Egypte - Le papyrus support d'écriture -

Publié à 15:43 par acoeuretacris Tags : egypte
Egypte - Le papyrus support d'écriture -
Pendant près de 4000 ans, durant toute l'antiquité tant égyptienne que gréco-latine, le papyrus comme support de l'écriture a constitué un matériau exceptionnel confectionné à partir des tiges de Cyperus papyrus L. (Chlorocyperaceae) soigneusement sélectionnées. Ces tiges présentent sous l'épiderme un parenchyme palissadique épais, puis au centre de l'organe, une abondante moelle formée surtout d'un parenchyme de type aérenchyme. Le caractère spongieux de ce dernier est dû à la présence de larges lacunes disposées en canaux parallèles.

Les propriétés du support d'écriture dépendent essentiellement des parois cellulaires qui le constituent.
La récolte des tiges de papyrus se fait pendant les mois d'été, lorsque les tiges sont arrivées à maturité. Elle est représentée sur les parois de la tombe de Puyemrê à Thèbes.

Fresque de la tombe de Puyemrê à Thèbes .

La récolte se fait en bateau : un homme arrache les tiges, un autre lie les tiges en bottes tandis que le troisième conduit l'embarcation. Sur la rive, un personnage transporte les bottes tandis qu'un autre écorce les tiges fraîchement cueillies.
Rappelons un point de nomenclature : le même terme papyrus désigne à la fois la plante (dans ce cas la matière première) et le support d'écriture (le produit transformé). Il y a donc souvent une ambiguïté dans les textes. Le mot "charta" utilisé par les anciens auteurs est plutôt réservé au rouleau dans son ensemble, c'est-à-dire à la suite des surfaces collées bout à bout en bandes de plusieurs mètres constituant le "livre" égyptien, grec ou romain.

Le papyrus n'est ni un papier, ni un tissu.


Le papier fait intervenir une dissociation de fibres végétales. Dispersées à l'état individuel dans l'eau, elles constituent dans un premier temps une suspension très diluée, la pâte à papier, qui est ensuite décantée, pressée et séchée de façon à ce que les éléments en suspension se rassemblent en un mince feutrage.
Un tissu (textile) résulte, lui, de l'entrecroisement plus ou moins régulier des éléments unitaires.

La manufacture de papyrus en support d'écriture ne comporte ni dispersion cellulaire, ni trame. Il s'agit d'une apposition de lamelles découpées dans la tige écorcée, disposées bord à bord ou avec un léger chevauchement et superposées de façon croisée. La manipulation garde associées les cellules de l'aérenchyme et les faisceaux conducteurs. L'ensemble est pressé, longuement martelé, séché et poli de façon à réaliser un support aussi mince et uniforme que possible pour recevoir l'écriture

Zone de collage de deux "pages" dans un papyrus antique.
(Cliché Eve Menéi)

Coupe transversale en microscopie optique.
Papyrus antique.


On observe une forte densité de faisceaux conducteurs. Il s'agit sans doute de lamelles découpées dans la partie supérieure de la tige ou au niveau de l'écorce.
La feuille sèche de papyrus pouvait être polie au point qu'elle prenait un aspect lisse et satiné, ce qui donnait un papyrus de qualité supérieure.

La couleur des feuilles était aussi un critère de qualité, les plus blancs étant ceux de meilleure qualité. La couleur est liée à l'épaisseur du papyrus : plus la feuille est fine, plus elle sèche rapidement et plus elle est blanche. Ce phénomène a été observé tant pour les papyrus fabriqués actuellement que pour les papyrus anciens. Les enzymes de la plante entrent en jeu en catalysant l'oxydation des phénols en quinones colorées. La plante entière elle-même brunit au contact de l'air. Un fort martelage accélère l'oxydation et le brunissement. Cependant, pour les papyrus antiques, les conditions de conservation jouent un rôle important dans leur aspect actuel, en particulier, une exposition à la lumière peut être très néfaste.

La feuille de papyrus pouvait être utilisée telle que pour des lettres ou textes courts. La taille courante d'une feuille était de 16 à 30 cm de hauteur et de 20 à 30 cm de long, en quelque sorte l'ancêtre du format A4 !

papyrus moderne

Pour fabriquer un rouleau, plusieurs feuillets étaient collés (probablement à l'aide d'une colle de farine) avec un léger chevauchement (1 à 2 cm) . Couramment, une vingtaine de feuillets étaient accolés, parfois plus.

Le scribe écrivait de droite à gauche, en conséquence le rouleau était enroulé de gauche à droite, prêt pour être lu. Une marge de sécurité était laissée sur le bord droit ainsi que des marges supérieures et inférieures, afin de prévoir une altération possible des bords.

Le rouleau de payrus est resté l'unique forme du "livre" pendant toute l'antiquité classique. Au deuxième siècle après J-C. est apparu le codex, ancêtre du livre actuel.

Rouleau de papyrus antique.

Restauration d'un livre des morts.


Atelier de restauration du Musée du Louvre, Département des Antiquités Egyptiennes (Cliché Eve Menei).

Egypte - Vetements et bijoux -

Publié à 15:30 par acoeuretacris Tags : egypte
Egypte - Vetements et bijoux -

Bijoux en or incrusté de pierres semi-précieuses:



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Vêtements

Les femmes

Si les Égyptiennes rivalisaient par la variété de leur maquillage, ainsi que de leurs bijoux; il eu très de changements avait la XVIIIème dynastie.

Ancien Empire

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Les robes sont en lin, moulantes, longues, avec des bretelles partant de dessous la poitrine, laissant les seins nus. Il arrive parfois que les robes abordent des couleurs très vivent comme le vert, le bleu (couleur du deuil) ou le rouge (couleur des robe de prêtresses d'Hathor).


Moyen Empire

Les robes sont appelé "robe fourreau", Se sont des tuniques en résilles à bretelles couvrant les seins, moulantes, à couleurs vives

Nouvel Empire

c'est au début du Nouvel Empire (XVIIIème dynastie)que la créativité et l'audace envahit la mode. C'est aussi à ce moment que l'Égypte entretient de nombreuses relations avec d'autres pays, on peut croire à une influence venue des partenaires commerciaux. Les vêtements deviennent plus amples, noués sous la poitrine, retombant sur les pieds en s'évasant. Le lin est de plus en plus fin et de plus en plus travaillé, grâce aux drapés et aux plis, les toilettes paraissent plus élaborées.

La superposition des tissus est aussi une nouveauté du Nouvel Empire, la femme joue avec la transparence du tissus et les différentes couleurs pour séduire. Elle peut aussi porter un châle sur l'épaule retombant sur le bras, de façon à laisser l'autre épaule et l'autre bras nus, ornés de bracelets

Les hommes

comme chez les femmes, la mode masculine à peut évolué avant le Nouvel Empire.

Ancien Empire

Les hommes ne portaient qu'un simple pagne en lin formé que d'une seul pièce de tissus. Il était maintenu par une ceinture en lin ou en cuir. Mais la plus part des personnes de classe sociale très faibles restaient nus.

Moyen Empire

Le pagne c'est généralisé. Les vêtements de l'élite deviennent un peu plus complexes; mais on ne peu pas parler de réels changements. Certains nomarques pour montrer leur pouvoir, n'hésitent pas à porter une cape plissé sur leurs épaules, par-dessus une longue jupe.

Nouvel empire

Comme pour les femmes, c'est à partir de ce moment que la mode évolue: les pagnes sont plus originaux, avec des drapé et des plis. La tunique fait son apparition chez les nomarques (elle était réservé au vizir jusqu'au Moyen Empire).

Bijoux

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Les anciennes égyptiens aimaient beaucoup les bijoux, et cela dès la préhistoire. Avec le temps, les bijoux devinrent de plus en plus précieux, et on ne les portaient pas seulement pour l'esthétique, mais aussi pour afficher son rang social.

Il existait plusieurs types de bijoux:

Les amulettes au pouvoir protecteur. Cela allait du simple coquillage au amulettes divines. Elles représentaient très souvent le dieu Bès, qui éloignait les mauvais esprits. Voici une liste des représentations les plus courantes: Bès, Isis, Horus, Bastet, Hathor, Phat, Ré. Ainsi que toutes sortes d'animaux comme le scarabée, le crocodile, le faucon; ou des symboles: Ankh, djed, tit, ib; néfer, sma.

 

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Les pectoraux sont des colliers très lourd, allant jusqu'à 12 rands. Ils se portaient sur la poitrine, et étaient composés de perles, d'or, d'argent et de pierres précieuses ou semi-précieuses. D'autres pouvaient représenter des scène religieuses (au rôle protecteur) ou symbolique, comme la mise à mort de soldats ennemis par Pharaon.

 

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Toujours dans le domaine royal, les couronnes et diadèmes. Nous connaissons les couronnes royales grâce au statues et au dessins, mais nous en avons retrouvé ayant appartenues au prince et au princesses. Ils portent presque tous l'Uréus royal et/ou le vautour Nekbet; les deux attributs royaux.

 

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Beaucoup de bracelets ont été retrouvés, ils étaient répandus à toutes les époques et dans toutes les classes sociales. Les plus modestes étaient composés de perles de pierres montées sur un fil d'or, les bracelets un peu plus luxueux étaient en pierres alternés de grain d'or. Quand au plus précieux, ils étaient en or, en argent, en ivoire, ou encore en émail.

 

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Les bagues étaient à l'origine des anneaux, puis avec le temps, elle se sont "perfectionnées", montées de pierres précieuses ou semi-précieuses, ces joyaux servait, sert à l'esthétique, mais aussi à garantir une information porté par un messager, ou comme sceau pour les lettres.

 

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Les boucles d'oreilles apparurent qu'à partir du nouvel empire, le plus souvent portées par les femmes, puis par les hommes pour les grandes occasions; comme en témoigne les oreilles percées de Toutankhamon que l'on peut apercevoir sur son masque.

Egypte - La momification -

Publié à 14:46 par acoeuretacris Tags : egypte
Egypte - La momification -

L’Egypte est sans conteste la terre des momies. Loin des villes, les embaumeurs momifiaient tous les corps, du paysan au pharaon ainsi que de nombreux animaux.

Dans l’Egypte ancienne, la mort n’était pas considérée comme une fin. La momie revêtait une importance fondamentale pour qu’énergie et fluide puissent permettre au défunt de passer dans l’au-delà où il devait renaître.


L’histoire est truffée d’anecdotes assez stupéfiantes. Les ressuscités du vendredi saint en font partie.
Durant 300 ans, on a raconté que des morts sortaient une journée entière dans un cimetière égyptien.
La momie égyptienne a toujours fasciné les Européens. A tel point qu’à la fin du Moyen Age, la mode est de se « régaler » de mummie.


Les ressuscités du vendredi saint


« Tous les morts enterrés dans ce cimetière sortent toute la journée de leurs tombeaux, demeurent immobiles et privés de sentiments au regard de tous et, la solennité terminée, rentrent dans leurs sépulcres. Le phénomène se reproduit tous les ans et il n’y a pas d’adulte au Caire qui l’ignore. »


C’est ainsi qu’en 1483, un Européen, B. de Breydenbach, rapporte les fantastiques évènements qui se produisent chaque année au Caire.


La résurrection intervient le jour de la fête du saint à qui est dédiée la mosquée située à proximité.


Du 15e au 18e siècle, le miracle est régulièrement rapporté par les voyageurs occidentaux. Selon les époques, son emplacement change, les ressuscités sont musulmans, chrétiens ou des Egyptiens de l’Antiquité.
La date du miracle varie également. Au 15e siècle, il est fixé au vendredi saint.


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Vue du Caire. Gravure de 1810


Les voyageurs recueillent les faits ou en sont témoins : « Les cadavres surgissent brusquement de la terre, restent en surface sans bouger, pendant un instant, puis sont à nouveau engloutis par les sables. »


Pour assister à ce spectacle, le public vient en masse, toutes confessions mêlées. Juifs, chrétiens et musulmans prient et passent la nuit sur place au cours de laquelle de grandes réjouissances sont organisées.


Entre Dieu et diable


Au Caire, on rapporte que les morts qui quittent leur sépulture sont des sceptiques qui ne croyaient pas à la résurrection.
Pour les punir ou pour donner un avertissement aux vivants, Dieu les a condamnés à se livrer à ces apparitions terrifiantes.
Les voyageurs occidentaux y voient plutôt l’intervention du diable.


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Momie égyptienne.


Quelques mauvaises langues font part de leurs doutes et parlent même de supercherie. Nous laisserons à cet évènement sa part de mystère et de mysticisme.


Les mangeurs de cadavres


Si les Egyptiens vénèrent leurs morts, les Européens en font le commerce dans le même temps. A la fin du Moyen Age, un remède miracle appelé « mummie » est censé soigner toutes sortes de maux : douleurs gastriques, blessures.

Rapidement, il est prescrit à toute occasion.

A l’origine, cette substance est fabriquée à partir des corps desséchés d’antiques momies. Le remède parvient chez les apothicaires sous trois formes :

Morceaux de cadavre
Pâte noirâtre

Poudre obtenue en consumant les corps

Certains fabricants égyptiens considérant que la recherche de momies est trop fastidieuse, trouvent plus commode d’utiliser des cadavres plus récents et nettement plus frais.


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Corps desséché naturellement (Egypte ancienne) .


Ce remède a tant de succès que le roi de France lui-même, François Ier, ne se déplace jamais sans sa mummie.


Ce sinistre commerce reste florissant en Europe jusqu’à la fin du 17e siècle. A ce moment là, les fabricants sont lourdement imposés en Egypte et finissent par cesser cette activité.


La momification en Egypte


Il est évident que les anciens Egyptiens n’ont pas embaumé leurs parents et leurs pharaons pour guérir les problèmes gastriques des Occidentaux.
D’ailleurs, ce remède était bien pire que le mal et occasionnait douleurs et vomissements.


C’est Hérodote qui a rédigé la première description connue de la méthode de momification des anciens Egyptiens.
L’ensemble du processus demandait environ 70 jours.


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Masque funéraire


Dès 3000 avant notre ère, l’Egypte affirme sa croyance en une vie future. Elle pense que la préservation du corps humain dans son intégrité est indispensable pour accéder à cette nouvelle existence. C’est pourquoi, elle invente la momification.


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Momie de Ramsès II. Image Boston Public Library .


Pour les Egyptiens, la vie après la mort est bien plus importante que la vie terrestre. La personne comprend un corps auquel sont associés plusieurs principes spirituels qui, libérés après la mort, restent liés au cadavre.


L’ »akh » est un principe immortel, une force divine représentée par un ibis, que seuls possèdent le roi et les dieux.


Le « ba », symbolisé par un oiseau à tête humaine, est un principe spirituel plus indépendant du corps, qui reprend sa liberté après la mort.


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Vignette du Livre des morts. Le ka est représenté sous la forme d'un oiseau (Musées royaux du Cinquantenaire, Bruxelles).



Les prêtres embaumeurs utilisaient des crochets qu’ils passaient dans les narines du mort. Ils retiraient d’abord le cerveau qui était traité à part.


En effet, les Egyptiens pensaient alors que le coeur était l'organe principal "le centre de contrôle". Ils jugeaient par contre le cerveau inutile et le jetaient.


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Momie


Avec un couteau de silex, ils incisaient le corps du côté gauche et enlevaient les viscères. Les poumons, l'estomac, les intestins et le foi étaient conservés dans les vases canopes (urnes).


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Vases canopes qui contiennent les organes momifiés. Image mamamusings


Après l'éviscération, commençait l'étape de la dessication.


Le corps, vidé de ses viscères et du cerveau, était enduit d’aromates, recousu et plongé pendant 70 jours dans un bain de natron, ou sel de sodium, qui desséchait le cadavre. L'objectif était de faire perdre le plus d'eau possible au corps, pour le laisser totalement desséché et flétri.


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Le dieu Anubis prépare la momie de Sennedjem (Thèbes ouest).


Le corps était alors entouré de longues et fines bandelettes de toile trempées dans une résine odorante.
Des textes, des bijoux et des amulettes étaient disposés entre les linges. Les prêtres touchaient les oreilles, le nez et la bouche du mort avec des instruments magiques qui lui garantissaient l’usage de ses sens dans l’au-delà.


On plaçait souvent de faux yeux dans les orbites et une perruque sur la tête.


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Le masque placé sur la momie n'était pas censé être ressemblant. Il montrait plutôt ce à quoi le défunt voulait ressembler dans sa nouvelle vie


Pendant tout l’Ancien Empire, seuls les pharaons avaient droit à la momification. Les dignitaires y accédèrent ensuite ainsi que les paysans et les artisans.


Cette tradition qui a toujours fasciné les Occidentaux n’est certainement pas étrangère au mythe des ressuscités du Caire.

Egypte - La sagesse égyptienne -

Publié à 14:43 par acoeuretacris Tags : Egypte
Egypte - La sagesse égyptienne -

 

Les sagesses forment le début de la production littéraire en Égypte. Il s'agit d'instructions d'un maître à son élève, ou d'un père à son fils, lesquelles, depuis l'Ancien Empire jusqu'à la Basse Époque, ont constamment été gratifiés de noms de rois ou de haut fonctionnaires.

Si l'art égyptien est anonyme, la litérature, quand il s'agit de sagesse débute par le nom de l'auteur. L'écrivain se met en avant, et le lecteur sait tout de suite qui lui parle. Ces sagesses servent à la formation générale dans les écoles et, pour cette raison, nous sont souvent parvenues en plusieurs exemplaires, principalement dans des copies tardives d'écoliers sur papyrus et ostracas. Le but principal de ces textes est de fournir, pour chaque situation de la vie, la possibilité de se conformer aux coutumes et aux bons usages établis. Dans l'optique de la philosophie égyptienne de la vie, cela correspond à la connaissance de Maât. Par des conseils appropriés, les sagesses tentent de résoudre dans le respect de Maât les conflits qui perturbent les relations sociales. Dans l'Ancien Empire, monde stable, encore intact et marqué par la volonté divine, les instructions se limitent à des règles de courtoisie et de bienséance.

Après l'effondrement de l'Ancien Empire, elles glorifient le fonctionnaire dans son rôle de soutien de l'état et propagent l'idéal de fidélité au roi, cependant que deux enseignements rédigés par des souverains mettent aussi en évidence l'aspect humain des gouvernants.

Les sagesses du Nouvel Empire et de la Basse Époque mettent l'accent sur les relations de l'homme à dieu.

Elles mettent en garde contre la transgression des prescriptions culturelles et insistent sur la valeur de la piété personnelle, ainsi que sur le fait que la destinée individuelle dépend de la volonté divine. Les sagesses respectent des règles formelles rigoureuses. L'introduction donne le nom de l'auteur, parfois aussi les motifs de son instruction. Dans les textes tardifs, les maximes sont séparées les unes des autres par des titres. Imhotep et Djedefhor passent dans la tradition pour être les auteurs des plus anciennes sagesses. Seuls quelques fragments des instructions de Djedefhor nous sont connues, par un manuscrit scolaire plus récent.

* Enseignement de Djedefhor, IVè dynastie.

Ce prince insiste sur la nécessité d'un équipement funéraire et sur l'obligation qu'a le fils d'assurer le service des défunts.

* Enseignement de Ptahhotep, Vè dynastie.

Ptahhotep, maire et vizir sous le roi Isesi, se plaint au début de son enseignement des incommodités de son âge, et réclame du roi la permission de pouvoir éduquer un élève, comme « bâton » de ses vieux jours. Pendant trente-sept chapitres, dont la première ligne est chaque fois en rouge, il prodigue alors à cet élève ses instructions.

* L'enseignement d'Amménémès Ier, XIIè dynastie.

Sésostris Ier inspira la composition de cet apocryphe, testament politique, défendant l'oeuvre accomplie par Amménémès Ier, son père, et prônant sa poursuite à travers son successeur, lui-même.

* L'enseignement loyaliste, XIIe dynastie.

Ce plaidoyer pour la fidélité à la monarchie, inspiré par Sésostris Ier, se présente sous la forme d'une sagesse traditionnelle.

* L'enseignement de Khéti, XIIe dynastie.

Un homme nommé Khéti se rend à la cour afin de confier son fils à l'école des scribes. En chemin, il lui expose un enseignement, qui est devenu livre d'école. Son contenu était précisément destiné à l'écolier paresseux, et glorifiait l'activité des scribes. Cet enseignement est une satire noircissant à l'extrême la condition des professions autres que celle du scribe.

Egypte - Les Pharaons - Alexandre le Grand -

Publié à 14:38 par acoeuretacris Tags : Egypte
Egypte - Les Pharaons - Alexandre le Grand -

 

Alexandre le Grand ou Alexandre III de Macédoine (Alexandros III o Makedôn, Alexandros signifiant « protecteur de l'homme ») (21 juillet -356–13 juin -323).

Il portait le surnom de dikoros en raison d'une évidente hétérochromie.

Fils de Philippe II de Macédoine, élève d'Aristote et roi de Macédoine en -336. Il fut l'un des plus grands conquérants de l'Antiquité et fonda notamment Alexandrie en -331.

Le mythe d'Alexandre s'explique principalement par ses prétentions à la conquête universelle (du monde entier). Cette aspiration, à la fois impossible et presque réalisée avant qu'il ne soit foudroyé à l'âge de 33 ans, eut comme conséquence — durant un temps très court — une unité politique jamais retrouvée ensuite entre l'Occident et l'Orient.

L'héritage d'Alexandre, également marqué par les cultures grecque, occidentale, et orientale, fut partagé entre ses généraux : il s'agit des différents royaumes et dynasties de la période hellénistique.

Famille

Alexandre est le fils de Philippe II de Macédoine et d'Olympias, princesse d'Épire, sa troisième femme. Par sa mère, il est le neveu d'Alexandre le Molosse, roi d'Épire, territoire qui se situerait de nos jours entre la région grecque d'Épire et le Sud de l'actuelle Albanie.

La légende veut qu'Olympias n'ait pas été fécondée par Philippe, qui avait peur d'elle et de son habitude à dormir en compagnie de serpents, mais par Zeus. Alexandre se servit de ces contes populaires à des fins politiques, faisant référence au dieu plutôt qu'à Philippe quand il évoquait son père. Une autre légende, d'origine égyptienne celle-là, (Roman d'Alexandre) veut qu'Alexandre soit le fils du dernier pharaon égyptien de la XXXe dynastie, Nectanébo II.

Par son père Philippe II, Alexandre descendrait de Téménos d'Argos, lui-même descendant d'Héraclès, fils de Zeus — pour cette raison, la dynastie macédonienne s'appelle dynastie des Argéades ou des Téménides. Par sa mère, Olympias, Alexandre pensait descendre de Néoptolème, fils d'Achille et de Déidamie.

Enfance et éducation

Située dans le Nord de la Grèce actuelle, la Macédoine est l'une des régions pélasgiques antiques. La langue parlée est alors l'un des nombreux dialectes grecs, cependant, dès l'époque du roi Archélaos (fin du Ve siècle av. J.-C.), la langue officielle de la cour et de la chancellerie macédonienne devient l'attique. Philippe, qui a séjourné à Thèbes comme otage (entre -369 et -367), le parle pour sa part couramment.

Après avoir été éduqué par Léonidas et Lysimaque d'Acarnanie, Alexandre reçoit pour précepteur le philosophe Aristote de -343 à -340. Ce dernier est le fils de Nicomaque, médecin d'Amyntas, le grand-père d'Alexandre. Il rédige une édition annotée de l'Iliade pour son élève. Alexandre lit également Hérodote et Xénophon, auteurs qu'il sut exploiter lors de ses conquêtes.

Plusieurs compagnons d'enfance d'Alexandre se retrouveront à ses côtés lors de la conquête de l'Asie.

Le roi de Macédoine

Bien que considéré comme barbare par les Athéniens, le royaume de Macédoine a, sous le règne de Philippe, étendu son hégémonie sur la Grèce classique. Il vainc Athènes aux Thermopyles en -352, intervient dans un conflit entre Thèbes et Phocis, triomphe d'une coalition d'Athènes et de Thèbes à la bataille de Chéronée, en -338. Alexandre y fait ses preuves en commandant la cavalerie. Philippe est également l'initiateur de la ligue de Corinthe, rassemblant toutes les cités grecques, à l'exception de Sparte, sous son commandement. La ligue doit porter la guerre contre l'Empire perse. En -340, en l'absence de son père, Alexandre devint régent de Macédoine.

À la mort de son père, Alexandre reprend le flambeau et est reconnu hégémon (« commandant en chef ») de la ligue. Il n'est pas seulement roi des Macédoniens, mais aussi, comme son père, archonte à vie des Thessaliens et hégémon stratège autocrate de la ligue de Corinthe. De, fait la politique de la Ligue est entièrement dictée par les Macédoniens Philippe puis Alexandre.

Au final, Alexandre est assez peu présent comme souverain dans son royaume.

Le Conquérant

Durant l'hiver -338/-337, Philippe de Macédoine a constitué la ligue de Corinthe qui avait déclaré la guerre à la Perse. Alexandre est le continuateur de l'œuvre de son père.

En -334 Alexandre passe en Asie et, dès le mois de mai, remporte la bataille du Granique. Dans la foulée Sardes se rend ; Halicarnasse à son tour est assiégée et prise. Durant l'hiver, il se rend à Gordion où, selon la légende, il tranche le nœud gordien.

En -333 il vainc Darius III à la bataille d'Issoset s'empare de la famille du Grand Roi, ainsi que de ses attributs royaux.

En -332 il conquiert la Phénicie et assiège Tyr pendant sept mois. À l'automne il entre en Égypte et se rend à Memphis où il est peut-être intronisé comme pharaon.

En -331 il fonde Alexandrie d'Égypte, se rend à l'oasis de Siwa où se trouve un sanctuaire oraculaire de Zeus-Ammon ; il y est salué par le grand prêtre à la manière d'un pharaon, c'est-à-dire appelé fils d'Ammon. Cette salutation, conforme à l'étiquette égyptienne, sera très largement exploitée par la propagande du Conquérant. Cette anecdote est rapportée ainsi par Plutarque:
Quelques-uns affirment que le prophète, voulant le saluer en grec d'un terme d'affection, l'avait appelé « mon fils » , mais que, dans sa prononciation barbare, il achoppa sur la dernière lettre et dit, en substituant au nu un sigma: «fils de Zeus» ; ils ajoutent qu'Alexandre goûta fort ce lapsus et que le bruit se répandit qu'il avait été appelé « fils de Zeus » par le dieu.
Plutarque (46-120), Vies Parallèles

Il quitte ensuite l'Égypte pour n'y jamais revenir.

Après un nouveau passage à Tyr, il se dirige vers l'Assyrie et rencontre l'armée du Grand Roi Darius III, le 1er octobre à Gaugamèles. Le succès du combat lui ouvre la route de Babylone, qui se rend suite à des négociations. Il entre en vainqueur dans la capitale de l'Empire perse et y demeure près d'un mois. Tandis que Darius, en fuite, tente de réunir une nouvelle armée royale dans les hautes satrapies, Alexandre prend la direction de Suse, laquelle se rend à son tour.

La campagne se poursuit en direction de la Perse proprement dite. Après avoir été un temps arrêté par la résistance aux Portes persiques, il parvient dans la ville la plus symbolique du pouvoir perse, Persépolis. La ville est livrée au pillage, puis quelques temps après, pour un geste symbolique mûrement réfléchi, à la fois en direction des Perses et des Grecs de la Ligue, les palais de la terrasse sont livrés aux flammes.

En -330 la Médie et le pays des Parthes sont conquis. Courant juillet, Darius est assassiné.

En -329, Alexandre traverse le Caucase indien (Hindu-Kuch) et parvient en Bactriane. Puis passant le fleuve Amou-Daria poursuit en Sogdiane.

En -328, il épouse Roxane.

En -327, il poursuit son trajet vers la vallée de l'Indus, où régnent des rois anciennement tributaires des Achéménides. Après avoir soumis un certain nombre d'entre eux et battu le roi Poros dans un combat terrible sur l'Hydaspe (affluent de l'Indus), Alexandre pense franchir l'Hyphase (affluent le plus oriental de l'Indus) pour atteindre la vallée du Gange et l'Océan extérieur. Mais à l'automne -326, sur les rives de ce fleuve, les troupes se révoltent et le roi ne parvient pas à les convaincre d'aller plus loin. Le Conquérant est obligé de se plier aux volontés de la troupe et donne l'ordre du retour. Il fait ériger douze autels marquant le point extrême de sa progression à l'Est.

En -324 il est de retour à Suse, et à Babylone au printemps -323. C'est là qu'il meurt subitement des conséquences d'un mal qui pourrait avoir été une forme de paludisme, probablement aggravé par l'épuisement.

Le pharaon

Quand Alexandre entre en Égypte en -332, il semble être accueilli en libérateur. Il est même possible que ce soit les Égyptiens eux-mêmes qui aient demandé son aide, pour les affranchir de la domination perse qui s'exerce sur le pays depuis deux siècles. Toujours est-il qu'il ne rencontre que peu de résistance, et qu'il étend rapidement son royaume jusqu'à la première cataracte du Nil.

Alexandre se fait proclamer pharaon à Memphis la même année. Il sacrifie au taureau Apis — gage de respect des traditions égyptiennes — et honore les autres dieux. Il se dirige ensuite vers la côte meditérannéenne où il choisira l'emplacement de la future Alexandrie qui ne sera achevée que sous Ptolémée Ier ou II. La légende veut qu'Alexandre ait choisi lui-même les plans de la nouvelle cité. Il se rend ensuite dans l'oasis de Siwa où il rencontre l'oracle d'Amon-Zeus qui le confirme comme descendant direct du dieu Amon. De retour à Memphis, il se fait officiellement couronner dans le temple de Ptah et réorganise le pays avant de repartir à la conquête du Moyen-Orient.

Son cheval

Alexandre le Grand sur son cheval Bucéphale
Bronze Museo Nazionale di Villa Guilia, Rome, Italie.

Bucéphale était le cheval favori d'Alexandre. Selon la tradition, avant lui, personne n'avait pu le dresser. Ayant remarqué que l'animal était ombrageux — c'est-à-dire avait peur de son ombre —, Alexandre parvint à le maîtriser en le plaçant face au soleil. Bucéphale mourut lors de la bataille de l'Hydaspe (-326). En son honneur, Alexandre fonda sur son tombeau la ville de Bucéphalie (ou Boukêphalia).

L'héritage

Selon Plutarque, lorsqu'Alexandre, mourant, reçoit la question de Perdiccas : « À qui entends-tu léguer l'Empire ? », il lui fait cette réponse : « Au plus digne ». La scène — réelle ou non — laisse en tous cas augurer des déchirements qui vont opposer ses généraux après que son corps a été rapporté à Alexandrie. Dans un premier temps Philippe III Arrhidée et Alexandre IV lui succèdent avec pour régent Antipater. Cependant l'appétit de pouvoir des généraux sera plus forte que la fidélité dynastique.

Alexandre a eu deux fils avec Roxane. Il est dit du premier qu'il est mort en bas âge. Cependant, certaines traditions helléniques pontiques font oralement référence à la mise en scène de la mort de ce dernier, qui aurait engendré une descendance. Le second, posthume, qui se prénomait aussi Alexandre, Aegos, a été assassiné en -310.

Les Diadoques

Les Diadoques sont les généraux d'Alexandre qui se partagèrent sa succession : Antigone le Borgne (ancêtre des Antigonides), Ptolémée Lagos ou Sôter (ancêtre des Lagides) et Séleucos (ancêtre des Séleucides). Les différentes composantes de l'empire d'Alexandre — pour leur partie occidentale — ne seront plus réunies sous la même puissance pendant deux siècles, jusqu'à l'Empire romain.

Les Lagides

Ptolémée Lagos, général d'Alexandre et son frère naturel selon Pausanias, s'approprie à la mort d'Alexandre l'Égypte dont il est alors satrape en 305 avant notre ère, et ouvre la période dire lagide, c'est-à-dire la Dynastie des Ptolémées, sous le nom de Ptolémée Ier. Cette dynastie pharaonique, la dernière, s'éteindra en l'an 30 avant notre ère avec la mort de Ptolémée XV Césarion (fils de Cléopâtre et de Jules César) et l'avènement de la domination romaine. Durant cette période, 16 Pharaons (dont deux femmes) se succéderont sur le trône d'Égypte et auront pour principal objectif de faire ressurgir la grandeur passée du pays.

Les Séleucides

Les Séleucides, à qui échut la Babylonie, furent — avec la dynastie des Ptolémées en Égypte — la plus puissante des dynasties héréditaires qui se partagèrent l'empire d'Alexandre.

Les royaumes indo-grecs

Lors de la conquête de l'Inde, Alexandre institua des satrapies : satrapie de l'Indus supérieur (Gandhâra) gouvernée par Nikanor, l'Indus Moyen comprenant le royaume de Taxila et l'ouest du Penjab, dirigée par Philippos, et l'Indus inférieur couvrant le Sind et la côte dont le pouvoir est partagé entre son beau-père Oxyartès et Péithon. Des royaumes et principautés indépendants s'intercalent, dont le royaume de Pôrôs.

Au milieu du IIIe siècle av. J.-C. les satrapies orientales se trouvent coupées de l'Empire séleucide par l'avancée des Parthes. Vers -240 Diodote, satrape de Bactriane prend le titre de roi. Vers -230, Euthydème s'empare du trône et son fils Démétrius lui succède. Euthydème initie un accroissement vers le sud mais c'est son fils, profitant de l'effondrement de l'Empire maurya, qui accroît le plus le royaume en ajoutant l'Arachosie, la Gédrosie et la Carmanie.

Se constitue alors un royaume indépendant dans le Gandhâra avec Agathocle et Pantaléon (vers -190/-180) puis Appolodote (vers -180/-160).

En Bactriane, un dénommé Eucratide (-170/-145) s'empara du pouvoir et parvint à créer une « Grande Bactriane » incluant la Sogdiane, la Margiane et l'Arie. Puis il conquit l'Arachosie, le Gandhâra et une partie du Penjab. Il fut assasiné par son fils et son empire s'effondra.

Ménandre — ou Milinda pour les Indiens — (vers -155/-130), souverain dans le Penjab, représenta alors une nouvelle puissance. Mais son royaume lui survécut peu.

Ensuite les connaissances sont fragmentaires : Antialcidas, souverain de Taxila vers -100, Archébios son successeur vers -90/-80 soumis par les Saces. Vers -55 les souverains grecs du Penjab oriental Apollodote II et Hippostrate reprennent Taxila. Le dernier souverain grec connu est Straton II, roi de Sâgala, vaincu par les Scythes.

Villes fondées par Alexandre

Selon Plutarque et Appien, Alexandre aurait fondé 70 villes, seules 13 d'entre elles étant aujourd'hui identifiées.
Alexandrie d'Égypte : l'actuelle Alexandrie, la plus connue de ses fondations.
Alexandrie d'Arachosie : l'actuelle Kandahar
Alexandrie d'Asie :
Alexandrie de Margiane : sans doute à l'emplacement de l'actuelle Mary au Turkménistan.
Alexandrie Eschate : Léninabad.
Alexandrie Prophthasia : Farah.
Alexandrie Areion : Hérat.
Alexandrie Sogdiane :
Alexandrie Susiane : Harax.
Alexandrie de Carmanie :
Alexandrie du Caucase :
Alexandrette : Iskenderun dans la province du Hatay en Turquie.
Bucéphalie

Anecdotes

L'incendie du temple d'Artémis à Éphèse

Le jour même de la naissance d'Alexandre le Grand, le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des sept merveilles du monde antique, était victime d'un incendie criminel. En effet, le 21 juillet -356, Érostrate mit le feu à un monument vénéré par toute la Grèce pour sa beauté : il voulait ainsi s'assurer que son nom resterait dans l'histoire. Pour ce méfait, il fut torturé puis mis à mort et les autorités interdirent que soit prononcé son nom. Mais les consignes n'ont pas été respectées par tous, et le nom d'Érostrate nous est parvenu. Ses vœux ont donc finalement été exaucés.


L'ambassade de Gaule à Alexandre le Grand

Suivant Strabon et Arrien, des émissaires celtes — les ancêtres des Scordisques du milieu du IIIe siècle — rencontrèrent Alexandre sur le Danube, où il combattait d'autres peuples en -335. L'anecdote suivante est rapportée à cette occasion :
« Quand Alexandre eut vaincu les Gètes et rasé leur ville, sur le Danube, il lui vint des ambassades de tous côtés et entre autres des Gaulois, qui sont (dit-il) de grands hommes. Alexandre leur demanda alors ce qu'il craignaient le plus au monde, en s'attendant à ce que ces gens disent qu'ils ne craignaient rien plus que lui : mais il fut détrompé car il avait affaire à des gens qui ne s'estimaient pas moins que lui ; ils lui dirent que la chose de ce monde qu'ils craignaient le plus était que le ciel ne tombât sur eux, ce qui signifiait qu'ils ne craignaient rien. »

La construction du mythe

Onésicrite et Callisthène compagnons d'Alexandre sont à l'origine de la légende dans leurs récits des campagnes d'Asie. Au IVe siècle avant J.-C., l'historien grec Clitarque d'Alexandrie écrit une Histoire d'Alexandre déjà remplie de fables. Ce fut le premier ouvrages a construire le mythe.

En Égypte, sous le règne des Ptolémées, se crée la plus grande part du mythe. Pour légitimer leur dynastie, ils inventent un Alexandre égyptien de caractère divin par une assimilation à des dieux ou à des héros comme Héraclès. L'admiration pour le conquérant gagne progressivement Rome. Pendant la deuxième guerre punique, Plaute y voit le modèle parfait du héros. Mais à Alexandrie, on entend rester maître de la légende. Une Histoire d'Alexandre le Grand, écrite par un pseudo Callisthène vers 222, raconte qu'Alexandre n'est pas le fils de Philippe de Macédoine mais le fils d'Olympias et du dernier pharaon d'Égypte qui va se réfugier à Pella, capitale de la Macédoine, pour fuir l'armée Perse. Le héros du pseudo Callisthène parcourt tout l'univers connu et mythique, agrémentant ses déplacements d'aventures merveilleuses. Ces voyages et ces récits sont repris et enjolivés dans des versions postérieures de ce premier « roman » d'Alexandre. Une des dernière est écrite en France au XIIe siècle.

Les récupérations

Les juifs:

Le pseudo-Callisthène leur a déjà ouvert la voie, narrant une rencontre entre Alexandre et le grand prêtre de Jérusalem. Le Talmud reprenant cette tradition, fait d'Alexandre un héros sémitique, défenseur et propagateur de la religion du Dieu unique.

Les chrétiens d'orient:

Une version syriaque du pseudo Callisthène (vers 514) insiste sur le voyage au pays des ombres et la construction de la muraille destinée à contenir les assauts de Gog et Magog.

Les musulmans:

La Sourate de la caverne (Sourate XVIII) mentionne Dhû'l-Qarnâ' «le Bicornu».
Dans cette Sourate, le Coran s'inspire de l'histoire légendaire d'Alexandre.

Alexandre dans le Coran

Le Coran fait d'Alexandre un de ses héros, de ses prophètes, sous le nom de Dhû'l-Qarnâ'
« Ils t'interrogent au sujet de Dhû'l-Qarnâ'. Dis: «Je vais vous raconter une histoire qui le concerne.» Nous avions affermi sa puissance sur la terre et nous l'avions comblé de toutes sortes de biens. »
Le Coran (XVIII, 83)

Tabarî a tenté une explication sur l'origine de la relation aux cornes. Cette thèse n'est cependant appuyée par aucune preuve concrête :
« Alexandre est appelé Dhû'l-Qarnâ' pour cette raison qu'il alla d'un bout à l'autre du monde. Le mot qarn veut dire une corne, et on appelle les extrémités du monde cornes. Lui, étant allé aux deux extrémités du monde, tant à l'orient qu'à l'occident, on l'appelle Dhû'l-Qarnâ'.[...] »
Tabarî, La Chronique (De Salomon à la chute des sassanides), Actes Sud / Sindbad

On considère généralement que le nom de Dhû'l-Qarnâ' donné à Alexandre le Grand a une explication plus simple. En effet, on peut voir Alexandre, portant les cornes du dieu Ammon, sur le tétra-drachme frappé à son effigie. Cette pièce a circulé dans tout l'orient et a servi de modèle aux monnaies arabes ( [dirham], vient du grec drachme, drakhmê).

Egypte - Les pharaons - Cleopatre VII -

Publié à 14:23 par acoeuretacris Tags : Egypte
Egypte - Les pharaons - Cleopatre VII -

 

Reine d’Égypte, elle usa de son habileté politique et de son charme pour tenter de sauver son pays Cléopâtre VII est une reine d'Égypte de la famille des Lagides qui gouverne son pays entre 51 av. J-C. et 30 av. J-C., successivement avec ses frères et époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV puis avec le général romain Marc-Antoine. Elle est considérée comme le dernier pharaon de l'Égypte antique avant la conquête romaine. Cléopâtre est un personnage dont la légende s'est emparée, de son vivant même, et dont le tragique de la mort n'a fait que renforcer la tendance au romanesque qui entoure le personnage et qui parfois gêne l'historien dans une approche objective de cette reine d'Égypte, sans doute la femme la plus célèbre de l'Antiquité. Nous disposons de peu de sources et les principales, Plutarque, Suétone et Appien, n'évoquent Cléopâtre que pour autant qu'elle prenne place dans l'histoire romaine. C'est ainsi que nous ne savons pratiquement rien de ce qu'elle fait à Rome aux lendemains de l'assassinat de César, ni à Alexandrie durant l'absence de Marc Antoine entre 40 et 37 av. J.-C.



De plus l'historiographie antique lui est globalement défavorable car inspirée par le vainqueur de Cléopâtre, l'empereur Auguste et son entourage dont l'intérêt est de noircir la reine afin d'en faire l'adversaire malfaisant de Rome et le mauvais génie de Marc Antoine. Ainsi ce jugement de l'historien du Ier siècle de notre ère, Flavius Josèphe : « Elle fit d'Antoine l'ennemi de sa patrie par la corruption de ses charmes amoureux ». Cela explique la prudence des historiens actuels et l'enthousiasme des cinéastes ou romanciers pour un tel personnage.


Cléopâtre est née sans doute en 69 av. J-C probablement à Alexandrie. Elle est l'une des trois filles (connues) de Ptolémée XII Aulète, roi d'Égypte et vraisemblablement d'une concubine, puisque Strabon affirme que Ptolémée XII n'eut qu'une seule fille légitime, Bérénice IV, qui régna de 58 av. J.-C. à 55 av. J.-C



Cette bâtardise n'est pas un handicap, Ptolémée XII lui-même est un fils illégitime de Ptolémée IX, mais elle entretient le mystère sur les origines maternelles de Cléopâtre, avec l'hypothèse d'une ascendance égyptienne. C'est l'un des facteurs, outre le fait qu'elle parle égyptien, qu'avancent certains historiens pour expliquer le curieux titre de la reine, philopatris (« qui aime sa patrie »), lequel surprend dans une dynastie qui privilégie plutôt les liens dynastiques (« qui aime son père... sa mère... sa sœur... », etc.) que l'attachement aux pays et aux peuples qu'ils gouvernent. Mais peut-être ne faut-il y voir qu'une attention plus marquée, rare chez ses prédécesseurs s'y l'on excepte Ptolémée VII, à l'Égypte indigène.



Cleopatra VII

Il est difficile de cerner la véritable personnalité de Cléopâtre, qu'un certain romantisme a contribué à déformer, mais elle avait à l'évidence beaucoup de courage et fut suffisamment puissante pour inquiéter les Romains. Aucune source sûre ne vient nous éclairer sur son aspect physique qui échappe à un classement esthétique banal. Certaines pièces de monnaies donnent l'image d'une femme aux traits lourds et au nez assez proéminent. En revanche, on sait qu'elle avait une présence forte et du charme, qu'elle dégageait une puissante séduction et que tout cela était complété par une voix ensorcelante ainsi qu'un esprit brillant et cultivé.

 

En effet alors que l'éducation des filles, même de familles royales, est négligée dans le monde grec ou hellénistique, Cléopâtre bénéficie apparemment de l'enseignement de pédagogues cultivés qui, sur un esprit intelligent, donne d'excellents résultats. C'est ainsi que Cléopâtre est une véritable reine polyglotte et parle, outre le grec, l'araméen, l'éthiopien, le mède, l'arabe, sans doute aussi l'hébreu et la langue des Troglodytes, un peuple vivant aux abords de la mer Rouge. De tels dons ne durent pas la laisser non plus longtemps démunie face au latin encore que des Romains aussi cultivés que César parlaient un grec parfait.



Nous ignorons tout de son enfance et de ses années d'adolescence. Tout au plus pouvons nous imaginer qu'elle dut observer les évènements du règne chaotique de son père avec une grande acuité. La puissance de Rome, qui intervient militairement pour rétablir Ptolémée XII en 55 av. J.-C. renversée par sa fille aînée Bérénice IV trois ans plus tôt, est certainement un élément compris et assimilé par la jeune Cléopâtre. Les tribulations du règne précédent apprennent aussi à la future reine à utiliser tous les moyens pour se débarrasser de ses adversaires ou de ceux qui gênent ses projets comme son jeune frère Ptolémée XIV en 44 av. J.-C. Elle imite en cela l'exemple paternel, Ptolémée XII n'ayant pas hésité à faire exécuter sa fille Bérénice IV en reprenant le pouvoir en 55 av. J.-C.



Le testament du roi Ptolémée XII, mort en 51 av. J.-C., désigne comme ses successeurs Cléopâtre et un frère cadet de celle-ci, Ptolémée XIII, d'une quinzaine d'années environ, à qui elle est nominalement mariée car selon la coutume ptolémaïque, elle ne peut régner seule. Rien ne prouve que Cléopâtre ait voulu exercer la totalité du pouvoir à l'époque, en tout cas les titulatures de cette période lui accordent toujours la seconde place.



A l'automne 49 av. J.-C. les relations se dégradent entre les deux souverains. Les causes de cette rupture sont ignorées. Toujours est-il qu'à partir de cette date le nom de la reine figure dans les textes officiels avant celui de Ptolémée XIII. En fait c'est une véritable guerre qui éclate entre les deux monarques puisqu'à l'été 48 av. J.-C. ils se font face à Péluse. Il semble que Cléopâtre se trouve en difficulté car elle doit fuir en Syrie puis à Ascalon où elle trouve de l'aide.



C'est alors qu'intervient la puissance romaine. En effet Pompée, vaincu par Jules César à Pharsale au début du mois de Juin 48 av. J.-C., tente de trouver refuge en Egypte. Le jeune roi Ptolémée XIII et ses conseillers jugent sa cause perdue et pensent s'attirer les bonnes grâces du vainqueur en le faisant assassiner, dès qu'il pose pied sur le sol égyptien le 28 juillet 48 av. J.-C., sous les yeux de son entourage. César, qui débarque deux jours plus tard, est semble t-il furieux de ce lâche forfait et n'éprouve pour le pharaon que mépris.



Cependant il reste en Egypte pour des raisons privées peu glorieuses, bien qu'il évoque les vents contraires pour différer son retour. En effet il tente d'obtenir le remboursement de dettes que Ptolémée XII avait contractées auprès d'un banquier romain et qu'il a reprise à son compte. Il juge pour cela indispensable de réconcilier le couple royal et tente à s'y employer à la fin de l'année 48 av. J.-C.. Les deux souverains sont convoqués au palais royal d'Alexandrie. Ptolémée XIII s'y rend après diverses tergiversations ainsi que Cléopâtre. C'est à ce moment que se déroule, s'il est authentique, l'épisode du tapis dans lequel la reine se serait fait enroulée afin de parvenir auprès de César. Celui-ci tente d'imposer le statu quo ante c’est-à-dire le retour au testament de Ptolémée XII ce qu'accepte semble t-il Cléopâtre mais pas son frère guère impressionné par les faibles effectifs de César (environ 7000 hommes). Celui-ci se retrouve même prisonnier dans Alexandrie à la fin de 48 av. J.-C. sans renforts. Seule la noyade accidentelle de Ptolémée XIII dans le Nil le 15 janvier 47 av. J.-C. met fin au conflit.



Cléopâtre épouse alors un autre de ses frères cadets, Ptolémée XIV sur l'injonction de César. Cependant elle est la seule à détenir réellement le pouvoir et le protocole enregistre cette prépondérance en plaçant le nom de la reine en tête des actes officiels. Sa liaison avec César n'est un mystère pour personne. Ce dernier cependant doit bientôt quitter Alexandrie pour combattre le roi du Pont, Pharnace, puis les derniers partisans de Pompée en Afrique. De retour à Rome il convoque les souverains lagides en 46 av. J.-C. Les raisons de cette convocation sont imprécises. César, lui-même marié, souhaite-t-il retrouver sa maîtresse qu'il loge dans sa propriété de la rive droite du Tibre ? Veut-il impressionner par l'éclat des quatre triomphes qu'il célèbre durant l'été 46 av. J.-C. ? A-t-il comme objectif de montrer ce qu'il en coûte de se révolter contre Rome en faisant figurer dans son triomphe la sœur de Cléopâtre et de Ptolémée XIV, Arsinoé, qui s'était fait reconnaître reine par les troupes de Ptolémée XIII ? Difficile de trancher pour une hypothèse plutôt qu'une autre. On connaît peu de chose sur ce séjour de deux ans à Rome et le seul geste officiel de César en sa faveur est de faire placer une statue dorée de la reine dans le sanctuaire de Vénus Genetrix ancêtre mythique de la gens Iulia dont il est issu.



Au moment où elle se prépare à rentrer sur Alexandrie, au début de l'année 44 av. J.-C. César est assassiné. Elle quitte alors Rome à la mi-avril fait escale en Grèce, où elle accouche d'un garçon nommé César (en général le nom de Césarion est utilisé pour le distinguer de son glorieux géniteur), puis fait voile vers Alexandrie où elle arrive en juillet 44 av. J.C. Elle profite de la situation confuse qui suit la mort de César pour rétablir l'autorité de l'Egypte sur Chypre, qui avait été cédé à Rome par Ptolémée XII en 59 av. J.-C.



A peine de retour dans son pays elle fait assassiner Ptolémée XIV, à la fois monarque inutile et rival potentiel. La naissance de son fils lui assure un successeur éventuel et elle prend donc seule le titre de reine. Cléopâtre, enfin seule souveraine d'Égypte, même si c'est au nom de son fils, est confrontée à des années difficiles. En 43 av. J.-C. une famine s'abat sur son pays, puis la crue du Nil fait défaut deux années consécutives (41 av. J.-C./42 av. J.-C.). Il semble que la reine se soit préoccupée essentiellement de l'approvisionnement de sa capitale, qui est le vrai centre de son pouvoir et prompt à se rebeller. De plus il lui faut compter avec les quatre légions romaines installées par son défunt amant qui se livrent à des exactions jusqu'à leur départ en 43 av. J.-C..



La guerre que se livrent les assassins de César, Cassius et Brutus et ses héritiers, Octave et Marc Antoine, oblige la reine à des contorsions diplomatiques. En effet Brutus tient la Grèce ainsi que l'Asie Mineure tandis que Cassius s'installe en Syrie. Le gouverneur de Cléopâtre à Chypre, Sérapion, aide donc Cassius avec sans aucun doute l'assentiment de la reine quels que soit les sentiments que lui inspire l'un des assassins de César. Sérapion sera officiellement désavoué plus tard. Dans le même temps Cléopâtre envoie une flotte aux partisans de César, qui reconnaissent Césarion pour roi. Cette flotte est victime d'une tempête au large de la Libye mais le geste place la reine dans le camp des vainqueurs quand en 42 av. J.-C. les républicains sont écrasés à Philippes.



Nous ignorons depuis quand Cléopâtre, âgée de 29 ans en 41 av. J.-C. et le général romain, qui a une quarantaine d'années, se connaissent. Nous savons que Marc Antoine était l'un des officiers qui avaient participé au rétablissement de Ptolémée XII en 55 av. J.-C. mais il est peu probable qu'ils se soient fréquentés, Cléopâtre n'ayant à l'époque qu'une quinzaine d'années. Il est plus vraisemblable qu'ils se soient fréquentés lors du séjour à Rome de la reine. Pourtant lors de leur rencontre en 41 av.J.-C. ils semblent assez mal se connaître.



Dans le partage du monde romain intervenu après l'écrasement des républicains, l'orient est dévolu à Antoine. Il reprend alors le projet de César avant sa mort, c'est-à-dire une grande expédition contre les Parthes. Pour cela il convoque les souverains des royaumes clients à Tarse, en Cilicie, y compris la reine d'Égypte. Celle-ci connaît au moins un des défauts de l'officier, sa vanité et son amour du faste, aussi arrive-t-elle dans un navire à la poupe dorée et aux voiles pourpres, siégeant sous un dais d'or entourée d'un équipage déguisé en Nymphes, Néréides et Amours. Puis elle invite Marc Antoine à son bord pour un somptueux banquet. Commence alors une liaison de dix ans, sans doute l'une des plus célèbres de l'Histoire.



Dans un premier temps Marc Antoine suit Cléopâtre à Alexandrie où il passe l'hiver 41 av. J.-C./40 av. J.-C. laissant son armée. C'est à ce moment qu'une vaste offensive des Parthes leur permet de s'emparer de la Syrie, du sud de l'Asie Mineure, et de la Cilicie. Antigone, un prince de la famille des Asmonéens, hostile aux Romains est installé sur le trône de Jérusalem. Marc Antoine mène une courte contre-offensive depuis Tyr puis est obligé de rentrer à Rome (été 40 av. J.-C.) où s'affrontent ses partisans et ceux d'Octave. Il conclut avec ce dernier la paix de Brindes en octobre 40 av. J.-C. et épouse sa sœur, Octavie. Pendant ce temps à Alexandrie Cléopâtre accouche de jumeaux, un garçon Alexandre Hélios et une fille Cléopâtre Séléné.



La séparation dure trois ans, du printemps 40 av. J.-C. à l'automne 37 av. J.-C. et nous ne savons rien ou presque de l'action de la reine durant cette période. Au retour d'Antoine, les deux amants se retrouvent à Antioche à l'automne 37 av. J.-C., celui-ci entame une politique nouvelle. Alors que ses officiers et ses alliés ont chassé les Parthes il substitue là ou c'est possible des États clients, qui lui sont fidèles, à une administration directe de Rome. C'est ainsi qu'Hérode devient roi de Judée avec l'appui direct d'Antoine. C'est un phénomène identique qui se déroule en Galatie, dans le Pont et en Cappadoce. Cléopâtre en tire un bénéfice immédiat puisqu'elle se voit confirmer la possession de Chypre, qui est en fait effective depuis 44 av. J.-C., mais aussi de villes de la côte syrienne, du royaume de Chalcis, au Liban actuel, et de la côte cilicienne. Elle reconstitue ainsi une partie de la thalassocratie des premiers rois lagides.



En 37 av. J.-C./36 av. J.-C. Marc Antoine entame une campagne contre les Parthes qui tourne au désastre en grande partie causé par un hiver rigoureux dans les montagnes d'Arménie et du nord-ouest de l'Iran actuel. Antoine lui-même en réchappe de peu. Cléopâtre est restée à Alexandrie pour accoucher d'un troisième enfant du couple, Ptolémée Philadelphe. Après 37 av. J.-C., on commence à voir à Rome dans l'alliance entre Antoine et Cléopâtre une menace contre l'Empire et contre Octave. Celui-ci envoie sa sœur Octavie, la femme légitime d'Antoine et la mère de ses deux filles Antonia l'Aînée (la future grand-mère de Néron) et Antonia la jeune (future mère de Germanicus et de Claude) au début du printemps 35 av. J.-C. rejoindre son mari. Antoine ordonne à sa femme, lorsque celle-ci parvient à Athènes, de rebrousser chemin. Octavie, sans montrer extérieurement le moindre signe de contrariété ordonne aux troupes qui l'accompagnent, des renforts de son frère pour son époux, de poursuivre leur chemin vers Alexandrie.



Antoine projette en effet de faire oublier son échec militaire de 36 av. J.-C. et lance en 35 av. J.-C. une seconde expédition plus chanceuse. L'Arménie, la Médie font acte d'allégeance et Antoine célèbre un triomphe, non à Rome, mais à Alexandrie où Cléopâtre et ses enfants sont associés. Un peu plus tard Césarion est proclamé roi des rois, Alexandre Hélios reçoit en partage l'Arménie et les terres au delà de l'Euphrate, Ptolémée quant à lui se voit confier, nominativement bien sur car il a environ 2 ans, la Syrie et l'Asie Mineure. Enfin Cléopâtre Séléné se retrouve à la tête de la Cyrénaïque. Il semble que le caractère hasardeux et chimériques de ces projets grandioses et irréalistes, une partie non négligeable de ces royaumes ne sont pas réellement sous le contrôle réel de Marc Antoine, n'échappe pas à Cléopâtre qui se contente plus prosaïquement de réclamer à son amant, en vain, la Judée.



Les relations avec Octave s'enveniment de nouveau en 32 av. J.-C. et poussent à l'affrontement. Nul doute qu'Octave craint Marc Antoine et sa popularité, encore forte au sénat, mais le triomphe d'Antoine en 35 av. J.-C. et la désignation de Ptolémée XV/Césarion comme roi des rois lui font envisager un danger plus vaste encore. Après tout ce jeune homme est le seul fils de César et il pourrait un jour lui venir l'idée, si les circonstances s'y prêtent, de venir réclamer son héritage paternel. Aussi Octave va s'employer à dénigrer Marc Antoine par tous les moyens et surtout Cléopâtre, l'Égyptienne, celle qui le tient sous ses charmes et qui l'oblige à des abandons qu'Octave estime désastreux pour Rome. La plupart de ces accusations sont de mauvaise foi et de la propagande auprès de l'opinion publique romaine mais sont aussi pour beaucoup à l'origine de la « légende noire » de Cléopâtre chez beaucoup d'auteurs antiques.



La guerre voit l'Égypte fournir une part importante de l'effort de guerre, plus de 200 trières, ainsi que les royaumes alliés, à l'exception notable de l'habile Hérode qui visiblement fait le pari d'une victoire d'Octave. Il est vrai que c'est son intérêt car il sait que la reine d'Égypte lorgne sur son royaume depuis fort longtemps. Mais Marc Antoine mène la guerre en dépit du bon sens, sans énergie et alors qu'Octave peine à constituer son armée il lui laisse le temps de s'organiser. Octave n'est guère un grand chef de guerre mais il compte avec Agrippa un officier compétent qui lui donne rapidement l'avantage. Lorsque éclate la bataille navale d'Actium (septembre 31 av. J.-C.), Cléopâtre comprend rapidement l'issue finale de la guerre et rompt le combat avec sa flotte. Cette fuite, seul moyen de sauver ce qui peut l'être, est évidement exploitée par Octave auprès des officiers et des hommes d'Antoine dont beaucoup changent d'allégeance.



Les derniers mois sont assez mal connus. Antoine retourne en Égypte et ne prend pratiquement aucune mesure pour lutter contre l'avancée de plus en plus triomphale d'Octave. Il consume ses forces en banquets, beuveries et fêtes somptueuses sans se soucier de la situation. Que fait Cléopâtre? Les sources manquent. Certaines affirment qu'elle cherche à séduire Octave. L'anecdote est-elle crédible, difficile à dire. Il est probable que les charmes de la reine approchant de la quarantaine et après au moins quatre maternités avaient faiblis. Il semble qu'elle ait surtout cherché à mettre Césarion à l'abri en l'expédiant à Méroé, au Soudan.



Vers août 30 av. J.-C. Octave arrive à Alexandrie. À la fausse annonce du suicide de Cléopâtre, Marc-Antoine met fin à ses jours en se jetant sur son épée. Mourant il est transporté par Cléopâtre dans son propre tombeau. Celle-ci est conduite devant Octave qui la laisse se retirer avec ses servantes. Cette attitude est curieuse de la part du futur Auguste car il semble ne prendre aucune précaution pour prévenir un suicide de la reine dont il a pourtant besoin pour figurer à son triomphe. Craint-il qu'à l'instar de sa sœur Arsinoé, figurant au triomphe de Jules César en 46 av. J.-C., elle n'inspire aux Romains que compassion plutôt que haine. Il n'est pas impossible qu'Octave ait espéré le suicide de Cléopâtre, qui pouvait passer pour une lâcheté supplémentaire accréditant la thèse défendue par sa propre propagande.



Cléopâtre se donne la mort, selon Plutarque dans sa Vie d'Antoine, en se faisant porter un panier de figues contenant deux aspics venimeux. Si Césarion est exécuté sur ordre d'Octave les trois autres enfants d'Antoine et Cléopâtre sont emmenés à Rome et élevés par Octavie, restée fidèle à la mémoire de son mari.

 

 

 

Egypte - Les pharaons - Nefertari -

Publié à 14:17 par acoeuretacris Tags : Egypte
Egypte - Les pharaons - Nefertari -

 Nefertari,


grande épouse royale de Ramsès II



"Belle Parmi les Belles"


Les origines familiales de cette reine sont inconnues. Elle est la «Grande Épouse Royale» et l'épouse principale de Ramsès II. Avec Tiyi et Ahmès-Néfertari, elle est l'une des rares reines divinisées de son vivant. Elle joue un rôle de premier plan aux côtés de son époux, comme le démontrent de nombreuses représentations à proximité des statues royales et, surtout, le petit temple d'Abou Simbel, qui est dédié à la reine, identifiée à Hathor. Sa superbe tombe de la Vallée des Reines  est une autre des raisons pour lesquelles Néfertari est restée célèbre jusqu'à nos jours.



Découverte en 1904 par Ernesto Schiaparelli, la tombe possède des fresques qui représentent le voyage de la noble défunte dans l'au-delà. Les scènes, qui s'inspirent du Livre des Morts, sont disposées de façon à retracer le parcours de l'âme de la reine. Après avoir descendu les escaliers et être parvenue dans la «salle d'or» (la salle du sarcophage), l'âme entre dans le royaume d'Osiris, où s'accomplit sa gestation. Ensuite elle subit les transformations de la transfiguration dans l'antichambre. C'est dans la petite salle annexe qu'est célébré le triomphe de la défunte qui, désormais, est prête à «sortir au jour», c'est-à-dire à ressusciter. Les magnifiques peintures murales étaient menacées par l'humidité et l'infiltration de sels qui faisaient disparaitre les enduits. Une première intervention, provisoire, a été effectuée en 1986 par l'Egyptian Antiquities Organization (E.A.O.) et par le Getty Conservation Institute, et a permis de sauver les parties les plus fragilisées (20% de la surface). Les travaux définitifs ont été menés à bien entre 1988 et 1994 par une équipe multidisciplinaire de l'E.A.O. et des archéologues italiens placés sous la direction de Paolo et Loura Mora.

 

Années 50 - La famille Duraton -

Publié à 11:59 par acoeuretacris Tags : années 50 famille duraton
Années 50 - La famille Duraton -

  

La famille Duraton en 1955

  

La série a commencé en 1937 sur Radio Cité,  sous le titre "Autour de la table",  et elle s'est terminée en 1966 sur Radio Luxembourg Après avoir été un véritable phénomène de société. La série avant guerre, créée par Jean Jacques Vital,  rassemblait autour de la table, le père (Jean Granier) le fils (Jean-Jacques Vital), la fille Lisette Duraton (Lise Elina)son fiancé (Ded Rysel)  et la mère (la présentatrice radiophonique Yvonne Galli). Le feuilleton est repris en 1948 par Radio Luxembourg avec quelques modifications la famille se compose désormais du père  (Ded Rysel), de la mère ( Yvonne Galli), du fils Jean-Jacques (Jean Jacques Vital), de la femme de celui ci Jacqueline (Jacqueline Cartier puis Jacqueline Monsigny) et l'ami de la famille Gaston Duvet (Jean Carmet). Le feuilleton mettait en scène les "aventures journalières" d'un famille de français moyens. La revue "Music Hall" les présentait ainsi "On est sérieux chez les Duraton. Madame Duraton est indulgente paisible, elle aime cuisiner de bons petits plats pour sa famille. Monsieur Duraton, agent d assurances, est consciencieux, honnête, travailleur. S'il désire un peu d'indépendance c'est pour aller pêcher et non pour traîner dans les quartiers mal famés. Jacqueline et Jean-Jacques se disputent souvent, mais se réconcilient vite parce qu'ils s'aiment.

  

Quant à l'ami de la famille, il est farfelu, paresseux, un peu profiteur, mais tout le monde l'adoreparce qu'il a un très bon fond. Chez les Duraton, on parle du prix du lait, des impôts, des difficultés de stationnement, des ennuis de bureau. gare, si on s'écarte du droit chemin. Un vendredi Saint Madame Duraton avait préparé un gigot pour sa famille. La semaine suivante , Monieur Duraton reçut 7000 lettres de protestation" (cité par Luc Bernard dans "Europe1"). Ajoutons que Monsieur Duraton était un amateur forcené de Cabernet d'Anjou Rosé (chacun ses goûts).

 

Avec l'arrivée de Jean Farran en 1966 à la direction de RTL,dont le mot d'ordre est  de supplanter auprès des jeunes Europe 1, "La famille Duraton" disparait au profit de Ménie Grégoire et du "Président Rosko" "le plus beau, l'homme qu'il vous faut, celui qui marche sur les eaux !" qui présente "Minimax"  ("un minimum de paroles et un maximum de musique"). A l'antenne, cascades de jingles, les dernières nouveautés US et anglaises, rafales de mitraillette, coups de sifflet, cornes de brume....

 

Les aventures de la famille Duraton ont donné lieu a deux (oubliables) films.Le premier en 1939 (Christian Stengel) avec Noël-Noël, Blanchette Brunoy, Jeanne Sourza, Jules Berry, l'autre en 1955 (André Berthommieu) avec Ded Rysel, Darry Cowl, Jane Sourza, Jean Carmet...


Années 50 - Le hamburger des frères MacDonald -

Publié à 11:14 par acoeuretacris Tags : années 50 mac do
Années 50 - Le hamburger des frères MacDonald -

Le premier restaurant MacDonald en 1948 à San Benardino


"L'une des raisons pour lesquelles les Japonais sont petits et ont la peau jaune, c'est qu'ils ne mangent que du poisson et du riz depuis des siècles. S'ils mangent des hamburgers pendant un siècle, il y a de bonnes chances pour qu'ils grandissent, que leur peau devienne blanche"
Représentant de Macdonald's au Japon (1971)



"Quand des journalistes s'adressent à la société McDonald's pour entrer en contact avec moi, elle leur répond qu'elle n'a aucune idée d'où je vis, ni même si je suis vivant. Ou alors on leur dit qu'il n'y a jamais eu de monsieur McDonald. On leur raconte que c'est un nom qui a été tout simplement inventé parce qu'il était facile à mémoriser" protestait Richard MacDonald.


Les MacDonald, ils étaient deux frères, Maurice et Richard, ont bien existés. En 1932 ils ouvent un cinéma à Glendora en Californie, crise économique faisant le cinéma est fermé en 1937 et les deux frères tentent leur chance avec un "drive-in restaurant", au sud de Los Angeles, qu'ils baptisent Airdrome. Dans les drive-in les clients sont servis dans leur voiture, dun drive-in à l'autre les menus sont quasi les mêmes, ce qui les différencie est moins la qualité de la nourriture que les tenues vestimentaires plus ou moins sexy des jeunes serveuses les "carhops ", qui vont de voiture en voiture, parfois en patins à roulettes.


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Carhops dans les drive-in des années 40/50


En 1940 les deux frères déménagent leur Airdrome, bâtiment compris à San Bernardino, en Californie, et le nomment "Restaurant McDonald's". Le menu consiste en hamburgers mais aussi en pizzas, poulet ou travers de porc au barbecue. Il devient un lieu de rendez-vous très populaire pour les jeunes. Après-guerre, malgré un parking constamment plein, ils constatent que leur bénéfice stagne. Ils remarquent que ce qui leur rapportent le plus c'est le hamburger. En 1948 ils ferment le restaurant tois mois pour mettre au point un système baptisé par eux "Speedee Service System". "Tout allait plus vite. Notre concept tenait en ces trois mots: la rapidité, des prix bas, et un gros volume". Ils proposent, afin d'accélérer le service, un choix restreint de produits en self-service à des prix défiant toute concurrence : hamburger (au prix dérisoire, même pour l’époque, de 15 cents.), cheeseburger, lait, café, chips, pie et trois boissons. La vaisselle est remplacée par des sacs en papier et des tasses en carton et l'assaisonnement des hamburgers est réduit : ketchup, moutarde, oignons et pickles. La propreté est irréprochable, la cuisine en Inox brillant est ouvertesur la salle - une façon d'obliger les employés à respecter des règles d'hygiène strictes - et les tâches sont réparties sur le modèle de ce qu'a fait Henri Ford dans l'automobile. Deux personnes grillent les hamburgers, deux les assaisonnent et les emballent, deux autres s'occupent des frites, et deux des milk-shakes. Trois employés au comptoir prennent les commandes, avec des noms de code pour les passer plus vite. Tout ce qui peut être préparé d'avance est emballé. D’où le fameux slogan : « Buy ’em by the bag ».


Les MacDonald ayant licencié les serveuses, les fameuses "carhops", la clientèle adolescente se détourne de leur restaurant. En revanche ils récupérent le marché des familles, l'Amérique des banlieues des années 1950 , des centres commerciaux et des classes moyennes qui devient adepte de nouveaux modes de restauration.


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Une famille du Nebraska dans un fast food dans les années 50


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Le MacDonald de Phenix, Arizona, construit en 1953



Et dès 1953 les frères McDonald commencent à franchiser leur restaurant, Neil Fox fut le premier franchisé. Le second McDonald's ouvre à Phoenix, Arizona. Il est le premier à présenter les Golden Arches, arches dorées, formées par la lettre M. En 1954 ils sont à la tête d' une prospère chaîne de huit magasins drive-in à l'enseigne McDonald's. Mais si les MacDonald sont des visionnaires ce ne sont pas des hommes d'affaires ambitieux. Ils font visiter leur établissement a qui veut, détaillent leur méthode, donnent leur fournisseurs. Certains en repartirent inspirés, tels James McLamore, fondateur de Burger King, et Glen Bell, celui de Taco Bell. "Que voulez-vous ! Nous n'avions aucune envie de passer notre vie sur les routes à implanter des McDos partout. Nous gagnions déjà plein d'argent", dira plus tard Dick.


C'est en 1954 que Ray Krocentre en scène. Il est distributeur de matériel de restauration, les MacDonald lui ont acheté huit de ses multimixers il décide de rendre visite à ces bons clients à San Bernadino en Californie. Il en ressort vivement impressionné. "Je me suis senti comme une sorte de Newton, ayant reçu une pomme de terre sur la tête !" et agent exclusif des frères MacDonald.


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Les frères MacDonald


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Ray Kroc présentant son multimixer 1951


En 1955 Ray Kroc ouvre son premier restaurant en propre à Des Plaines, dans la banlieue de Chicago dans l'Illinois, il a alors 53 ans. Il reprend méticuleusement la recette des MacDonald, les inventeurs du fast-food, poussant encore plus loin la rationalisation avec un calibrage au gramme des ingrédients. Rapidité, propreté, prix défiant toute concurrence : la formule se répand vite. Le deuxiémé MacDo du réseu de Kroc s'ouvre en mai 1955 au nord de Chicago, par Betty et Sandy Agate, leur statut de pionners ne leur évitera pas de perdre quelques années plus tard leur franchise, pour s'être permis de traiter avec Pepsi Cola au lieu de Coca Cola. A 950 dollars la franchise, Ray Kroc recrute partout. Reste qu'aucune banque ne veut financer son entreprise, même quand il propose de céder la moitié du capital de sa société pour 25 000 dollars. En 1955 plus d’une douzaine d'autres d’entreprises proposaient un système de franchise dans le "fast food". Kroc apporta au système trois innovations destinées à permettre à McDonald’s de contrôler le système : une intervention directe sur la sélection du franchisé ; un contrôle absolu des fournisseurs sélectionnés ;un système de location, qui laisse à McDonald’s System, Inc. le contrôle de l’ensemble de ses sites.


Dès 1959 la chaîne compte 100 restaurants.Le succès arrivé Kroc laisse une l'initiative plus grande aux responsables de la société, sauf sur certains points relevant de la maniaquerie et de son côté caractériel : pas de chaussettes blanches, pas de cheveux longs, pas de chewing gum pour ses collaborateurs. Il crée, dès 1963, une " Université du hamburger " à Chicago où tous les franchisés doivent suivre une formation à l'issue de laquelle ils reçoivent un diplôme En 1967, McDonald's ouvre ses deux premiers restaurants hors des Etats-Unis, au Canada et à Porto Rico. Sept ans plus tard, la marque est implantée en France, en Angleterre, au Japon, au Salvador, en Suède, aux Pays-Bas et au Guatemala... En 1968 c'est le millième restaurant qui souvre. Dès les années 1970, on reproche à McDonald's d'exploiter ses salariés et de servir des produits contraires à la diététique..


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Ray Kroc et son premier restaurant à Des Plaines 1955


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Les freres MacDonald à San Bernardino 1948



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MacDonald de San Bernardino 1954



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Publicité années 50


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Le restaurant de San Bernardino reconstruit en 1953


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Le restaurant de Des Plaines dans les années 50


Ray Kroc


Ray Kroc (5 octobre 1902 - 14 janvier 1984) naît à Oak Park dans l'Illinois. Fils d'un d’un immigré tchèque, il déteste l'école "Je n'ai jamais lu un livre, cela m'ennuie ", avouera-t-il. A 16 ans et mentant sur son age il s’engage dans l’armée durant la Première Guerre mondiale pour devenir conducteur d'ambulance il se retrouve dans la même compagnie que Walt Disney. Mais le conflit cesse avant qu'il ne traverse l'Atlantique. Après-guerre en 1918 on le retrouve pianiste de jazz à Chicago, il jouera dans les orchestres d'Isham Jones et de Harry Sosnick. En 1922, après s'être essayé au métier d'agent immobilier, il est vendeur chez Lily Tulip Cup Co, le plus important fabricant de gobelets en carton des Etats-Unis, il y deviendra chef des ventes. En 1937 il rencontre Earl Prince, inventeur d'une machine capable de mixer cinq milk shake à la fois : le Multimixer, Kroc en acquerra les droits de distribution pour tous les Etats Unis. Deux de ses clients sont les frères MacDonald, leur rencontre va changer sa vie, qui a partir de là se confondera avec l'histoire de MacDonald's, ou il mettra en oeuvre quelques uns de ses cèlèbres dictons : "Si deux gestionnaires d’une même entreprise ont les mêmes idées, l’un d’eux est inutile" . "Si vous avez du temps pour vous reposer, vous avez du temps pour nettoyer"

Années 50 - Le roman-photo sentimental -

Publié à 11:12 par acoeuretacris Tags : années 50 roman photo
Années 50 - Le roman-photo sentimental -
Le roman-photo sentimental


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"Le rossignol chantera" in Festival n°211


"La presse du coeur accélère le processus de décomposition des qualités de devoir de fidélité qui sont les signes caractéristiques de la femme chrétienne".

Centrale technique d'information catholique


Le roman photo "sentimental" est une invention italienne, c'est une évolution du ciné roman ou roman film né dans les années trente : photos extraites de films et légendées. Il relève du domaine de la presse dite "presse du coeur". Presse née en France avec la revue "Confidences" créé en 1938 par Paul Winkler, qui offre des feuilletons écrits et des témoignages "vécus" d'histoires sentimentales souvent malheureuses.


Au lendemain de la guerre, les populations appauvries et en butte a des restrictions dans la vie quotidienne rêvent à un autre réalité.En Italie, les frères Alceo et Domenico Del Duca créent "Grand Hotel", du nom d’un film avec Greta Garbo et Joan Crawford. L'hebdomadaire publie des romans dessinés (fumetti) précurseurs du roman photo. "Grand-Hôtel" devient immédiatement un phénomène d'édition. Les 100 000 exemplaires du premier numéro s'arrachent, la légende voulant même qu'il ait fallu quatre réimpressions pour satisfaire la demande.


Les premiers vrais romans-photos sont publié en 1947 dans la revue italienne "Il Mio Sogno"avec "Nel Fondo del cuore" réalisé par Stefano Reda et Gianpaolo Callegari avec en vedette Diana Loris, future Gina Lollobrigida qui devance de peu dans l'exercice Sofia Lazzaro qui deviendra Sofia Loren. La même année "Bolero" revue des éditions Mondadori publiera deux romans-photo "Catene" et et "Tormento" réalisés par Damiano Damiani.


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Sofia Lazzaro, future Sofia Loren, vedette de fotoromanzi italiens


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Le premier numéro de "Nous Deux" - "Festival" une autre revue de Cino del Duca


Cino del Duca (1899 - 1967 ) et son groupe de presse Les Edition Mondiales créent en France en 1947 l'hedomadaire "Nous Deux". Les premiers romans-photo français apparaissent en 1949 dans "Festival" autre création de del Duca ("Au fond du coeur" et "Les portes du ciel", reprises de "Al fondo del cuore" et "Catene") , "Nous Deux" suivra en 1950 (l'hedomadaire publiait jusque la du roman dessiné),"Confidences" n'aura le sien qu'en 1955.


Sur le plan du scénario le roman-photo est l'héritier des romans populaires et sentimentaux, et des mythes des contes, la quête de l'amour (pour fonder une nouvelle famille) à travers tous les obstacles que le héros et l'héroïne doivent vaincre est au cœur des romans-photos. Dans ces récits souvent présentés comme des histoires vécues le héros est un homme ayant réussi professionnellement médecin, architecte, journaliste, entrepreneur, l'héroïne elle est séduisante, douce, patiente et admirative. "Nos héros vivent sur la même planète que nous, du moins en apparence, et doivent assurer leur survie en travaillant. Mais le statut professionnel est source de problèmes. Aujourd'hui, on n'accusera pas le roman-photo de dresser le portrait de femme maintenues dans la prison dorée du foyer [... ] Mais toute tentative de les imposer en tant qu'égales est vouée à l'échec, non pas tant parce que le roman photo estime que les femmes sont intellectuellement déficientes, mais parce que la carrière éloigne, distrait et détourne éventuellement la femme d'un sentiment qui doit être son véritable métier" Monique Benesvy in Le roman-photo


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Ciné-roman "Anna Karénine" in Festival 1953 - Noir et blanc colorisé


Sur le plan visuel le roman photo présente une régression par rapport au roman dessiné,jusqu'au milieu des années 60 il n'utilise pratiquement pas de changement d'angle, de plan ou de taille de vignettes et a constamment recours au hors champ pour ce qui concerne les événements spectaculaires : accidents, tempêtes..... que le lecteur doit imaginer a partir du commentaire ou de la réaction d'un personnage-spectateur. "...la photo se fait donc davantage trace d'une action que de sa représentation. Ainsi dans "Amour de tzigane) (1953) une chute de trapèze est simplement rendue par un gros plan sur un visage renversé bouche ouverte, et, par un contre-champ sur la réaction des spectateurs" Sylvette Giet in "le Roman-photo"


Si en Italie de nombreuses stars débutèrent dans le roman-photo, les éditeurs français miseront, dans la plupart des cas, sur l'anonymat des "acteurs", véritables tacherons que l'on peut reconnaitre d'un roman à l'autre. "Le roman photo... se trouve confronté à la réalité physique d'acteurs pas toujours excellents. Là encore, le texte domine la photo, la beauté étant indiqué par le commentaire ("Barbara Scott, la cousine de Susan, femme d'une beauté remarquable"), ou par le dialogue [... ] parfois en contradiction ouverte avec la réalité photographique." Sylvette Giet, idem


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Le genre est méprisé par les hommes et traité d'opium pour midinettes par les intellectuels."Nous Deux - le magazine - est plus obscène que Sade" dira Barthes dans "Fragment d'un discours amoureux" et dès 1952 Fellini s'est moqué de l'univers stéréotypé du roman-photo dans "Courrier du cœur" ou "le Cheik blanc". En 1959 la Centrale technique d'information catholique estime que la presse du coeur "accélère le processus de décomposition des qualités de devoir de fidélité qui sont les signes caractéristiques de la femme chrétienne". Une réaction qui donne peut être raison à Sylvette Giet pour qui "la presse du coeur ne s'inscrit donc pas dans un combat d'arrière garde, mais dans le vaste mouvement de notre société moderne, vers une autonomisation accrue de l'individu et un couple de plus en plus exclusivement fondé sur l'amour , le respect réciproque"


"Nous Deux" "l'hebdomadaire qui porte bonheur",parangon de la presse de coeur" vend " du rêve à ceux qui en ont le plus besoin, ceux pour qui la vie est une lutte quotidienne sans joie." A l'origine bimensuel il devient hebdomadaire dès le numéro 5. Le dessin de la couverture du premier numéro représente un couple à Venise dans une gondole, "Ames ensorcelées" et "Les sept gouttes d'or" sont les premiers roman dessiné français. Chaque numéro comporte cinq nouvelles, le premier roman photo, "A l'aube de l'amour" arrive en 1950. Dès 1949 "Nous Deux" atteint 600 000 exemplaires. Devant ce succès les Editions Mondiales de Cino del Duca lancent "Festival", "Madrigal", "Boléro" (qui deviendra "Secrets de femmes" puis "Pour vous madame"), "Véronique", et rachète "Intimité".


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"Nous deux" 1959 - 1961


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"La maison du Causse-mort" in Libelle - 1962



D’autres éditeurs suivent cet exemple avec Rêves, les Veillées, Lectures d’aujourd’hui, Bonne soirée, Chez nous, Capri et Femmes d’aujourd’hui.


En 1963 le roman dessiné disparait définitivement du magazine. Jusqu'en 1967 les couvertures sont dessinées par des illustrateurs célèbres comme Bertoletti, Frisano, Fromont, Aslan, Di Marco, Raymond, Saint-Croix. La photo en couverture apparaît pour la première fois en 1964 avec Johnny Hallyday pour "la Belle aventure de Johnny", elle remplacera peu à peu l'illustration. La diffusion hebdomadaire de "Nous Deux" atteint 1.5 millions d'exemplaires à son apogée, en 1954, et durant vingt années sa diffusion dépassera le million d'exemplaires. Le premier roman-photo en photographies couleurs est réalisé en 1984


"Nous Deux" connait un lent déclin a partir des années 80,face à la concurrence des sagas télévisuelles et à l'évolution des mentalités, il reste aujourd'hui le dernier titre d'un genre de presse disparu.


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1964 voit apparaitre les premiéres couvertures en photo de "Nous Deux"


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Roman dessiné in "Grand Hôtel"


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Roman photo in "Grand Hôtel"


Le roman dessiné


"[...] Le premier critère fondamental de sa définition tient dans sa technique picturale: les dessinateurs n'utilisent pas le simple trait (ni la couleur), mais le lavis, qui autorise une représentation très analogique des décors et des corps, très marquée par l'esthétique cinématographique essentiellement hollywoodienne [...] Les meilleurs dessinateurs (qui restent souvent anonymes) mettent en scéne de nombreux sosies de vedettes contemporaines de l'écran, et d'abord les américaines.


Deuxième critère: s'il juxtapose des vignettes [...] le roman dessiné se caractérise par une constante variabilité de leur forme et de leur taille, qui donne à l'organisation de la page une souplesse typique. Les meilleurs dessinateurs peuvent user de cette liberté dans le sens de l'expressivité et de l'émotivité.


Pour qu'il y ait roman dessiné, le texte est bien sûr nécessaire. Sa graphie est généralement manuscrite, et s'intégre sans difficulté au dessin: le roman dessiné est à ce niveau plus harmonieux que le roman-photo.


Les meilleurs créateurs sont italiens (ils fournissent également la presse féminine en illustrations diverses et en couvertures de magazines), mais chaque pays producteur développe ses propres ateliers."


Giulio Bertoletti


Giulio Bertoletti (1919-1976) a compté durant les années cinquante et soixante, parmi les plus prolifiques, les plus poulaires et les mieux payés des illustrateurs. ce sont ses travaux pour la revue italienne "Grand Hotel" qui lui ont permis d'accéder à la célébrité. Né dans un milieu de la petite bourgeoisie de Pergine Valsungana, à 17 ans il part pour Milan tenter sa chance comme peintre et illustrateur.



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Bertoletti - Pax britannica 1943


Il y fait connaissance tout à la fois des fins de mois difficileset de l'illustrateur Boccasile qui l'entraïne à travailler pour les services de propagande fascistes de Mussolini, sa première commande sera des images de propagandes pour l'invasion de l'Abyssinie. Des travaux qui lui procureront de nouvelles commandes et le confort financier. L'entrée en guerre de l'Italie aux côtés de l'allemagne nazie contribua à l'alimenter en commandes. Il collabora jusqu'au bout avec le régime y compris pendant les 18 mois que dura l'éphémère "Repubblica Sociale Italiana" de Mussolini en Italie du Nord.


En 1945, à 26 ans on le retrouve ilustrateur dans la publicité et la mode. En 1946 il est engagé par les frères Alceo et Mimmo del duca comme illustrateur pour leur nouvel hebdomadaire"Grand Hotel", un an plus tard il devient également aux côtés de Walter Mollino, le dessinateur vedette de "Nous-Deux".


Il dessinera des centaines de couvertures pendant 20 ans. Il s'y révéla un remarquable metteur en scene d'images capable de variations infinies sur un thème qui lui restait pratiquement identique d'un numéro à l'autre : la rencontre d'un couple. On lit a travers ses vint années de travaux l'évolution des maoeurs et de la société, le passage à la société de consommation, les modes, l'esprit du temps.


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Bertoletti - Grand Hotel - 1949


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Bertoletti - Grand Hotel - 1963



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Bertoletti - Grand Hotel - 1965