-être même favorisa-t-il ce nouveau clergé pour placer toute la Neustrie plus directement sous son influence ; de grands désordres résultèrent de cette nouvelle organisation.

Guillaume Longue-Épée, fils de Rollon, lui succéda. Passionné pour les exercices de la chasse, il fit construire au milieu de la forêt de Lyons un pavillon qui devint, depuis, le château de Lyons et le rendez-vous de chasse du duc de France Hugues le Grand, de Hébert, comte de Senlis ; de Herbert, comte de Vermandois, et de Guillaume, comte de Poitou. Richard, âgé seulement de dix ans, succéda, en 944, à Guillaume Longue-Épée, et, en 947, il eut avec le roi Louis IV une entrevue à Saint-Clair-sur-Epte.

Les deux princes conclurent un traité par lequel le Vexin normand, qui jusqu'alors avait appartenu aux ducs de Normandie comme province séparée, fut réuni au duché. Hugues le Grand ; duc de France, profita de la minorité de Richard pour lui enlever le comté d'Évreux ; Louis d'Outre-Mer voulut à son toué essayer de reconquérir tout le duché de Normandie et commença par s'emparer d'Évreux, sous prétexte de restituer au jeune duc cette portion de ses États ; puis il se saisit de sa personne et le fit transporter à Laon ; le comte de Senlis, vassal de Hugues, enleva Richard. Le duc de France usa de cet avantage pour faire épouser au duc normand sa fille Emma, et ce mariage fut célébré dans la cathédrale de la ville d'Évreux, qui s'était délivrée du joug des Français.

Après Louis IV, son fils Lothaire fit de nouvelles entreprises sur les États normands ; il vint assiéger Évreux, s'en empara et donna cette ville à Thibaud, comte de Chartres, l'un des seigneurs qui lui étaient restés fidèles ; mais Richard ne. tarda pas à la recouvrer. Richard rebâtit Évreux, releva ses églises, qui avaient été détruites dans les précédentes irruptions, et la donna, avec le titre de comté, à son fils naturel Robert, et 989. Ce même Robert obtint de son père l'archevêché de Rouen, en même temps que le comté d'Évreux.

Philippe-Auguste enleva ce comté, en 1193, au comte Amaury III, pour le donner à Jean sans Terre, alors son allié, avec la ville d'Évreux ; ce prince, comptant regagner, par une horrible perfidie, les bonnes grâces des Anglais, invita à un festin les officiers de la garnison française, les fit massacrer et passa au fil de l'épée tous les soldats. Le roi de France, en ce moment occupé au siège de Verneuil, s'empressa d'accourir, reprit la ville et la mit en cendres, puis il conquit presque tout le reste du comté. Amaury fit, en 1200, à Philippe, une cession complète de ses possessions ; le comté d'Évreux fut de la sorte réuni à la couronne.

Il en fut détaché environ un siècle après (1307) par Philippe le Bel en faveur de Louis, fils de Philippe le Hardi. Le nouveau comte servit fidèlement son frère et se distingua dans la guerre contre les Flamands. Plein de sagesse, il pensait qu'un prince n'est grand qu'à la condition de rester soumis à Dieu, au roi et aux lois. Il eut pour successeur, en 1319, son fils Philippe, qui mérita le surnom de Bon ou de Sage. Ce comte avait épousé la princesse Jeanne, fille unique du roi Louis le Hutin et qui prétendait par son père au royaume de Navarre et au comté de Champagne et de Brie. Cette princesse obtint seulement, en 1328, la Navarre, qui passa, en 1349, à son fils, Charles le Mauvais, déjà comte d'Évreux depuis 1343.

La vie agitée de ce prince se passa presque tout entière en dehors de son comté, et la bataille de Cocherel, qu'il perdit le 16 mai 1364, est le seul fait important qui se soit passé sous lui dans le pays d'Évreux. Charles V confisqua, en 1378, les possessions de Charles le Mauvais en Normandie ; mais le roi Charles VI restitua au fils du roi de Navarre, Charles II le Noble, le comté d'Évreux ; ce prince le rétrocéda au roi, en échange d'une rente de 12 000 livres à tenir en duché-pairie avec le titre de Nemours.

Sous ce règne désastreux de Charles VI, les Anglais, victorieux à Azincourt (1415), se répandirent par toute la France et reprirent la Normandie. Après la mort de ce roi, le dauphin Charles VII, dépossédé, en vertu du traité de Troyes, s'efforça inutilement de repousser cette grande invasion anglaise jusqu'au moment où Jeanne d'Arc lui prêta son merveilleux secours ; ses troupes furent battues à Verneuil, par le duc de Bedford, en 1424. Mais lorsque le siège d'Orléans eut été levé, les Français obtinrent des succès presque aussi constants que l'avaient été jusque-là leurs revers.

La Normandie fut cependant l'une des dernières provinces que perdirent les Anglais ; ils ne furent chassés d'Évreux qu'en 1441. La fin du règne de Charles VII et les règnes suivants ramenèrent, avec le calme, un peu de prospérité jusqu'à l'époque de la Ligue. La paix ne fut troublée momentanément que sous Louis XI, par le soulèvement de quelques villes dans la guerre du Bien public. Lorsque la Réforme de Calvin s'introduisit en Normandie, le diocèse d'Évreux dut à la sagesse de ses prélats d'être préservé de l'hérésie.

L'évêque Ambroise Le Veneur visitait souvent, pendant la nuit, les villes et les villages de son diocèse pour voir si l'erreur ne s'y produisait pas. Son successeur, Claude de Saintes, eut la prudence de consentir à réformer le Bréviaire, le Rituel et le Missel d'Évreux, où se trouvaient plusieurs préceptes indignes de la sainteté de la religion. Mais ce pasteur pieux et savant exagéra son zèle religieux au moment où Henri IV fut appelé au trône par la mort de Henri III en 1589 et engagea Évreux dans là ligue contre le roi protestant. Tous les bourgeois s'unirent à' l'évêque ; ils s'armèrent et s'emparèrent du château d'Harcourt en 1590 ; celui de Neubourg fut également emporté, la ville de Conches fut saccagée ; mais Breteuil se défendit courageusement, et le maréchal de Biron vint sommer Évreux de se rendre.

Après quelques pourparlers et un peu d'hésitation, les habitants ouvrirent leurs portes, et l'évêque s'enfuit à Louviers (janvier 1591). Henri IV ne tarda pas à venir en personne dans le comté d'Évreux ; il y gagna sur Mayenne la bataille d'Ivry (1591), s'empara de Louviers, fit prisonnier l'évêque d'Évreux et le transféra au château de Caen, puis à Crèvecoeur, près de Lisieux. Dans les premières années du XVIe siècle, Henri IV visita, avec Marie de Médicis, la plupart des villes de Normandie et, entre autres, Évreux. Le calme se rétablit dans le diocèse, et il ne fut plus troublé que par quelques soulèvements qui eurent lieu en 1649, à l'époque de la Fronde. Le duc de Longueville, gouverneur de Normandie, se révolta et entraîna dans sa rébellion les villes de son gouvernement. François d'Harcourt, marquis de Beuvron, lieutenant général du roi en Normandie, vint mettre le siège devant Évreux ; les bourgeois résistèrent pendant une année environ ; l'emprisonnement des princes de Condé et de Conti et du duc de Longueville (1650) leur fit déposer les armes ; l'évêque, qui s'était déclaré contre la Fronde, rentra dans la ville, et le diocèse jouit d'une longue paix jusqu'en 1789.

Le département de l'Eure, formé en 1790, accueillit avec faveur la Révolution jusqu'au moment où les girondins furent renversés par la Montagne. A ce moment, une armée fédéraliste s'organisa et fut conduite jusqu'à Vernon par le général Wimpfen et le marquis de Puisaye. Le général républicain Schérer eut l'avantage en diverses rencontres ; la guerre se reporta dans la Bretagne et dans la Vendée, et depuis ce temps jusqu'à nos jours la paix ne fut plus troublée dans le département de l'Eure jusqu'à la funeste guerre de 1870-1871.

Lorsque Metz eut succombé et qu'elle eut été livrée plutôt que défendue par le maréchal Bazaine, les troupes du prince Frédéric-Charles, après avoir envahi la Flandre et la Picardie, entrèrent en Normandie ; l'arrondissement des Andelys, situé sur la rive droite de la Seine, fut un des premiers pays normands occupés par les Allemands ; mais ce ne fut pas sans résistance. Le 30 novembre 1870, le général Briand leur livra même un combat heureux et les délogea d'Étrépagny ; mais il fut rappelé sur un autre point par des ordres supérieurs ; l'ennemi revint en force, reprit ses positions et continua sa marche sur Rouen. Évreux fut occupé par l'ennemi, mais il n'eut pas à subir de violences ; et lorsque les Allemands eurent évacué le département, ils lui avaient fait subir une perte de 10 516 053 fr. 90, en réquisitions, impôts, amendes et dommages.

C'est arrivé un jour - Le 22 Juin -

Publié à 09:00 par acoeuretacris
C'est arrivé un jour - Le 22 Juin -
972 : Inauguration, le 22 Juin, de la plus grande Mosquée du monde musulman, Al-Azhar, au Caire, en Egypte.
Commencée en 970, à peine plus de 2 ans, c’est un record pour une époque où les techniques de construction sont plus lentes qu’aujourd’hui. L’esplanade en face de la Mosquée (et qui la sépare du Palais du Calife Aziz) pouvait contenir facilement 10.000 hommes de troupe en marche. La mosquée proportionnelle à cet espace, contient en plus des lieux du culte, une université islamique ainsi que les bâtiments d’accueil et de logement des professeurs et de leurs élèves. Un hôpital est également couplé à cette université dont le rôle n’est donc pas purement théologique, mais aussi scientifique. Et l’on sait que dans le domaine de la médecine, les musulmans avaient plusieurs siècles d’avance sur les Européens, toujours embarrassés dans leurs recherches par l’interdiction d’autopsier et d’ouvrir les cadavres.

1476 : Charles le Téméraire est vaincu par les Suisses à Morat (canton de Fribourg,en Suisse)
Le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, un prince féodal aussi puissant que le roi de France (Louis XI). Charles voulait agrandir ses possessions et y rattacher la Lotharingie (Lorraine) et la Suisse Occidentale (Vaud et Valais), initialement contenue dans la Lorraine. Déjà battu à Granson par les Suisses, en Mars 1476, il subit encore, ce 22 Juin, une sérieuse défaite à Morat, face aux forces suisses soutenues par les Français de Louis XI ce qui leur rapporta un butin magnifique pris dans le campement du duc Charles le Téméraire. Les Suisses formaient une armée redoutable : elle était constituée d'hommes aguerris, déterminés à défendre leur pays contre les envahisseurs, et se composait surtout de fantassins armés d'une longue pique de six mètres contre laquelle tous les assauts venaient se briser; quand ils partaient au combat, ils étaient accompagnés par le sourd mugissement des trompes de montagne qui semait la terreur dans les camps ennemis. Mais le duc de Bourgogne n'avait pas admis d'être battu par ces montagnards et il préparait sa revanche. Dès le mois de mai 1476, rassemblant les débris de son armée et levant de nouvelles troupes, il envahit à nouveau la Suisse et mit le siège devant Morat, petite place-forte commandant la route de Berne. La petite garnison suisse se défendit vaillamment. C'est alors que les Bernois envoyèrent une armée de renfort qui arriva à l'improviste, encerclant les troupes de Charles le Téméraire. Le combat fut rapide et sans merci; une partie des troupes bourguignonnes s'enfuit, le reste fut massacré sur place ; près de la moitié de la grande armée du duc de Bourgogne fut anéantie. Charles le Téméraire parvint de justesse à s'enfuir à cheval accompagné de 300 cavaliers. Ce fut un désastre aux énormes conséquences pour la Bourgogne qui perdit alors tous ses alliés; quelques mois plus tard (en janvier), le duc trouvait la mort devant Nancy, dans une bataille où, une fois encore, se trouvaient des Suisses, alliés aux Lorrains.Son cadavre sera relevé dans la neige, à moitié dévoré par les loups. C’est la fin du rêve des Ducs de bourgogne de créer un état central entre l’Empire Germanique et la France, qui ressemble plus ou moins à la Francia Mediana (Francie médiane) qui avait été attribuée à Lothaire, lors du Traité de Verdun en 843.

1527 : Mort à Florence de Machiavel, un des humanistes de la Renaissance, homme politique, philosophe, écrivain italien.
Né à Florence en 1469. Secrétaire de la République de Florence, il remplit de nombreuses missions diplomatiques (en Italie, en France, en Allemagne). Il réorganise l’armée qui avait subi quelques revers. Mais la révolution de 1513 place la riche famille des Médicis sur le trône. Il est éloigné du pouvoir. Durant cette retraite forcée, il écrit la plupart de ses livres (Discours sur l’Art de la Guerre, Histoire de Florence). Dans le " Prince ", il développe ses théories politiques, fort éloignées de l’idéal grec, ce qui est assez rare, en cette période de redécouverte des valeurs de l’Antiquité et spécialement des démocraties grecques. Machiavel ne se préoccupe pas de concevoir le meilleur régime politique possible. Il dénonce l’influence de la Religion sur le Politique et met en valeur une société modene, basée sur les nécessités contemporaines, où la " Raison d’Etat " a pour objectif ultime l’amélioration de l’Homme et de la Société, un nouvel ordre moral, (politique et Social) libre et laïque. Il a laissé son nom à une façon d’agir très décriée, le Machiavélisme (qu’il expose dans " le Prince " justement). Pour lui, la fin justifie les moyens. La raison d’état influencera toutes les Monarchies Absolues des XVII° et XVIII° siècles.

1530 : Les Seigneurs Maltais reconnaissent comme Suzerain, Seigneur et feudataire, Villiers de l’Isle-Adam, Grand Maître de l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean du Temple (de Jérusalem) un ordre de moines-soldats.
Chassés de Palestine, ils reçoivent de l’empereur Charles-Quint l’île de Malte comme territoire seigneurial. Ils peuvent donc vivre des revenus de l’île et financer leurs luttes contre les Infidèles (Turcs, Musulmans).

1533 : Ferdinand d'Autriche et Soliman 1er de Turquie signent un traité de paix.

1543 : Le roi d'Angleterre Henri VIII lance à la France un ultimatum qui est une déclaration de guerre.

1633 : Condamnation des théories de Galilée.
Condamnation par le Tribunal de l’Inquisition (et donc par le Vatican) de l’astronopme et physicien italien Galileo Galilei, dit Galilée (né à Pise en 1564 - mort en 1642). A l'université de Pise, il étudia la philosophie puis la médecine. A dix-neuf ans, observant les oscillations du lustre de la cathédrale, il découvre que la période des oscillations d'un pendule est indépendante de leur amplitude. A Pise également, du haut de la célèbre tour penchée, il observe le mouvement des corps tombants. Ses observations, confirmées par des expériences de chute ralentie le long d'un plan incliné, le conduisent à énoncer que l'accélération des mouvements de chute est constante. Ces découvertes, qui font, à juste titre, considérer Galilée comme le promoteur de la méthode expérimentale en physique et l'un des fondateurs de la dynamique classique, battent en brèche les théories d' Aristote, enseignées par les maîtres de Galilée. En butte aux attaques de ceux-ci, Galilée quitte Pise pour Padoue en 1592 , puis se fixe en 1610 à Florence. Pendant l'année 1593, il mit au point le premier thermomètre. Avec la lunette qui porte son nom, il découvre les satellites de Jupiter et les phases de Vénus. Ses observations astronomiques le conduisent à admettre, à la suite de Copernic, que la Terre et les autres planètes gravitent autour du Soleil en tournant sur elles-mêmes. Cette conception du monde, considérée à l'époque comme une hérésie, est combattue par l'Eglise (voir aussi Copernic, anniversaire du 24 Mai 1543) et Galilée est contraint, en 1633, de déclarer solennellement qu'elle est fausse. La nouvelle de cette condamnation arrive en France ce qui convaincra Descartes (voir article d’anniversaire du 31 Mars 1596) de ne pas publier le livre qu’il écrivait sur ce sujet !

1636 : Les forces franco-savoyardes battent les Espagnols à Tornavento (Italie), mais les Savoyards refusent de marcher sur Milan et, de ce fait, l'avantage acquis est perdu.

1791 : Arrestation de Louis XVI à Varennes
Au soir du 20 juin 1791, des ombres se glissent hors des Tuileries et montent discrètement dans un fiacre. Nul ne reconnaît sous leurs déguisements le roi et la reine, Madame Elisabeth, le dauphin et sa soeur, qu'accompagne Madame de Tourzel. Le suédois Axel de Fersen, qui joue le rôle de cocher, va conduire la famille royale jusqu'à la barrière Saint-Martin, où attend une grosse berline. Le roi n'ignore pas les dangers que lui et les siens courent à Paris. Il garde d'autre part l'arrière-pensée de faire appel aux forces étrangères pour rétablir l'ordre ancien. Refusant enfin d'être prisonnier des Parisiens, il a décidé d'aller rejoindre dans l'Est l'armée du marquis de Bouillé. La berline roule vers Montmédy mais elle prend, dès le début, des retards énormes sur l'horaire prévu: les hommes de Bouillé, las d'attendre, ne se trouvent plus au rendez-vous fixé. A Sainte-Menehould, le fils du maître de poste Drouet reconnaît le roi : il prend aussitôt un chemin de traverse et rejoint la berline à Varennes, où il fait arrêter les fugitifs par l'épicier Sauce, procureur de la commune, le 22 juin. La petite ville est pleine de patriotes et les hussards de Bouillé ne peuvent intervenir. Le roi refuse, du reste, qu'on verse le sang pour lui. Le retour sera un calvaire: sous une chaleur torride, la berline avance lentement et des braillards, accrochés aux portières, injurient le roi. Après deux étapes à Châlons et à Meaux, le cortège atteint Paris dans un silence menaçant. Des ordres ont en effet été donnés : "Quinconque applaudira le roi sera battu, quiconque l'insultera sera pendu". Le 17 juillet, une pétition déposée au Champ-de-Mars demandera la mise en accusation de Louis XVI.

1799 : A Paris, les prototypes du mètre et du kilogramme sont déposés aux Archives Nationales.
C'est le 18 germinal de l'an III de la République, sous la Convention (7 avril 1795) qu'est fixé en France le principe des unités obligatoires pour les poids et mesures. Le décret du 7 avril 1795 instaure le système métrique, fixe la nomenclature des unités et définit le mètre légal ainsi que le kilogramme. Le 22 juin 1799, les premiers prototypes du mètre et du kilogramme sont déposés aux Archives nationales de Paris. Cette même année, le 10 décembre (19 frimaire de l'an VII), la loi rend obligatoire le système métrique. Son usage se répand lentement et ne s'impose réellement qu'en 1840. Longtemps, le mètre étalon se présente sous la forme d'une barre de platine-iridium, exposé au pavillon de Breteuil, à Paris. Depuis 1983, le mètre étalon est le mètre-lumière : 299 792 458e partie de la distance parcourue par la lumière dans le vide en une seconde.

1805 : Naissance de Giuseppe Mazzani
Ce patriote écrivain italien, farouche partisan de l'unité italienne et de la libération de l'Italie du joug autrichien. En 1848, après la fuite du pape de Rome, Mazzani fait parti du triumvirat romain. Obligé de s'enfuir en Suisse, puis en Angleterre, il ne cesse pas de lutter pour l'unité de son pays.

1815 : Napoléon abdique pour la seconde fois.
Après sa défaite à Waterloo, Napoléon abdique pour la seconde fois. " Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Puissent-ils être sincères dans leurs déclarations et n'en avoir jamais voulu qu'à ma personne. Unissez-vous tous pour le salut public et pour rester une nation indépendante. Je proclame mon fils sous le nom de Napoléon II, empereur des Français. "

1894 : Le Dahomey devient colonie française.

1899 : Début du gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau.

1906 : Naissance du metteur en scène américain d'origine autrichienne Billy Wilder

1923 : Débâcle monétaire en Allemagne.

1933 : Naissance de l'homme de télévision français Jacques Martin.

1939 : Naissance de l'acteur, animateur et réalisateur français Jacques Martin.

1940 : Signature de l'armistice franco-allemand à Rethondes.
Le général français Huntziger et le général Keitel signent l'armistice. Hitler a voulu que cette cérémonie se passe dans le wagon-salon où, à Rethondes, Foch a signé avec l'allemand Erzberger le 11 novembre 1918, pour effacer cette humiliation. La France est divisée entre une zone occupée et une zone libre. Elle doit, en outre, payer 400 millions par jour pour l'entretien des troupes d'occupation.

1941 : L'Allemagne envahit l'Union Soviétique.

1942 : Pierre Laval institue le principe de la "relève".

1945 : Délimitation des zones d'occupation en Allemagne.

1945 : Création de l'E.N.A. (École Nationale d'Administration).

1949 : Naissance de l'actrice américaine Meryl Sreep.

1950 : En France, le gouvernement Bidault, mis en minorité sur le reclassement des fonctionnaires, pose la question de confiance. Battu, il démissionne le 23.

1957 : Epuration en URSS d'un "groupe anti-parti" (Molotov, Malenkov).

1962 : Un avion d'Air-France s'écrase à la Guadeloupe: 112 morts.

1969 : Le président sud-yéménite As Shaadi est renversé et remplacé par un Conseil présidentiel de cinq membres.

1969 : En france, André Malraux n'est plus ministre de la Culture (il est resté à ce poste 9 ans et 11 mois, un record).

1969 : En france, Pierre Messmer n'est plus ministre de la Défense après 9 ans et 4 mois).

1973 : Les astronautes de la cabine américaine "Skylab 1" reviennent sur terre après être demeurés 28 jours, un record, en orbite.

1974 : Mort du compositeur Darius Milhaud

1976 : Abolition de la peine de mort par la Chambre des Communes canadienne.

1980 : Moscou annonce le retrait de quelques unités d'Afghanistan.

1981 : Ouverture à New York du procès de Mark Chapman, meurtrier du "Beatle" John Lennon.

1987 : Décès de l'acteur et danseur américain Fred Astaire.

1989 : Le commandant Jacques-Yves Cousteau entre à l'Académie française au fauteuil du professeur Jean Delay.

1990 : Bernard Pivot cesse la célèbre émission littéraire "Apostrophes" au bout de 15 ans.

1992 : Ouverture en France du procès du "sang contaminé"

1994 : Le Conseil de sécurité de l'ONU autorise la France à intervenir militairement au Rwanda pour des tâches humanitaires et de sauvetage de la population (opération Turquoise).

1995 : Pour asseoir son autorité au sein de son parti, Le Premier ministre britannique John Major démissionne de la présidence du parti conservateur afin de provoquer une nouvelle élection dans laquelle il sera candidat.

1998 : La cour d'assises des Bouches-du-Rhône condamne Robert Lagier à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre en 1995 du jeune Français d'origine comorienne Ibrahim Ali. Les deux autres colleurs d'affiche du Front national sont également condamnés à 10 ans de prison ferme pour Mario d'Ambrosio, et deux ans de prison dont un ferme pour Pierre Giglio.

1998 : Décès de Maureen O'Sullivan, 87 ans, actrice américaine qui avait incarné plusieurs fois à l'écran la "Jane" des premiers "Tarzan" Mariée en 1936, elle avait eu sept enfants, dont l'actrice Mia Farrow

1999 : La Caisse primaire d'assurance maladie de Saint-Nazaire annonce qu'elle a lancé une action en justice contre quatre principaux fabricants de tabac, dont la SEITA, auxquels elle réclame plus de 51 millions de dommages et intérêts.

bonjour et bonne journée...

Publié à 08:43 par acoeuretacris
bonjour et bonne journée...
Bonjour à tous...
j'espère que vous avez passé un bon week-end
et que la semaine commence sous le soleil....
je vous souhaite une excellente journée

bisous...

à bientot....

Publié à 16:14 par acoeuretacris

Bon après midi....

Publié à 16:06 par acoeuretacris
Bon après midi....
Jusqu'à lundi....
bisous...

bon week end à tous....

Publié à 16:04 par acoeuretacris
bon week end à tous....
petit clic sur l'image pour l'agrandir

je vous souhaite de passer un excellent week end...
Bonne fete à tous les papas...